Depuis quelques jours, je constate, lors de ma marche quotidienne des voitures de police ralentir à mon niveau, comme pour m'intimider. Et je constate aussi des individus louches sur mon chemin.
Je cherchais à comprendre qu'est-ce qui a pu changer dans ma routine pour qu'on mette autant de pression sur moi. Et comme, si cela ne leur suffisait pas de me filer, de façon aussi maladroite que criminelle, ils se sont attaqués à mes comptes FACEBOOK, mon compte privé et ma page publique, me faisant croire que ça venait de Facebook. Ils m'empêchaient d'avoir accès à ma messagerie privée. Et j'avais remarqué qu'il y avait 4 messages non lus.
J'ai tenté par tous les moyens de régler le problème, en envoyant à Facebook des messages qui sont restés lettres mortes. Finalement, j'ai pu remonter aux messages qu'on tentait de me cacher. Et là, j'ai compris la source du problème.
C'est une AFRICAINE qui a tenté de me joindre sur Messenger. Et cette Africaine fait face à un DÉNI DE JUSTICE depuis plus de 15 ANS pour une affaire d'AGRESSIONS SEXUELLES et VIOL perpétrés sur elle par un DÉPUTÉ CANADIEN. Et la police québécoise et une juge d'instruction sont impliqués dans le BLOCAGE de son dossier. J'y avais consacré un article en 2008 sur mon blog (voir le document: https://kanteka.blogspot.com/2008/11/).
Récemment, j'étais rentré en contact avec l'Africaine et l'avais mise en contact avec deux femmes journalistes noires. Et, constatant le silence de ces deux journalistes noires (certainement bloquées par leur hiérarchie), l'Africaine a essayé de me contacter par Facebook. Et c'est pourquoi, j'ai ces ennuis de tous les diables.
RACISTES QUÉBÉCOIS, je vous avertis! Je ne suis pas ce genre de Nègre qu'on peut castrer. Je croyais que vous l'aviez compris, mais apparemment vous continuez à vous entêter, à moins que ce ne soit l'énergie du DÉSESPOIR.
Je suis encore à la recherche d'un avocat pour diligenter une procédure contre la police (pour entrave à la justice) et l'université de Montréal (pour Harcèlement, tentative d'extorsion de document et discrimination raciale). Vous l'avez compris, je ne lâche jamais rien. Et j'aurai gain de cause. Tout comme l'Africaine. S'attaquer à la femme noire, c'est s'attaquer à Dieu. Je n'ai pas besoin de vous l'expliquer.
MF KANTÉKA
NB: Par souci de concision, je n'ai pas mentionné d'autres incidents répréhensibles auxquels je fais face ces temps-ci, car je suis très occupé à finir des ouvrages. RELAYEZ LE MESSAGE, SVP!
jeudi 10 décembre 2020
QUI EN A APRÈS MOI AU QUÉBEC?
vendredi 16 octobre 2020
CLARIFICATION SUR LA DIFFÉRENCE ENTRE "DJALIYA" ET "NYAMAKALAYA"
Au Mali, la perte de mémoire par rapport à l'histoire va de pair avec la falsification ou la dénaturation du sens des mots. À force de jouer avec les mots pour favoriser l'implantation des légendes (à des fins idéologiques), on a fini par perdre leur sens véritable. Il en est ainsi du mot "nyamakala" qu'on a tendance à rendre synonyme de "djali" ou "djéli". Or "djaliya" ou "djéliya" (qualité de griot) fait partie de "nyamakalaya". En d'autres termes, si tous les griots sont des "nyamakalaw", tous les "nyamakalaw" ne sont pas des griots (djaliw ou djéliw). Il y a une hiérarchie entre les "nyamakalaw". Et leurs compétences sont en principe compartimentées, même si on peut parfois assister à des interpénétrations.
Le grand conteur, Djéli Baba Sissoko, a déjà fait la remarque dans une vidéo en insistant sur le fait qu'il se considère comme un " nyamakala" et non un "djéli". La différence qu'il en fait est que le "nyamakala" est un travailleur et un intercesseur tandis que le "djéli" est un quémandeur qui crie derrière le premier venu pour lui soutirer de l'argent. C'est un peu réducteur comme jugement. Et la définition que donne Djéli Baba Sissoko du mot " nyamakala" (« aidez-moi à coudre (les liens sociaux)») n'est pas exacte. Pas plus que celle donnée par l'ethnologue Youssouf Tata Cissé qui le définit comme « homme de talents» ou « artisan ».
En vérité, le mot "nyamakala" est composé de deux substantifs "nyama" et "kala" dont chacun a au moins deux significations. Pour faire court et pour ne pas dévoiler prématurément les résultats de mes recherches, "nyamakala" désigne plutôt l'homme de savoirs, y compris le savoir magique et religieux…
Je prie donc les griots du Mali de ne pas réduire la "nyamakalaya" (qualité de "nyamakala") à la "djaliya" (qualité de griot). J'en profite pour dire que, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le "djali" ou "djéli", n'est pas un subalterne, mais un aristocrate à l'origine. Si certains Maliens comprenaient le sens des chansons (chantées dans leur langue natale), ils le comprendraient aisément.
Aujourd'hui, certains griots préfèrent se faire passer pour des subalternes pour gagner leur vie, puisque notre société a changé de mode de fonctionnement. J'en profite aussi pour dire que le sens péjoratif qu'on donne au concept « hommes de caste » ("nyamakalaw") chez nous est une monumentale aberration, puisque l'homme de caste est l'homme des privilèges par excellence. Je réserve les développements sur le sujet à l'ouvrage sur lequel je travaille depuis un certain temps.
MF Kantéka
mardi 6 octobre 2020
REBELOTE AU MALI: DE NOUVEAU SUR LES CHARBONS ARDENTS
On y est! Sitôt le gouvernement de transition mis en place, le M5-RFP déterre la hache de guerre, ce mardi 6 octobre. Nous plaçant dans la perspective d'une nouvelle situation insurrectionnelle dans le pays. Les détracteurs s'empressent déjà de crier à la « soif de pouvoir » de politiciens mis au rancart par les jeunes loups de la junte militaire qui se sont érigés en sauveurs du peuple malien. Comme s'ils oubliaient soudainement que sauver le Mali, c'est d'abord gagner la guerre contre le « terrorisme » qui fait rage au nord et au centre du pays.
Nous aimerions poser une simple question à ceux qui dénigrent les membres du M5-RFP. Qui d'entre eux aimerait voir quelqu'un venir confisquer le fruit de sa lutte? C'est de cela qu'il est question ici. En vertu de quoi Assimi Goïta et sa troupe, longtemps restés inactifs face au chaos qui minait le pays, s'érigent-ils soudainement en sauveurs et décideurs politiques?
ENTRE LE FAUX ET LE VRAI COUP D'ÉTAT
Nous n'allons pas nous répéter en rappelant derechef que l'opération du 18 août 2020, ayant conduit au départ du président IBK, n'était qu'une mise en scène. Dont le but principal était de sauver le potentat déchu et son problématique fils, Karim Keita. Sans quoi, ils allaient être lynchés par la foule en colère. Et les militaires n'auraient rien pu faire contre ce lynchage. Ils se sont débrouillés pour les faire sortir du pays, afin de les mettre définitivement à l'abri. Donc, plutôt que parler de « coup d'État», il faudrait surtout parler d'opération de sauvetage du président de la république et de sa famille.
En revanche, il y a bel et bien eu un coup d'État contre les membres du M5-RFP. Cela aussi, nous l'avons signalé dans un précédent article. Ils se sont faits dribbler par les petits opportunistes militaires, aux ordres de la France et autres puissances coloniales.
