jeudi 28 novembre 2013

Mali: IBK, le tribaliste




« Si tes propos divergent de tes actes, on te jugera sur tes actes ! », dit le dicton. Appliqué au président malien Ibrahim Boubacar Keita dit IBK, cette vérité le révèle sous les traits d’un tribaliste qui se donne des accents de nationaliste rassembleur !
Nous ne reviendrons pas sur sa trahison, relativement aux espoirs de changement qu’il avait suscités chez les masses qui avaient fait un large consensus autour de lui ! Retenons simplement que le slogan « Le Mali d’abord ! » qu’il avait brandi, s’est vite mué en « Mon clan politique et ma famille d’abord ! », traduit par des nominations népotistes au Gouvernement qu’il a composé !
Ce penchant népotiste ou tribaliste est couronné par la volonté d’IBK d’imposer son fils comme député à l’Assemblée nationale.

Un Karim qui en rappelle un autre

Un Karim que son père-président voulait imposer à ses gouvernés ! C’était au Sénégal, avec la dynastie Wade. L’Histoire se répète, en un très court laps de temps ! Et cette fois-ci, dans l’État voisin du Mali, avec le clan Keita. Très curieux et très révélateur de la conception patrimoniale du pouvoir qui prévaut encore chez nous !
En effet, Karim Keita, fils d’IBK, sitôt son père élu, a cru bon d’en imposer aux Maliens, en se présentant comme candidat aux législatives, lui qui jusqu’alors ne se mêlait pas de politique ! Dans la Commune II où il est candidat, le « prince » Karim Keita distribue de l’argent comme des feuilles d’arbre aux électeurs! Il se livre aux achats de vote, au vu et au su de tous !
Certains vont jusqu’à dire que Karim Keita serait encore plus riche que son père milliardaire! On peut se demander comment Karim Keita, naguère étudiant au Canada, a fait pour amasser une telle fortune, en si peu de temps
Poussant l’arrogance et l’indécence au bout, le « prince » mandenka Karim Keita s’est associé à un homme d’affaire du nom d’Hadi Niangadou, surnommé Joe Walaki, propriétaire d’une agence immobilière, pour ne pas dire un spéculateur foncier.
Dans son édition du 15 novembre, l’hebdomadaire Le Sphinx faisait état d’une tentative de lynchage à leur endroit, de la part des habitants de la Commune. On espérait donc que son fils ne passerait pas. Ce qui aurait pour effet de calmer la grogne populaire. Cependant, Karim Keita et ses colistiers sont en tête au premier tour et compte l’emporter le 15 décembre prochain.

Une affaire qui sent le souffre

Tout se passe comme si IBK, au mépris des conseils qui lui ont été prodigués, nostalgique de la légende tissée autour du fictif ancêtre Son-Djata, se croit investi d’une royauté qui lui reviendrait de droit ! Surtout quand on sait que le Ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé de la promotion de l’investissement et de l’initiative privée,  Moustapha Ben Barka, est aussi le neveu direct de sa femme !
En ce moment où l’épopée du Capitaine-Général Sanogo vire au vinaigre, à cause notamment du courroux créé au sein de son propre corps des Bérets verts qu’il a trahis par ses excès, cet écart d’IBK risque d’avoir des répercussions insoupçonnées…
Cette affaire ne présage rien de bon et IBK et son fils ne pourront que s'en mordre le doigt! Comme si IBK, par masochisme, utilisait son fils comme la flèche qui l'atteindra en plein cœur et le fera dégringoler de son trône ancestral! Mais, comme le dit un proverbe malien, "celui dont la fin est imminente, n'écoute pas de conseils!"
Dans le meilleur des cas, Karim Keita du Mali, finira comme son homonyme Karim Wade du Sénégal que son père voulait imposer aux Sénégalais!

Mountaga Fané Kantéka