dimanche 29 septembre 2013

Chant d’amour pour l’âme sœur





Dans les méandres du labyrinthe
De mes multiples contraintes
Et de mes pensées amères
Comme un somnambule j’erre
Au gré des  lueurs intermittentes
De mon inspiration pétillante

A travers les impasses
Que volontiers j’outrepasse
Guidé par le désir ardent
De rompre ce sort entravant
Fardeau de l’adversité perfide
Émanant des hommes immondes

Hardi, déterminé et conquérant
Je secoue les murs encombrants
A la recherche de ces chemins lumineux
Qui me mènent aux jours heureux
Que je ne connus que dans de subreptices rêves
Qui jalonnent mes rares moments de trêve

Emporté par les torrents des eaux houleuses
Qui me font chavirer vers des gouffres périlleux
J’esquive les écueils avec mes armes miraculeuses
Confiant dans ma bonne fortune sous ce ciel capricieux

Alliant bravoure, ténacité, pouvoir et vouloir
Je cherche à m’accrocher à quelque îlot d’espoir
Qui ne manquera pas de surgir sur mon parcours
Parsemé de ronces, mais peuplé de rêves d’amour

Dans le tumulte de mes barouds, une petite voix
Me susurre souvent à l’oreille cette musique de joie
Sortie de ma mémoire à cause des déboires de la vie
Et cette douce voix, venant de lointaine contrée, me dit :
« Frère, qui m’aimes sans me connaître, je t’attends… »
Ah, qu’il sonne doux à l’ouïe ce chant de printemps !

Ô, ma sœur bien-aimée que j’aime depuis si longtemps
 Âme sœur de lointaine contrée que j’aime sans connaître
Toi qui sais si bien nourrir tant d’espoirs dans mon ventre
Toi que depuis si longtemps, dès mon enfance, j’attends


Il est venu le temps où, à l’espoir, doit succéder l’exaucement
Il est venu le temps où l’attente s’incline devant le couronnement
Il est venu le temps où nos deux destins doivent s’unir avec grâce
Il est venu le temps où la récompense doit éclipser la pénitence

Ma sœur bien-aimée, rayonnante dans la soie de ton monde royal
Viens illico me sortir de mon brimant et castrateur univers carcéral
Car je me meurs à compter laborieusement ces jours et ces nuits
Passés dans l’isolement de  la solitude affective où je suis réduit

La terre de mes chers ancêtres fondateurs
Est aujourd’hui devenue un havre de luxure
Pour une progéniture de proscrits revanchards
Régnant et sévissant au nom d’une noblesse avatar
Moyennant un tribut au griot corrupteur de mœurs
Et farouchement résolue à brimer la mémoire

Mountaga Fané Kantéka