Ceux qui disent que la véritable question est l'intérêt du Mali, nous les prenons au mot. En vertu de quoi les militaires seraient plus habilités que ceux du M5-RFP à diriger le Mali? Comme les hommes ont la mémoire courte! Qui oserait nous dire que le régime militaire de Moussa Traoré, venu au pouvoir par un pustch contre le régime civil de Modibo Keita, a été salvateur pour le Mali? Et, plus proche de nous, a-t-on déjà oublié les deux mandats du général ATT qui avait troqué l'uniforme militaire contre le costume de président civil? Qui oserait nous dire que ce régime a été un exemple de réussite, en matière de lutte contre la corruption et l'insécurité, entre autres? A-t-on déjà oublié les cents militaires maliens, égorgés comme des moutons de Tabaski, à Aguel Hoc sous son règne? Nous avons encore, dans nos archives, les photos de cette horrible tragédie — qui ressemble à s'y méprendre à un rituel maçonnique. Et quid du passage houleux et éphémère de la troupe du jeune Amadou Haya Sanogo qui, en l'espace d'une petite année de règne, a sombré dans la mégalomanie et a fait couler un ruisseau de sang au sein des bérets rouges et de ses propres membres, bérets verts? Et quid de la corruption rampante qui règne au sein de l'armée malienne, au niveau des hauts gradés? Même en temps de guerre, ils n'hésitent pas à détourner les fonds de l'armée. Même l'armement est détourné de son but.
"DIOMAYA" OU LA SOUS-ESTIMATION
La guerre politique qui va bientôt être déclenchée au Mali entre les opportunistes militaires et les membres du M5-RFP, en plus des enjeux politiques, rentre dans le cadre de ceux que les griots mandingues appellent "diomaya kèlè". C'est à dire la lutte pour laver un affront. Un affront infligé par quelqu'un qui nous sous-estime. Les militaires ont eu le tort de croire que leurs armes peuvent leur permettre d'en imposer à des civils aux mains nues. Quels que soient ceux qui les manipulent, ils ne pourront pas faire face longtemps à une insurrection populaire.
Et, comme ils l'ont déjà fait, rien ne sert de chercher à monter d'autres civils contre ceux du M5-RFP. Parce que, dans un très court laps de temps, s'ils n'arrivent pas endiguer la menace « terroriste», ces civils vont se retourner contre eux. Ils seront pris dans leur propre piège. En attendant, certains s'empressent déjà d'exiger des nouveaux « maîtres » du pays qu'ils fassent leur déclaration de biens personnels, afin de prémunir le pays contre les inévitables détournements de fonds qui vont survenir pendant cette transition politique.
Comment Assimi Goïta — vraisemblablement un homme de paille — et sa troupe peuvent faire preuve d'autant d'indélicatesse et de manque de jugement en poussant l'outrecuidance jusqu'à revendiquer la paternité d'un enfant dont ils ne connaissent même pas la mère?
MF Kantéka
lundi 28 septembre 2020
LE MALI FACE AU SPECTRE DE L'ÉTERNEL ÉCHEC POLITIQUE
La crainte que nourrissaient beaucoup de Maliens est devenue réalité avec les choix du Président et du Premier ministre de la transition politique. Le premier, Bah N'Daw, militaire à la retraite, est un septuagénaire qui a servi notamment sous le régime militaire de Moussa Traoré et celui d'IBK (Ibrahim Boubacar Keita). Malgré son intégrité affirmée, il n'en demeure pas moins un serviteur des régimes décriés et combattus avec rigueur. Le second, Moctar Ouane, âgé de 65 ans, est lui aussi un ancien ministre d'ATT (Amadou Toumani Touré). Perçu comme un pion de la France, certains se sont empressés de l'accuser — à tort?— de traîner derrière lui une casserole de près de 65 milliards de francs CFA. Ceci pour dire que ces choix sont discutables et jurent avec la volonté de changement affichée par les contestataires de l'ancien régime. Pourtant, il y avait bien des Maliens, à l'intérieur comme à l'extérieur, qui pouvaient être choisis pour remplir ces fonctions. Et parmi eux, il y a des jeunes qui n'ont trempé dans aucun de ces régimes honnis. Ajoutons à ces désagréments, la présence du jeune et ambitieux militaire Assimi Goïta (aspirant au messianisme) qui s'incruste, en s'octroyant le poste de vice-président de la transition, comme pour revendiquer la paternité du mouvement populaire qui a conduit au départ du Président IBK. Confirmant la confiscation que nous avons évoquée dans notre dernier article ("LA RÉCUPÉRATION DE LA LUTTE POPULAIRE PAR LES MILITAIRES"). Du coup, l'euphorie révolutionnaire a viré au cauchemar. Le rêve éphémère d'un « Mali nouveau » semble s'être envolé! Le branle-bas d'une nouvelle révolte est déjà en marche du côté du MDP (Mouvement Démocratique et Populaire), dirigé par le jeune Adama Ben Diarra alias Ben Le cerveau, ayant pris ses distances par rapport au M5-RFP qui est sur le point de voler en éclats (si ce n'est déjà fait). On y crie à la « trahison ». Une « trahison » imputable tant aux militaires du CNSP (Comité National pour le Salut Public) qu'au guide Mahmoud Dicko, voué aux gémonies, qualifié de « traître ». Des partisans de l'ancien Président IBK y vont aussi de leurs critiques et de leurs exigences. On se dirige droit vers de nouvelles alliances visant à combattre l'imposture des nouveaux maîtres du pays.
LA RÉPÉTITION DU MÊME SCÉNARIO
La fâcheuse situation, à laquelle on assiste aujourd'hui, n'est que la réplique de ce qui s'est passé huit ans auparavant, suite au coup d'État perpétré contre ATT par la troupe du capitaine Amadou Haya Sanogo. Et cela nous avait inspiré un édito dans "Le Filon", en date du 7 janvier 2013 ("LE CERCLE VICIEUX DU POUVOIR") dans lequel nous disions: « Acclamés et affichant au départ des idéaux rénovateurs, nos jeunes putschistes du 22 mars 2012 ont été vite rattrapés par la funeste réalité de la politique malienne qui, depuis 1960, n'est qu'une suite de reconductions des mêmes personnes au pouvoir! Cela se confirme avec la nomination du septuagénaire Django Sissoko au poste de Premier ministre, succédant à Cheick Modibo Diarra — lui-même gendre de l'ex-Président Moussa Traoré sous lequel Django Sissoko a aussi servi. « Si certains approuvent ce choix, au nom de l'expérience et de la continuité, d'autres le voient comme une poursuite des politiques antérieures tant décriées, ayant justement servi de justification au putsch. du 22 mars. " À quoi bon chasser ATT si c'est pour reconduire l'homme qui lui servait de cheville ouvrière?", s'interrogent-ils. Pourquoi en effet parler de continuité quand on s'inscrit dans la logique de la rupture? Ce paradoxe est inhérent à la sociologie politique d'un Mali enferré dans un fixisme nourri par des légendes moyenâgeuses, hostile au progrès, réfractaire à tout vent nouveau. C'est le drame d'une société réactionnaire, mystifiée par une Tradition ancrée, ayant une curieuse lecture de l'histoire. Le pouvoir politique a du mal à s'évader de ce cercle vicieux. Dans ce contexte de tribalisme politique, le coup d'État se réduit à un simple moyen d'accéder au cercle restreint des privilégiés. Et non un mode de transformation des moeurs politiques. Les grandes déclarations sont vite contredites dans la pratique, semant encore plus de désarroi au sein de ceux qui aspirent à une société plus ouverte et plus égalitaire... »
LA QUESTION DE LA RELÈVE
Dans cet article, nous n'avons pas manqué d'aborder la question de la relève politique. À savoir « l'incapacité de la jeune génération à se démarquer de ses devanciers et à revendiquer et obtenir son droit à la reconnaissance.» Et nous indexions l'absence de formation idéologique, l'incapacité « de s'affranchir et de transcender le chimérique discours passéiste », de remettre en cause les jalons préétablis, de se passer du parrainage des caciques du milieu politique, de se mettre à l'abri des démons de l'arrivisme, le manque de vision et de projet collectif, le goût du lucre et du luxe, le culte de la personnalité, la paresse intellectuelle, la fausseté et la division. Toutes ces tares qui font que les vieux continuent à faire la pluie et le beau temps, avec la complicité de leurs jeunes protégés. Donnant au Mali l'image du chien qui se mord la queue. Cependant, nous avons pu observer, tout le long de la lutte du M5-RFP, des jeunes prometteurs comme maître Demba Traoré, Clément Dembélé, Nouhoum Sarr, Adama Ben Diarra et bien d'autres qui, à défaut du poste de Président, auraient mérité celui de Premier ministre de la transition. Mais, pour cela, il aurait fallu qu'ils ne se laissent pas abuser par toutes ces histoires d'expériences politiques, de carnet d'adresses et de CV. Car, l'histoire nous l'apprend, des révolutionnaires comme Thomas Sankara ou Jerry Rawlings ne sont pas venus au pouvoir avec des expériences politiques, des carnets d'adresses ou des CV kilométriques et ronflants. Ils y sont venus avec leur amour du pays, leur loyauté et l'esprit de sacrifice.
