samedi 26 novembre 2011

Lancement du récit poétique « Épître à Tounkaranké, prisonnier de l’exil », le samedi 3 décembre 2011, à 17h au Palais de la Culture A. Hampaté Ba




Long souffle s’échappant des profondeurs de l’âme ou haut chant entonné sur les cimes du désespoir, Épître à Tounkaranké surprend et enchante par son scénario et son style. Une écriture d’une exquise originalité où l’abondance côtoie la pétulance et la truculence. Insolite, ce récit poétique est le constat douloureux d’un double exil. 

 À travers un enchevêtrement de vers rythmés, de métaphores saisissantes et de sons mélodieux, le poète nous fait voyager dans l’univers mental d’un quêteur se débattant dans l’éternelle prison de l’existence, cherchant désespérément à s’en évader. 

Dans une ambivalence propre à la condition humaine, le récit oscille entre les désillusions de la vie et les joies de la solitude, accédant par moments à l’illumination. Au plus fort de l’émotion, le miracle se produit quand la puissance du verbe confère au chantre exalté le pouvoir démiurgique de transmuter la tenace amertume en lueur d’allégresse : 

 « Oui cher ami / Le retour au bercail / Ne fut guère le retour à l’Éden / Mais il y avait aussi la joie masochiste / D’accoucher dans la douleur / Il y avait le plaisir hautain / De savourer toutes ces élégies / Qui coulaient de mes veines nombreuses / Il y avait le mystique pouvoir / De dompter l’alchimie des mots / Il y avait la satisfaction / D’égaler le griot dans l’art de se hisser / Au plus haut sommet du dithyrambe »

Procès de la société, ici comme là-bas, ou ode à l’amour et au rêve d’infini, cette épître renouvelle la poésie en lui conférant des propriétés insoupçonnées. Elle prophétisait déjà le bouleversant Odyssées noires / Amours et mémoire d’Outre-monde.


© 2011, Mountaga Fané Kantéka, ISBN : 978-99952-827-3-8