vendredi 26 avril 2013

"Blanc": extrait de mon ouvrage Odyssées noires




Imaginez-donc une secte regroupant en son sein tous les Nègres opprimés du Nouveau Monde -- descendants d'esclaves et d'anciens colonisés -- dont la doctrine serait axée sur le dénigrement de la race blanche, en se focalisant sur la couleur de la peau qu'elle stigmatiserait de toutes les tares imaginables. Imaginez cette secte avec sa propre Bible, la Bible noire avec ses Écritures Saintes Noires et dans lesquelles on peut lire le verset suivant:



                              Blanc,


Blanc est le sceau de la mort et de la décomposition 
Blanc est le teint cadavérique du corps mourant 
Blanc est le pus, le liquide insalubre coulant de la plaie infectée 
Blancs sont les vers découlant du corps en décomposition 
Blancs sont les ossements de restes humains rongés par les vers
Blanc est le sinistre fantôme hantant et perturbant les nuits paisibles des vivants 
Blanche est la lumière aveuglante du soleil brûlant la peau et la cervelle
Blanc est le voile de cataracte engendrant la cécité 
Blanche est la chair du fruit immature 
Blanc est le climat triste et rigoureux privant le corps d'énergie vitale 
Blanc est le néant de l'âme et de l'esprit créateur 
Blanc est l'enfer, le fer chauffé à blanc 
avec lequel on marque le corps du sceau indélébile de l'infamie 
Blanc est ce grand vide s'assimilant à l'impossibilité de tout bonheur 
Blanc est ce quotidien aseptisé et encrassant 
Blanc est et cætera, et cætera, 
Tout sauf le bien, tout sauf le beau, tout sauf le pur...


Voyez-vous comme c'est aisé de se servir des mots pour créer des mythes diaboliques sur une race, en se fondant uniquement sur sa couleur.

Noir : un poème extrait de mon ouvrage Odyssées noires / Amours et mémoire d'Outre-monde




  Noir

Noires sont les ténèbres

Et:

“ Noires sont les idées qui tourmentent l'homme
“ Noire l'humeur triste
“ Noir l’œil qui porte le courroux et le mal
“ Noirs les jours de grand malheur
“ Noire le chat qui porte la poisse
“ Noir l'humour macabre
“ Noir l'oiseau de mauvais augure
“ Noir le tableau de la désolation
“ Noire l'âme mauvaise
“ Et cætera et cætera.......”


Mais:

Noir est ciel d'où tombe la pluie de la vie et de l'abondance
Noire la terre fertile de l'éclosion des semences
Noire l'ombre qui soulage de la brûlure du soleil assassin
Noire la nuit, témoin discret  de l'amour  procréateur
Noir le soir suave du repos, du recueillement  et  du rêve
Noir le pétrole, l'or noir, source de cupidité meurtrière
Noir le charbon, combustible des premières machines
Et des premières forges et des foyers de la ménagère
Noir le fer, vecteur incontestable du progrès industriel
Noir le macadam  portant  les voitures
Noires les entrailles qui neuf mois durant portent l'enfant
Noire la nuit des temps qui porta le premier Homme
Noir le premier  homme qui foula la terre
Noir, l'iris de l’œil qui voit
Noire l'Égypte pharaonique, berceau de la civilisation
Noire l'encre qui transmet la civilisation
Noire l'encre  biblique
Noire l'encre coranique
Noire l'origine biblique de la musique

Mountaga Fané Kantéka

mardi 9 avril 2013

Contrefaçons : J’accuse l’Occident et ses Nègres de service



Chers lecteurs du monde entier, j’ai choisi une méthode peu orthodoxe mais amusante de vous prendre à témoins, à propos d'un aspect du perpétuel crime perpétré par l’Occident contre l’Afrique, avec la complicité de ses Nègres de service. J’ai décidé de vous communiquer une série de tweets que j’ai postés à cet effet et qui sont inspirés d'un de mes articles (Les Nègres de service de la littérature coloniale) auquel vous pourrez accéder à la fin.



    Tweets:

 
 
On ne peut piller un peuple qui a une forte conscience de sa dignité et de son histoire.

 
Pour continuer à piller l’Afrique, on maintient la fausse conception selon laquelle l’Afrique n’était rien avant l’arrivée du colon blanc.

 
On veut nous faire croire que sans l’Occident et son aide, rien n’est possible en Afrique. C’est ainsi qu’on continue à spolier l’Afrique.

 
Les Africains qui dénoncent cette supercherie et s’insurgent contre cette PUANTE IMPOSTURE doivent faire les frais de leur quête de vérité.

 
De médiocres petits Nègres, sans aucune consistance psychologique ou intellectuelle, sont ainsi recrutés pour combattre les patriotes.

 
On nous impose donc des chefs d’État sans envergure et des écrivains façonnés par le petit colon rapace, sans cœur, écervelé, menteur et tueur.

 
Tuer la mémoire d’un continent avec une littérature empoisonnée écrite par la main de ses vilains fils, pour continuer à le piller...

 
La contrefaçon littéraire des œuvres africaines est une autre forme d’esclavage. Pis, c'est du génocide culturel!

 
Se faire plagier par un médiocre petit esclave de l’establishment néocolonial, est le pire calvaire enduré par un esprit libre et fécond.

 
En se faisant spolier par l’esclave du colon, on devient l’esclave de l’esclave du colon. On est esclave par ricochet!

 
Ce DOUBLE ESCLAVAGE est l’aspect le plus révoltant de cette contrefaçon. C'est pourquoi, je ne pardonnerai jamais au petit esclave Mabanckou.

Ces tweets sont inspirés par mon article, intitulé Les Nègres de service de la littérature coloniale, auquel vous pouvez accéder avec ce lien :

Mountaga Fané Kantéka
Écrivain-poète, juriste et journaliste d'investigation. Œuvres: Odyssées noires, Épître à Tounkaranké, etc.