LA MAIN DE LA FRANCE ET SES FRANCS-MAÇONS MALIENS
Pour finir avec cette succincte analyse, nous attirons l'attention sur des mouvements de revendications visant au retrait des soldats français du Mali, ayant eu lieu le 22 septembre à La Place de l'indépendance. Et aussi les allusions aux francs-maçons tout le long de la lutte pour le changement. C'est l'occasion pour nous de mettre en garde la France et ses serviteurs de la franc-maçonnerie locale qu'on soupçonne d'oeuvrer en coulisses pour bloquer les efforts de libération nationale. Le Mali est à la croisée des chemins, comme l'a constaté Nicolas Normand, l'ancien ambassadeur de France (au Mali). Il y a un décalage, pour ne pas dire un fossé infranchissable, entre la servilité des Maliens (francs-maçons) qui servent la France et et la hardiesse de ceux qui veulent en finir avec cette servitude déshumanisante. Le temps n'est plus aux tentatives consistant à étouffer les voix (notamment la nôtre) qui s'élevaient contre les pratiques rétrogrades. Maintenant, les populations sont averties sur les moeurs des gens des sectes. Qu'ils prennent garde à ne pas trop tirer sur la corde et de ne pas déclencher une chasse aux francs-maçons au Mali et dans toute l'Afrique. Les gens sont fatigués de leurs pratiques surannées. Alors francs-maçons, en toute cordialité, soyez attentifs à ce message: « Faites profil bas et laissez le Mali suivre le cours de son évolution historique!».
MF Kantéka.
lundi 14 septembre 2020
MALI: LA RÉCUPÉRATION DE LA LUTTE POPULAIRE PAR LES MILITAIRES
Un mois, moins six jours, après le départ du président malien IBK (Ibrahim Boubacar Keita), les tractations au niveau des concertations pour la future transition politique nous confortent dans l'analyse que nous avions faite de ce coup de théâtre ("DÉPART DU PRÉSIDENT MALIEN IBK: COUP D'ÉTAT OU MISE EN SCÈNE?"). En effet, tout semble indiquer que les jeunes militaires du CNSP (Comité National pour le Salut du Peuple), manipulés par des mains supérieures, n'ont fait irruption sur la scène politique que pour décanter la situation et, d'une pierre deux coups, court-circuiter les politiciens de la vieille garde qui ont dirigé la grogne populaire du M5-RFP.
Outre les accrochages du début des concertations et les incitations des populations à réclamer un leadership militaire (ayant conduit notamment à la création d'un autre mouvement, M4, constitué en partie des partisans du président sortant IBK), nous sommes aujourd'hui devant le fait accompli, avec le refus du M5-RFP d'accepter les conclusions des concertations, au motif qu'elles ne reflètent pas la volonté du peuple malien. Dans un communiqué en date du 12 septembre, on dénonce la non-conformité du rapport final aux délibérations des groupes de travaux sur plusieurs points ainsi que des « intimidations [et] pratiques antidémocratiques et déloyales dignes d'une autre époque » qui ont justement servi d'arguments pour déboulonner le président démissionnaire IBK. D'où le constat de « la volonté d'accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP ».
Autrement dit, nous risquons de nous retrouver à la case de départ, à la seule différence qu'IBK et son problématique fils, Karim Keita, ont réussi à tirer leur épingle du jeu, en se mettant à l'abri, hors du pays. Et en laissant les affaires aux militaires qui leur doivent leurs promotions aux grades de colonel et de général, sans jamais avoir eu à commander, si l'on se réfère aux commentaires d'un membre influent du M5-RFP, NouhoumTogo, qui ne s'est pas gêné pour étaler, au micro de Kati 24, les carences des jeunes militaires, naguère acclamés comme des héros-libérateurs. En insistant au passage sur les tares des militaires, en général. Comme pour rappeler que la corruption n'est pas seulement une affaire de civils… Le pire dans tout cet embrouillamini est que nous n'avons jamais encore entendu, de part et d'autre, des propositions visant à sortir le Mali de ce schéma de gouvernance calqué sur celui de la France. Et nous n'avons eu aucun écho à l'appel que nous avons lancé au lendemain du « coup d'État ». Notre appel à une "RÉFLEXION SUR UN AUTRE MODÈLE DE GOUVERNANCE" au Mali. Nous nous demandons parfois à quoi sert-il de nourrir de nobles ambitions pour ce pays…
MF Kantéka
vendredi 28 août 2020
MALI: LA RAISON D'ÉTAT CONTRE L'ÉTAT DE DROIT
samedi 22 août 2020
MALI: RÉFLEXION SUR UN AUTRE MODÈLE DE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE
mercredi 19 août 2020
DÉPART DU PRÉSIDENT MALIEN IBK: COUP D'ÉTAT OU MISE EN SCÈNE?
Si vous en doutez encore, sachez que quand il y a coup d'État, il n'y a pas besoin de démission du président déchu. Dans le cas d'ATT, la lettre de démission a été exigée par la Cédéao, bien longtemps après le putsch. Rien que pour sauver la face. Et exorciser les démons du pronunciamiento qui guettent les présidents illégitimes d'Afrique.
mardi 11 août 2020
MANIFESTATIONS AU MALI: LE DOUBLE LANGAGE DE MAHMOUD DICKO
Parmi les revendications du mouvement de protestation M5-RFP, la seule qui n'arrive pas vraiment à faire le consensus est la démission du président malien IBK (Ibrahim Boubacar Keita). D'abord pour ses partisans qui assurent l'avoir élu démocratiquement. Mais aussi au sein du mouvement M5-RFP dont l'autorité morale est l'iman Mahmoud Dicko.
En effet, d'après nos observations, plusieurs sources font état de la volonté de l'iman d'épargner IBK. Le hic est qu'il ne le dit pas ouvertement. On perçoit le problème à travers d'autres sources. D'abord, au niveau de son porte-parole Kaou Djim qui donne parfois l'impression d'être une girouette, au point que certains l'ont accusé un moment de traîtrise.
