vendredi 28 août 2009

AFFAIRE ROBINSON : POURQUOI AVOIR ATTENDU 14 ANS POUR CONDAMNER L’INDUSTRIE DE LA CONTREFAÇON?


Les MÉDIAS QUÉBÉCOIS ont encore donné raison à leurs détracteurs et confirmé leur SUJÉTION AU SYSTÈME EN PLACE, en se ruant sur une « nouvelle » qui n’en est pas vraiment une. Et en la traitant de la PIRE MANIÈRE qui soit. L’AFFAIRE ROBINSON! Cette histoire de crime organisé opposant le dessinateur et scénariste québécois Claude Robinson (auteur de la série d’animation Robinson Curiosité) à l’INDUSTRIE FRANCO-QUÉBÉCOISE DE LA CONTREFAÇON : CINAR et FRANCE ANIMATION, représentée par la défunte Micheline Charest, Ronald Weinberg, Christian Davin et Christophe Izard, endosseur de l’œuvre spoliée et contrefaite en Robinson Sucroë.

En vérité, tout le monde savait depuis un certain temps que le vent avait tourné, pour Dieu sait quelles mystérieuses raisons, en faveur de l’artiste spolié. On le savait déjà par la miraculeuse visibilité que les médias québécois commençaient enfin à lui accorder. On savait surtout que le tribunal avait déjà conclu au « plagiat » depuis quelques mois déjà. Alors pourquoi le jeudi 27 août, tous les quotidiens montréalais (Le Devoir, La Presse, Le Journal de Montréal) reprennent en chœur la même « nouvelle », avec les mêmes mots (« David contre Goliath », etc.), les mêmes caricatures et presque avec les mêmes titres, comme si tous les journalistes québécois avaient le même cerveau et le même vocabulaire. Et surtout la même manière de poser le problème et de répondre aux questions? À en croire que tous ces journalistes et chroniqueurs québécois descendent d’un MÊME ROBOT qui leur dicte ce qu’il faut dire, comment il faut le dire et quand il faut le dire!

LE VRAI PROBLÈME

L’ENJEU VÉRITABLE n’est pas la bien tardive « victoire » de Claude Robinson, dans le rôle du petit David luttant contre le géant Goliath, mais le cauchemar d’un HOMME TOTALEMENT DÉMOLI PAR 14 ANS DE CALVAIRE INDICIBLE, s’étant heurté à un impitoyable mur de silence assassin. La véritable « nouvelle » devrait donc être la « chose » qui a déclenché le processus ayant abouti à un jugement favorable à l’artiste spolié. Autrement dit, le CONCOURS DE CIRCONSTANCES qui a décidé la machine judiciaire à se soucier enfin de la justice et à faire ce qu’elle devait faire depuis le début. C’est là la vraie question.

Pourquoi avoir laissé courir les contrefacteurs pendant tout ce temps? Pourquoi avoir laissé monsieur Robinson sombrer dans la DÉPRESSION et dans l’INACTIVITÉ CRÉATRICE pendant tout ce temps? C’est cela le CRIME, un CRIME qui ne pourra JAMAIS être ASSEZ EXPIÉ, même avec tous les millions que ce jugement bien tardif lui accorde. Et si monsieur Robinson s’était SUICIDÉ entretemps? Et si monsieur Robinson, aujourd’hui âgé de 58 ans, mourrait maintenant, avant de jouir de ses millions?

Ce JUGEMENT du juge Auclair, même s’il donne de l’espoir à d’autres artistes spoliés, est ce qu’on pourrait qualifier de « REMÈDE DE MÉDECIN APRÈS LA MORT »! Cette question essentielle n’a été que très brièvement effleurée dans LE DEVOIR par JOSÉE BOILEAU qui écrit dans la dernière phrase de sa chronique ( intitulée DU CULOT!) que: « La victoire morale qui prend des années à se concrétiser et qui laisse le VAINQUEUR EXSANGUE reste une GRANDE FAIBLESSE de notre système judiciaire. »

Et cette limpide phrase vient en fait corriger une IMPARDONNABLE INJUSTICE de la même chroniqueuse, Josée Boileau, s’attaquant à ceux qui n’ont pas eu la « chance » de Robinson : « Les tribunaux ont trouvé des moyens pour BLOQUER les plaideurs quérulents, ceux qui poursuivent à tort et à travers… » (sic)
QUI EST-ELLE donc, cette JOSÉE BOILEAU, pour JUGER du BIEN-FONDÉ d’une ACTION EN JUSTICE « BLOQUÉE PAR LES TRIBUNAUX »? Est-ce que parce qu’une affaire a été « bloquée » par de véreux magistrats, pour diverses raisons, qu’elle n’est pas bien fondée? Faut-il rappeler à la Josée Boileau, à la plume imprudente, qu’un tribunal n’a aucun cas le droit de « BLOQUER » un plaideur, mais de « JUGER L’AFFAIRE », au risque d’être poursuivi pour DÉNI DE JUSTICE? Si, bien sûr, on appliquait la loi à la lettre.

En voilà-donc une bien DÉCONCERTANTE CONTRADICTION, contenue dans une même chronique, symptomatique de l’HYPOCRISIE et du CYNISME qui entachent le traitement médiatique de certains dossiers. Un AVEU qui est aussi révélateur de la COMPLICITÉ entre les journalistes et le SYSTÈME INIQUE mis en place pour la JUSTICE À DEUX VITESSES, consistant notamment à étouffer certaines affaires.
Mais quoi d’étonnant dans tout cela quand on sait que ces MÊMES MÉDIAS qui saluent aujourd’hui à l’unisson la « victoire » de Robinson sont les mêmes qui l’avaient snobé par le passé? Quoi de plus étonnant quand on sait que ces MÊMES MÉDIAS vivent de la contrefaçon, soi en s’y adonnant directement, soi en diffusant des œuvres contrefaites, soi en faisant des publi-reportages pour le compte des contrefacteurs non encore lâchés par le système?