On se souvient d'ailleurs d'un débat dans lequel Cheick Oumar Sissoko disait que Kaou Djim parle au nom de la CMAS, et pas au nom du M5-RFP, et disait même que la CMAS pouvait se retirer de leur mouvement si elle ne s'alignait pas à leur niveau.
Ensuite au niveau d'autres proches de l'iman qui, excédés, lui ont reproché de ne pas dire clairement qu'il exige le départ d'IBK. La confirmation de cette réalité nous a été rapportée dans une entrevue accordée par le très influent prédicateur Chérif Ousmane Madane Haïdara le 10 aout 2020, à la veille de la dernière sortie du M5-RFP. La veille, l'iman Dicko, dans une communication, avait lancé un appel au prédicateur Haïdara et à ses disciples. Cependant, Haïdara affirme que Dicko s'est entretenu avec lui au téléphone, mais ne lui a jamais parlé de cela et qu'il ne peut pas s'inviter tout seul, tout en reprochant au régime d'IBK certains de ses déboires. Il a même envoyé un avertissement, en rappelant que « Bamako ne pourrait pas contenir ses hommes.» Une façon de dire que quand il va entrer dans la danse, IBK n'aura plus d'autre choix que de partir.
La question qui préoccupe ici est de savoir ce que veut au juste l'iman Dicko. Est-il seulement préoccupé par le départ du Premier ministre Boubou Cissé, afin de le remplacer par un autre, choisi au sein du M5-RFP, doté de pleins pouvoirs? Poser la question, c'est comme y répondre. Mais, l'iman Dicko se trouve piégé par les circonstances. D'abord, il est tenu à l'égard des jeunes qui sont morts dans ce combat dont certains dans sa mosquée. Dire ouvertement qu'il ne souhaite pas le départ d'IBK serait comme un affront à leur mémoire. Ensuite, à l'égard des autres composantes du M5-RFP qui réclament purement et simplement le retrait du Président de la république. Et surtout la base même du mouvement, c'est à dire les masses populaires que les leaders mobilisent. Et ces dernières y verraient une trahison impardonnable.
Cette ambiguité de l'iman Dicko a pour résultat d'affaiblir le mouvement, voire de faire avorter le combat. À quoi cela sert-il de faire durer le suspense? Que craint en vérité l'iman Dicko?
MF Kantéka
jeudi 6 août 2020
ANALYSES ET VOYANCE POLITIQUES (2e Partie): LA FAILLITE D'IBK
Vingt et un ans plus tôt, après le pamphlet décoché contre IBK (article "IBK se trompe-t-il d'époque?"), qui fit pâlir son étoile, je revenais un mois et un jour plus tard avec un autre article moins centré sur sa personne et plus axé sur sa gouvernance, en tant que Premier ministre d'AOK (Alpha Oumar Konaré). Après quelques tergiversations, le journal a jugé que cet article, moins virulent que le premier, mais non moins critique , était « publiable », sans qu'il y ait lieu de crier au scandale. Peut-être que son propriétaire Tiébilé Dramé s'est fait tordre le bras au niveau de la présidence, pour qu'il m'accorde plus de latitude pour faire descendre de son piédestal IBK qui n'était plus en odeur de sainteté sur la colline du pouvoir dont le principal locataire (lui aussi « victime » de ma plume par le passé) voulait le démettre de ses fonctions. Ou peut-être que le directeur de publication, Ibrahim Traoré, voulait en découdre avec son employeur (Tièbilé Dramé) qui ne cessait de l'humilier, en lui imposant la présence de son ami (le confrère ami d'IBK) et en s'attaquant à lui devant les autres journalistes. Toujours est-il que mon 2e article anti-IBK se fraya un passage dans les annales du Mali, en proie aux turbulences sociales et aux intrigues politiques.
Comme vous pourrez le constater, il n'y a pas une grande différence entre le Premier ministre IBK d'hier et le Président IBK d'aujourd'hui. Le Mali continue à tournoyer dans la spirale du même cycle infernal.
L'ÉCHEC DU « GOUVERNEMENT D'EXCELLENCE»
(publié le lundi 28 juin 1999 dans "Le Républicain", à Bamako)
Le triomphalisme est un péché en politique. Car, en la matière, les choses vont vite. Très vite. Si vite que l'espace d'un temps, on peut dégringoler. Héros d'hier, on se retrouve paria d'aujourd'hui, conspué par ceux-là mêmes qui nous acclamaient. Pour l'avoir oublié, IBK, avec son gouvernement autoproclamé « d'excellence », se trouve pris dans la nasse.
« Vous êtes excellent! » Ces mots résonnent encore dans mes oreilles. C'était il n'y a pas deux ans encore. Et ils émanaient de députés fraîchement élus pour qualifier le Premier ministre IBK, lorsque ce dernier procéda à la présentation, devant l'Assemblée nationale, de la politique générale du gouvernement. Un gouvernement qu'IBK lui-même n'hésitait pas à appeler « gouvernement d'excellence ». C'était le bon temps. IBK, le vent en poupe, claironnait urbi et orbi: « Je ne suis pas le chef d'un gouvernement fantoche.» ou encore: « Je ne suis pas le chef de gouvernement d'une démocratie bananière… Maintenant, ce pays a rompu avec les pratiques ayant cours en son sein par le passé. » C'était du beau IBK, ça! Maniant à merveille la langue de Molière, pour ne pas dire de Cicéron. Un IBK grandiloquent à souhait et triomphaliste sur les bords. Aussi bien dans les propos que dans la gesticulation. Tirant gloire d'une politique tape-à-l'oeil, plus soucieuse d'impressionner que de résoudre les questions de fond. Les vraies questions!
En effet, si le gouvernement d'IBK pouvait se targuer de certaines réalisations en matière d'infrastructures (salles de classes, hôpitaux, routes, maisons à usage d'habitation…), certaines questions demeuraient plus que jamais posées. C'était l'emploi des jeunes. C'était l'administration de la justice, pilier de la démocratie. C'était la bonne répartition des ressources nationales. Car la corruption n'avait jamais été aussi criarde, notamment dans l'attribution des marchés publics. Et, malgré la construction d'hôpitaux, les soins restaient encore inaccessibles au plus grand nombre de citoyens. Soit parce que ces hôpitaux étaient sous-équipés, soit parce que les médicaments étaient trop chers, soit parce que ceux qui prodiguent les soins demeuraient corrompus et à la solde des riches. Et, malgré la construction des salles de classe, les années scolaires demeuraient encore perturbées par les incessantes grèves que le gouvernement d'IBK matait à coups de gaz lacrymogène. Avec sa politique plus basée sur les muscles que sur le dialogue. C'est d'ailleurs cette politique musclée qui fut à la base de sa gloire éphémère. Certains voyaient en lui le sauveur du régime d'Alpha Oumar Konaré. Sans voir, qu'en fait, l'homme ne faisait qu'une gestion ponctuelle de la crise scolaire au lieu d'un règlement durable du problème.
La nomination d'IBK, au poste de Premier ministre, faisait suite à celle de deux autres. Le premier, Younous Touré, avait été nommé pour sa formation d'économiste afin de rassurer les institutions financières internationales et les encourager à investir dans notre pays fraîchement démocratisé. Le second, Abdoulaye Sékou Sow, l'avait été pour sa neutre coloration politique et son tempérament de conciliateur afin d'apaiser la tension politique dans le pays. Et IBK, qui venait en troisième position dans un contexte social surchauffé par les incessants mouvements estudiantins, n'avait guère le choix. Il devait sévir. Et fort. Puisqu'il avait été nommé pour cela.
Mais, balayant du revers de la main toutes ces considérations, IBK se voyait comme étant le sauveur de la République. D'ailleurs ne lui ronronnait-on pas à l'oreille qu'il était le messie? Et puisqu'en plus de cela, tous les indicateurs étaient au vert. Les chiffres ne plaidaient-ils pas pour lui? Cité bon bon élève du FMI (Fonds Monétaire International), le pays affichait une croissance (selon les chiffres) qui le faisait envier par les voisins. Alors même que la pauvreté continuait à ronger les populations. Alors même que les denrées de première nécessité devenaient de plus en plus coûteuses. Alors même que de jeunes cadres dynamiques et talentueux sillonnaient les rues en quête d'emplois introuvables. Dans un pays où tout reste pourtant à faire. Un pays en friches!
Eh bien, la vérité finit toujours par montrer son nez. Très vite, on se rendit compte que l'homme, bourgeois autoproclamé, ne dédaigne pas le confort, multipliant à souhait les dépenses d'apparat et de prestige. Dans un pays aussi pauvre! On a parlé de la somme vertigineuse de 800 millions investis dans la seule réfection de sa maison. De 700 millions de facture de téléphone, etc. Et l'homme traînait derrière lui des élections bâclées qui ont englouti 15 milliards et plongé le pays dans des contestations qui ont failli le déstabiliser. Mais, c'est surtout la crise énergétique, que le pays connaît depuis plusieurs années déjà et qui a atteint son acuité cette année, qui a définitivement entamé le prestige éphémère d'un IBK plus seul que jamais. Comme l'écrivait si bien un confrère de la place, « l'excellence ne se décrète pas ». Mieux, on ne peut pas exorciser les rudes réalités par les mots. Et ce n'est pas avec la rhétorique qu'on fait la « politique d'excellence ». L'histoire nous apprend que Cicéron lui-même, qui a porté l'éloquence latine à son apogée dans ses plaidoyers, se révéla un médiocre politicien. Vaniteux à l'excès et toujours à la remorque d'un homme politique.
IBK a tout simplement oublié que la politique est une question de prévention et non de gestion ponctuelle. Une affaire de prospective et non de bricolage. Sa politique n'aura finalement été qu'une construction de maison en banco où l'on colmate les brèches au fur et à mesure qu'elles se présentent. Et recommencer la même besogne à la moindre pluie. La « politique d'excellence » n'a pas besoin d'être clamée sur les toits. On la voit tout de suite. On l'a vue au Burkina-Faso avec Thomas Sankara qui, en quatre ans de règne, a fait subir une métamorphose à ce pays, tant au niveau des infrastructures qu'au niveau de la qualité de vie des citoyens. Surtout au niveau de la mentalité du Burkinabé qui a une conscience aigüe de la chose publique. Lui avait compris que la politique dans un pays pauvre n'est pas une sinécure, qu'il fallait être un apôtre de l'abnégation. Accepter de suer avec le peuple. Et ne pas surtout avoir une conception jouisseuse du pouvoir.
L'humilité recommande en ce moment à IBK de faire son mea culpa et de tirer sa révérence.
Signé: Mountaga Fané
Vous remarquerez que, mis à part certains détails, ce portrait de la situation, fait 21 ans auparavant, correspond point par point à celui d'aujourd'hui, après 7 ans de règne du Président IBK. Avec en prime, l'hécatombe enregistrée par l'armée malienne, l'essor du grand banditisme, la corruption encore plus galopante, le népotisme comme on en n'a jamais vu au Mali, les grèves à répétition, les tueries de manifestants politiques et de simples citoyens. Bref, la faillite totale du pays. Avec à la clé la même question finale: le départ réclamé d'IBK.
Cependant, avant d'en arriver là, j'avais aussi prédit qu'IBK serait Président du Mali, malgré sa disgrâce auprès du président Alpha Oumar Konaré. Officiellement, il démissionnait en février 2000. Officieusement, il était poussé à la porte par les intrigues machiavéliques du Chef d'orchestre de Koulouba, le prince AOK, héritier de Nicolas Machiavel. Celui que j'avais surnommé Le Florentin. Et j'avais quitté Le Républicain dans des conditions assez cocasses, au grand dam de Tièbilé Dramé (pris à son propre piège) qui s'était débarrassé du directeur de publication, Ibrahim Traoré, pour le remplacer par un sous-fifre, avec la consigne de bloquer mes articles problématiques. Et je les donnais au journal Le Malien qui les publiait et les mettait à la UNE. C'est ainsi que je retournai à ce journal de mes débuts où j'avais une totale liberté de manoeuvre, sans même me donner la peine de présenter ma démission à Tièbilé Dramé. Je lui dis seulement d'en tirer les conséquences, quand j'étais allé le trouver au siège de son parti politique (PARENA) pour exiger le paiement de mes arriérés de salaire, en présence de Djiguiba Keita dit PPR. Et ma réclamation était assortie d'ultimatum. Heureusement qu'il s'est exécuté…
Revenu au bercail avec Le Malien, je donnai libre cours aux articles les plus inspirés contre le régime en place. Pour en revenir à IBK, un mois et un jour avant sa « démission », dans un article d’analyse à la UNE, daté du 13 janvier 2000, intitulé "QUI APRÈS ALPHA ?", j'explorai les pistes au sujet de la succession du président en exercice Alpha Oumar Konaré. Et j'écrivis: « IBK ou ATT ! Voilà la seule alternative qui revient dans les causeries de salon. Comme si nulle autre possibilité n’était envisageable. Or ni l’une, ni l’autre solution ne nous paraissent être l’idéal pour ce pays… Eh, oui ! Rien ne sert de se leurrer. Si jamais aucune autre piste n’est explorée hormis l’équation IBK-ATT, LES MALIENS S’EN MORDRONT LONGTEMPS LES DOIGTS. » Et plus loin, après avoir invité la classe politique à puiser dans les forces vives du pays, je conclus : « Et nous espérons qu’il en sera ainsi. Sans quoi, l’unique alternative IBK-ATT, serait DRAMATIQUE pour ce pays.»
Je revins encore là-dessus dans un billet satirique daté du 27 MARS 2000, intitulé "Y A-T-IL ENCORE UN HOMME D’ETAT AU MALI ?" pour tirer sur la sonnette d'alerte.
Ensuite, j'aperçus IBK un dimanche après-midi du côté de la cité du Niger, alors que je me faisais remorquer par un voisin et un grand fan de mes articles. Ce dernier s'empressa d'aller rejoindre le potentat déchu et lui dit qui je suis. On eut alors l'occasion d'échanger une poignée de mains. Et je sentis sa main fraîche et douce comme celle d'un nourrisson, attestant de sa bonne santé physique et mentale qu'on pouvait déjà voir sur sa mine radieuse. Cela me donna encore l'occasion d'écrire un billet, intitulé "ATTENTION! IBK N'EST PAS ENCORE MORT!", dans lequel je fis le compte rendu de ma rencontre avec lui, ajouté à d'autres informations que j'avais sur lui. Et j'affirmai que le fait de ne plus être au pouvoir lui a été très bénéfique, en lui donnant la chance de se régénérer. Et qu'il est maintenant prêt à prendre le pouvoir. Un lecteur du journal dit au directeur de publication, Cheick Fanta Mady Keita (paix à son âme), que je ne connais pas la politique, vu que la relégation d'IBK par AOK l'avait définitivement écarté du chemin du pouvoir. Il n'était pas le seul à penser ainsi. Je dis à Cheick Fanta Mady: « C'est simple! Le temps nous le dira.» Mais, Cheick Fanta Mady est, hélas, mort la même année, dans des circonstances nébuleuses, dans la fleur de l'âge, sans avoir l'occasion d'entendre le verdict du temps. IBK, écarté de la présidence en 2002 par la fraude au profit d'ATT, est plébiscité en 2013 (suite au putsch perpétré contre le même ATT), puis reconduit frauduleusement en 2018, aux dépens de Soumaïla Cissé (porté disparu en ce moment). Et rattrapé par son destin d'homme calamiteux, constamment contesté. Et, c'est le Mali et les Maliens qui en font les frais aujourd'hui.