UNE QUESTION DE « JUSTICE » OU DE POLITIQUE?

Tout ceci pour dire finalement que cette affaire Robinson n’est au fond qu’une incontournable question de politique et non de justice. CINAR et compagnie ont PERDU, parce que cette INDUSTRIE NE FAISAIT PLUS L’AFFAIRE du SYSTÈME EN PLACE. Ce n’est pas à l’individu Robinson qu’on a rendu justice, on a plutôt CONDAMNÉ une INDUSTRIE qui a ENTUBÉ le SYSTÈME, en SORTANT DU RANG.
Cette incursion politique transparaît d’ailleurs dans le jugement de 240 pages donnant gain de cause à monsieur Robinson, dans ce passage : « La conduite des affaires de Charest, Weinberg et Izard est basée sur la tricherie, le mensonge et la malhonnêteté. Ils n’hésitent pas à TRAFIQUER LES CONTRATS afin d’en GONFLER LES COÛTS DE PRODUCTION pour obtenir des SUBVENTIONS. »
On peut se demander QUEL RAPPORT y a-t-il entre une affaire de contrefaçon artistique et ces problèmes de subvention mentionnés par le jugement…

Pour mieux comprendre la situation, il faut se reporter à une enquête diffusée par la télé de RADIO-CANADA (réalisée par ALAIN GRAVEL et une collègue) qui relate le parcours chaotique de la compagnie CINAR, les caprices et la fin tragique de sa patronne MICHELINE CHAREST. Il y apparaît clairement qu’à l’époque, la GRC (Gendarmerie Royale du Canada) avait « omis » de faire une enquête sur des problèmes de fraudes financières imputables à ladite société. Et cela sautait à l’œil que cette inertie policière avait un rapport direct avec le pouvoir en place : le PARTI LIBÉRAL DU CANADA qui était alors à son beau fixe, faisant la pluie et le beau temps…
La vraie question est de savoir si la « VICTOIRE » de monsieur Robinson ne coïncide pas justement avec la CHUTE du parti libéral du Canada. Est-ce que monsieur Robinson gagnerait son procès si le PARTI LIBÉRAL DU CANADA s’était maintenu au POUVOIR?

QUELLE DIFFÉRENCE ENTRE L’AFFAIRE ROBINSON ET LES AUTRES CAS?

Quelle différence y a-t-il entre l’affaire Cinar-Robinson et l’affaire l’AFFAIRE SEUIL-MABANCKOU que les médias et les tribunaux étouffent? Quelle différence y a-t-il entre l’affaire Cinar-Robinson et l’affaire ’’HEROES ’’, télé-série réalisée par Tim Kring, issue de la contrefaçon du livre ’’ODYSSÉES NOIRES’’ de MOUNTAGA FANÉ KANTÉKA et sur laquelle le FBI et la GRC refusent d’enquêter?
Quelle différence y a-t-il entre l’affaire Cinar-Robinson et les pratiques de SERGE CHAPLEAU, consistant à exploiter les articles et le manuscrit de ce même auteur dans son show ’’ET DIEU CRÉA LAFLAQUE’’? Quelle différence y a-t-il entre l’affaire Cinar-Robinson et le livre ’’NOIR CANADA’’, issu du même procédé de contrefaçon, avec la complicité de certains médias québécois? Quelle différence y a-t-il entre l’affaire Cinar-Robinson et toutes ces autres affaires de contrefaçon étouffées un peu partout dans le monde, tout simplement parce que les contrefacteurs sont de « BONS PAYEURS D’IMPÔTS », comme le rapporte implicitement MABANCKOU dans sa contrefaçon ’’Verre Cassé’’ à propos de l’escroc OLIVIER COHEN, surnommé le « JUIF ERRANT »?

On pourrait multiplier les exemples. Les journalistes sont pourtant bien informés de ces situations! Et pourquoi, n’en parlent-ils pas? Parce que le SYSTÈME ne leur a pas encore donné le FEU VERT! Un SYSTÈME lui-même basé sur la contrefaçon! Dans tous les sens du mot, incluant la contrefaçon spirituelle!
De quel droit ces individus se targuent d’être des journalistes? Pourquoi se donnent-ils de GRANDS AIRS de commentateurs ou de chroniqueurs? De qui croient-ils se cacher? Pensent-ils qu’on ne les connaît pas?

QU’ILS ARRÊTENT DONC LEUR HYPOCRISIE ET QU’ILS DITES LES VRAIES CHOSES! Si l’on doit vraiment s’attaquer à la contrefaçon, beaucoup d’entre eux se retrouveraient purement et simplement au CHÔMAGE. Le système d’impunité leur profite donc. ILS NE SONT PAS SI DIFFÉRENTS de ceux qu’ils dénoncent en ce moment dans la ferveur de l’actualité! Qu’ils ne croient surtout pas nous distraire avec la « victoire » de Robinson (qui, peut-être, ne vivra pas assez longtemps pour jouir du fruit de son labeur). Et tôt ou tard, ils payeront. S’ils ne payent pas devant la « Justice », ils payeront autrement. Le moment venu! On ne se lassera jamais de les dénoncer! Eux et leur déprimante médiocrité!

MOUNTAGA FANÉ KANTÉKA
JURISTE, ÉCRIVAIN-POÈTE ET JOURNALISTE D’INVESTIGATION