Je finirai par une révélation qui m'a été faite dans un rêve en 2013, avant l'investiture d'IBK. Dans mon rêve, on est venu me dire qu'IBK a été neutralisé par un certain MANUEL. Et je le voyais embarquer dans une camionnette dans laquelle on l'emportait sur le Pont des Martyrs. Trois ans et poussière après, la France élit EMMANUEL MACRON comme président. Et j'espère bien qu'il est le MANUEL de mon rêve qui va décider IBK à quitter le pouvoir. Sinon, comme j'ai eu à l'écrire sur Twitter ou sur Facebook, IBK et sa famille risquent de subir le même sort que ROBERT GUÉI de la Côte-d'Ivoire. Et je ne le souhaite pas. Vivement que le jeune Manuel Macron convainque son vieux « compatriote » IBK de s'éloigner du Mali, en prenant le chemin de l'exil, ne serait-ce que pour un temps. Le temps de laisser les sentiments de colère et de frustration s'assoupir. C'est le moindre mal pour lui et pour les Maliens.
mardi 4 août 2020
ANALYSES ET VOYANCE POLITIQUES: QUAND LE TEMPS DONNE RAISON À MES ÉCRITS SUR IBK ET CONSORTS (I)
Le 15 juillet dernier, soit un peu plus de deux semaines auparavant, je rafraichissais les mémoires en faisant ressortir des articles datant du début de règne du président malien d'IBK (Ibrahim Boubacar Keita), prédisant sa fin. Aujourd'hui, je remonte plus de vingt ans en arrière, en faisant sortir de mes archives des articles que j'avais écrits sur lui quand il était encore le Premier ministre d'AOK (Alpha Oumar Konaré) et après sa disgrâce. Et pour cela, j'ai pris la peine de recopier ces articles qui sont sur support papier, mêlant le pamphlet, l'analyse et la prospective politique. L'exercice en vaut la peine, car il m'offre l'occasion de numériser certains de mes écrits dans le but d'en faire un recueil de textes, destiné à l'enseignement dans les écoles de journalisme et de sciences politiques.
Premier article: IBK SE TROMPE-T-IL D'ÉPOQUE?
(publié le jeudi 27 mai 1999 dans "Le Républicain", à Bamako)
« Vous devez coopérer avec nous. Nul ne doit chercher à déstabiliser le Mali. Ne gérez pas la rumeur. Venez chercher l'information. Nous avons créé la cellule gouvernementale d'information pour cela…»
Ainsi s'adressait à la presse réunie, à l'occasion de la journée de restitution de la Table ronde de Genève, Le Premier ministre IBK, pointant l'index et sur un ton comminatoire.
C'était du IBK tout craché. Les propos dérangeants, le ton et la gestuelle agressifs, le regard furieux. Tout y était. En effet, l'homme, tout en s'attribuant les vertus d'un démocrate, cache mal son goût du commandement. D'aucuns disent qu'il ressemble étrangement au dictateur déchu, le Général Moussa Traoré. Mis à part son « latin de foire » (car l'homme aime à s'exprimer dans un vocabulaire suranné et emphatique) et sa petite taille. Ce qui n'est pas d'ailleurs faux. Car, IBK a l'art de donner la chair de poule quand il s'exprime. À croire qu'il a une matraque à la place du verbe. Ses balourdises verbales ont fortement contribué à le rendre impopulaire jusque dans l'entourage du Président de la République dont certains proches collaborateurs ne font pas mystère de leur hostilité à son égard. Nous avons pu entendre des propos comme: « Rarement au Mali, sous la IIIe République, un homme avait réussi à réunir un tel consensus autour de sa personne. Mais, il a réussi à gâcher tout le capital de confiance et de sympathie accumulé en sa faveur par ses sorties malheureuses.» Ceux-ci n'hésitent pas d'ailleurs à affirmer que « si jamais le Président AOK s'avisait d'ouvrir la voie de la présidence à ce monsieur, c'en est fini du Mali!» Nous n'insisterons pas d'ailleurs sur la nuée de propos crus de ce genre, tenus à son égard. Ces mêmes sources nous apprennent que le Président AOK aurait laissé entendre que « le pouvoir lui est monté à la tête », quand on lui a apporté que le Premier ministre bourgeois a l'habitude de « couper la route » aux passants, même pendant le mois de ramadan, lors de ses déplacements.
Tout ceci, en définitive, pour dire qu'IBK se trompe d'époque. Ayant un goût morbide de la puissance, il confond la conception totalitaire et la conception démocratique du pouvoir. Premier ministre, nommé par simple décret, n'ayant aucune légitimité populaire et révocable à souhait, il agit déjà comme un seigneur sur ses terres. Qu'adviendra-t-il le jour où il siégera à Koulouba? S'interrogent bon nombre de citoyens avec angoisse. Certains confrères, à cette idée, pensent s'exiler, car, pensent-ils: « celui-là va tous nous foutre en taule.» Ce naturel autoritaire serait plus compréhensible si IBK avait conquis le pouvoir par les armes. Et seulement dans ce cas, il pourrait à sa guise proférer des menaces, en agitant l'index contre les journalistes et la nation entière. Mais, de grâce, dans le contexte actuel où les gouvernants sont censés émaner du choix du peuple, qu'il mette de l'eau dans son vin.
Un journaliste n'est nullement tenu de se fier uniquement aux sources institutionnelles. Mieux, il doit même s'en méfier, car les sources proches du pouvoir ont des experts en communication dont la tâche consiste à orienter le journaliste, dans le but d'occulter les erreurs du gouvernement. Aucun État au monde n'est prompt à se mettre à nu devant un journaliste. Le confrère qui se bornera à consulter exclusivement les sources étatiques devra se contenter de faire un journalisme de promotion de l'État. Pourra-t-il alors se considérer comme un vrai journaliste?
Signé: Mountaga Fané
NB: Quand je vins présenter cet article au directeur de publication, Ibrahim Traoré, je n'étais pas sûr qu'il allait le publier, compte tenu de sa tendance à censurer mes papiers. Mais, à ma grande surprise, après lecture du texte, il s'est écrié: « Je prends l'article. Je le prends. Je le prends.» Et il l'a mis à la UNE du Républicain, à ses risques et péril. Le propriétaire du journal, Tièbilé Dramé (actuel ministre des Affaires étrangères d'IBK), l'a vivement critiqué. Tièbilé, qui me snobait, a même jugé nécessaire de m'adresser la parole, pour la première fois, dans un mélange de fureur et d'admiration. Il craignait qu'on dise que c'est lui qui a commandité l'article. Cependant, il insista pour qu'on mette mon nom dans l'ours du journal où j'étais considéré un peu comme un « étranger», vu que ma plume ne correspondait pas à sa ligne éditoriale, très proche du pouvoir. Tièbilé Dramé était pris dans un sacré dilemme, vu qu'au niveau de Koulouba, mon article fut vivement apprécié, selon les échos que j'en ai eus de la part de mes « amis », collaborateurs du Président AOK. Son attaché de presse de l'époque (que j'ai connu en France et qui est un diplomate aujourd'hui) m'a dit qu'il a passé la journée à faire des photocopies de l'article pour les distribuer au personnel de la présidence qui faisait la queue pour s'en procurer. Un autre proche collaborateur d'AOK, un poète (paix à son âme) et un ami, malgré la différence d'âge, d'habitude très réservé, a trouvé que l'article était trop court et qu'il aurait voulu que je consacre plus de longueur sur les dérives d'IBK, dans le même style. Au niveau des confrères d'autres journaux, je reçus aussi de vives félicitations. J'appris aussi d'un confrère, ami de Tièbilé et d'IBK (dont il est un proche collaborateur aujourd'hui) que ce dernier faillit tomber en syncope à la lecture de l'article et s'écria: « Qu'est-ce que j'ai encore fait?» Et un médecin serait venu pour l'ausculter. La femme d'IBK aurait dit à ce confrère: « Comment peux-tu laisser publier un tel article, alors que tu travailles dans le journal?» Ce confrère s'évertua à me sermonner, en essayant d'y mettre des caresses… Un autre confrère d'un autre journal me dit, avec un accent prémonitoire, que je ne pourrai plus rester au Mali, après un tel affront à l'homme fort du pays. Il a eu raison, car un an et demi après, je prenais le chemin de l'exil. Mais, lui-même est en exil aujourd'hui, à cause du régime d'IBK qui a attenté à sa vie pour une tragique affaire que je ne mentionnerai pas ici. Au niveau de ma famille, j'ai eu quelques soucis… J'ai aussi passé des nuits à sortir avec une carabine à plomb dans ma voiture, lors de mes promenades, dans le but de faire peur à d'éventuels agresseurs et enleveurs de journalistes…
Je reviendrai pour la suite dans le 2e volet...
samedi 1 août 2020
MALI: QUI A DIT QU'UN PRÉSIDENT ÉLU NE PEUT PAS PARTIR AVANT LA FIN DE SON MANDAT?
Pour maintenir au pouvoir le contesté et contestable président malien IBK (Ibrahim Boubacar Keita), malgré sa faillite avérée et les tueries perpétrées sur des manifestants et sur des paisibles citoyens nuitamment, on avance l'argument-massue selon lequel il est indéboulonnable, vu que son mandat n'a pas encore expiré. Et, parmi ceux qui invoquent ce prétexte « démocratique», figurent les grands décideurs de l'Occident. Qu'en est-il dans la pratique?
Sans aller par quatre chemins et sans m'encombrer de détails superfétatoires, je citerai seulement deux exemples qui enlèvent toute crédibilité à cet argument farfelu. Je citerai d'abord le cas haïtien avec le président Jean-Bertrand Aristide qui, en plein mandat, a été enlevé du pouvoir manu militari par les Américains, avec la bénédiction du Canada et une partie de la « communauté internationale », et conduit en exil à bord d'un avion américain. C'était en 2004, suite à des affrontements entre opposition et majorité, ayant débouché sur des tueries. Aristide lui-même a parlé d'enlèvement. Et la Communauté caribéenne a elle aussi déploré cette ingérence.
Le deuxième exemple est plus récent et s'est déroulé en Bolivie avec le président Evo Morales qui, réélu officiellement en 2019, a dû céder devant la pression populaire, suite à des manifestations de masse ayant donné lieu à des violences. Lui aussi prit le chemin de l'exil. Et le New York Times avait approuvé ce départ en ces termes: « Lorsqu’un dirigeant abuse aussi effrontément du pouvoir et des institutions qui lui sont confiées par le suffrage, comme l’a fait le président Evo Morales en Bolivie, il perd sa légitimité. Et le forcer à partir devient souvent la seule option qui lui reste. C’est ce qu’ont fait les Boliviens. » Comme le rapporte Le Monde diplomatique dans un récent article intitulé " Coup d'État médiatique".
Et pourquoi le président malien IBK devrait-il être épargné? Qu'a t-il fait pour Dieu pour mériter ce privilège? Pire que cela, n'a-t-il pas tripatouillé la Constitution malienne pour briguer un 2e mandat alors qu'il avait atteint la limite d'âge? Et sa réélection n'a t-il pas été entachée de fraudes massives ayant mis le pays en ébullition? Et n'a t-il pas du sang sur les mains? N'est-il pas encore en train de brandir des menaces à l'encontre des manifestants? Pourquoi refuser aux Maliens d'user de leur droit de démettre un mauvais président, dans tous les sens du terme? Sans compter son inaptitude à gouverner, pour raison de santé mentale, comme je le rapportai dans mon dernier article.
LA RESPONSABILITÉ DE LA FRANCE ET DES ÉTATS-UNIS
Nous savons de source sûre que, en plus de l'Union européenne, la France et les États-Unis ont assuré le président IBK de leur soutien. On nous dit même que la France a dit à IBK de « s'assumer ». Un mot qu'il a répété lors de son discours comminatoire du 31 juillet. En définitive, toutes les tueries de masse qui vont survenir au Mali, dans les jours à venir, seront imputables aussi à la France et aux États-Unis, entre autres. Et s'il y a poursuite devant la Cour pénale internationale, Macron et Trump seront eux aussi appelés à la Barre. En voulant, comme à leur habitude, continuer avec leur politique de deux poids, deux mesures, ils devront s'attendre à rendre des comptes. Surtout quand il y a mort d'hommes. À un moment donné, la décence doit primer sur la cupidité et cet atavique réflexe de colon.
MF Kantéka
mardi 28 juillet 2020
LA SITUATION AU MALI VUE PAR UNE DIPLOMATE CANADIENNE
Les élections se sont succédées entre 1992 et 2020 avec un taux de participation des électeurs famélique. On a souvent attribué ce manque de démocratie au manque d’éducation. Il faut regarder de plus près. C’est à Bamako, où la proportion d’alphabétisés est la plus importante où on vote le moins.
Que peut ou doit faire la communauté internationale? Il ne sert à rien de se cacher derrière une Constitution qui a été bafouée tellement de fois. D’abord admettre que nous nous sommes enrichis sur le dos du Mali, du moins le Canada avec l’exploitation aurifère et certainement la France, malgré le lourd tribut payé par ce pays avec la force Barkhane. Deuxièmement, dialoguer avec tous les acteurs politiques et les encourager à trouver une solution paisible. Mon pays, le Canada semble absent des discussions à Bamako, du moins les médias ne le rapportent pas, alors que le Mali est un pays important de coopération internationale depuis plus de 40 ans. Troisièmement, suspendre l’aide budgétaire à un régime aussi corrompu et revoir les mécanismes d’appui lorsqu’un gouvernement de transition sérieux sera mis en place.
ancienne ambassadeure du Canada au Mali (2001-05)
et au Burkina Faso (1995-97)
21 juillet 2020.
vendredi 24 juillet 2020
MALI: POURQUOI MAINTENIR IBK ALORS QU'IL EST DANS L'INCAPACITÉ MANIFESTE D'EXERCER LE POUVOIR?
Ce n'est qu'un secret de polichinelle, le président malien IBK (Ibrahim Boubacar Keita) est malade. Depuis belle lurette! Ses absences répétées pour soins médicaux en France ont alimenté plusieurs fois la chronique. Et la maladie dont il souffre est en soi une cause de vacance du pouvoir. En effet, une source bien informée nous dit qu'IBK souffre de maladie d'Alzheimer. Si bien qu'il ne se souvient pas toujours des événements de la veille. On nous rapporte qu'il lui arrive de discuter avec quelqu'un au téléphone et ne plus s'en rappeler, au point de lui dire le lendemain: « Ça fait longtemps qu'on n'a pas parlé.» On nous rapporte aussi qu'il a pratiquement perdu l'usage de la main droite, au point que certains décrets de nomination (qui relèvent de son attribution) ont été signés par son fils Karim Keita.
En vérité, ces faits sont connus de beaucoup de monde, y compris les parrains français qui se décarcassent pour le maintenir au pouvoir, comme le rapporte un article de "Monde Afrique" selon lequel les: « partenaires occidentaux ne manquent pas une occasion de dénoncer le caractère velléitaire du président Ibrahim Boubacar Keïta, qui « change d’avis plusieurs fois par jour », selon un officiel français.» (https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/21/au-mali-l-avenir-incertain-du-president-ibrahim-boubacar-keita_6046830_3212.html?fbclid=IwAR3auEwFqjEDNh_McYladhsRARCtHkytirkilRNHePtkVUSBV9GzIyR36EI). C'est une façon à peine voilée de parler de l'absence de lucidité ou la sénilité qui prive le président malien de la faculté de gouverner.
En d'autres termes, l'une des revendications du mouvement de contestation M5-RFP est mal formulée. Il ne s'agit pas en réalité de forcer IBK à démissionner. Il s'agit plutôt de constater la vacance du pouvoir et d'en tirer toutes les conséquences. D'autant plus que la plupart des institutions du pays sont paralysées en ce moment, comme le déclarait l'ancien Premier ministre Moussa Mara sur sa page Facebook:
« Présidence de la République contestée;
Gouvernement inexistant;
Assemblée Nationale inopérante;
Haute cour de justice non fonctionnelle;
Conseil économique et social sans mandat;
Cour constitutionnelle inexistante;
Haut conseil des collectivités sans mandat;
Cour suprême ébranlée;
Aucune des huit Institutions Constitutionnelles n’est intacte au Mali.
Et nous continuons à parler comme si tout est normal ?»
Et moi, je vous demande: faut-il aller jusqu'à exiger du médecin traitant du président IBK de communiquer son dossier médical pour qu'il se décide à présenter sa démission?
MF Kantéka
mercredi 15 juillet 2020
TROIS ARTICLES PRÉMONITOIRES SUR LA FIN DU PRÉSIDENT MALIEN IBK
« Rarement sous la IIIe République malienne, un homme aura réussi à engranger un si enviable capital de sympathie politique. Mais, il a réussi à tout dilapider par ses maladresses… », disait-on d’IBK quand il était encore Premier Ministre sous Alpha O Konaré ! Et c’est au Palais présidentiel même que se faisaient ces confidences !
Comme pour donner raison à ses détracteurs, IBK vient encore de précipiter sa mort politique en installant un Gouvernement de compromis (pour ne pas dire de « compromission »)! Un acte vivement ressenti par une partie de l’opinion publique malienne, dont son électorat, comme une trahison, vu le discours d’espoir et de renouveau qu’IBK n’a cessé de tenir le long de sa campagne !
L’enthousiasme de la veille, suite à la nomination du jeune Premier Ministre Oumar Tatam Ly, s’est vite mué en cauchemar, donnant des envies de « suicide » ou de « vomir » à certains internautes se demandant ce qu’IBK a fait de sa promesse de mobiliser les ressources humaines de ce pays, sans partisannerie aucune!
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La trahison
Du coup, celui qui se présentait naguère comme un « homme de rassemblement et de renouveau », se révèle brusquement un classique homme de clan, affilié à de vieux roublards opiniâtrement accrochés au pouvoir depuis une vingtaine d’années ! Ainsi, d’un revers de la main, IBK balayait le grand espoir suscité par la nomination de son tout jeune Premier Ministre Oumar Tatam Ly !
A cela s’ajoute la reconduction de Moustapha Dicko (au Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique), perçu comme étant l’auteur de la déliquescence du système éducatif malien ! Plus grave encore pour l’opinion publique, est la nomination de Zaraby Sidi Ould Mohamed (aux Affaires étrangères), connu pour être la tête pensante d’une rébellion touareg des années 90, ayant eu son lot de massacres !
On n’hésite donc pas à évoquer un pacte entre IBK et des parrains occidentaux, ayant favorisé son élection pour qu’il trahisse le Mali au profit du MNLA ! On lui impute aussi un élan affectif, du fait de l’appartenance de son épouse (une Maiga comme Boubèye) au Nord du pays !
Le maintien de Tiéman Hubert Coulibaly, qualifié de « tonneau vide » (pour de multiples raisons) et très proche du cacique Boubèye Maiga, est aussi très mal accueilli ! De même que le remplacement par Mohamed Aly Bathily au poste de Garde des Sceaux du Jeune Malick Coulibaly, très apprécié pour son travail et son intransigeance !
En résumé, on reproche à IBK, en lieu et place du changement promis, d’avoir remis le Mali dans l’impasse en conciliant les tares de 3 règnes successifs, à savoir celui d’Alpha Oumar Konaré, d’ATT et de la Transition. Les nouveaux venus n’étant là que pour faire diversion ! A commencer par son jeune Premier Ministre qui, en aucun cas, ne saurait en imposer à des caciques comme Boubèye Maiga!
Est-il besoin d’être prophète pour augurer de la fin politique d’IBK ? Est-il excessif de dire qu'il vient de se saborder politiquement, par son manque d'inspiration et d'imagination? Le temps nous le dira !
Nous ne reviendrons pas sur sa trahison, relativement aux espoirs de changement qu’il avait suscités chez les masses qui avaient fait un large consensus autour de lui ! Retenons simplement que le slogan « Le Mali d’abord ! » qu’il avait brandi, s’est vite mué en « Mon clan politique et ma famille d’abord ! », traduit par des nominations népotistes au Gouvernement qu’il a composé !
Ce penchant népotiste ou tribaliste est couronné par la volonté d’IBK d’imposer son fils comme député à l’Assemblée nationale.
En effet, Karim Keita, fils d’IBK, sitôt son père élu, a cru bon d’en imposer aux Maliens, en se présentant comme candidat aux législatives, lui qui jusqu’alors ne se mêlait pas de politique ! Dans la Commune II où il est candidat, le « prince » Karim Keita distribue de l’argent comme des feuilles d’arbre aux électeurs! Il se livre aux achats de vote, au vu et au su de tous !
Certains vont jusqu’à dire que Karim Keita serait encore plus riche que son père milliardaire! On peut se demander comment Karim Keita, naguère étudiant au Canada, a fait pour amasser une telle fortune, en si peu de temps
Poussant l’arrogance et l’indécence au bout, le « prince » mandenka Karim Keita s’est associé à un homme d’affaire du nom d’Hadi Niangadou, surnommé Joe Walaki, propriétaire d’une agence immobilière, pour ne pas dire un spéculateur foncier.
Dans son édition du 15 novembre, l’hebdomadaire Le Sphinx faisait état d’une tentative de lynchage à leur endroit, de la part des habitants de la Commune. On espérait donc que son fils ne passerait pas. Ce qui aurait pour effet de calmer la grogne populaire. Cependant, Karim Keita et ses colistiers sont en tête au premier tour et compte l’emporter le 15 décembre prochain.
En ce moment où l’épopée du Capitaine-Général Sanogo vire au vinaigre, à cause notamment du courroux créé au sein de son propre corps des Bérets verts qu’il a trahis par ses excès, cet écart d’IBK risque d’avoir des répercussions insoupçonnées…
Cette affaire ne présage rien de bon et IBK et son fils ne pourront que s'en mordre le doigt! Comme si IBK, par masochisme, utilisait son fils comme la flèche qui l'atteindra en plein cœur et le fera dégringoler de son trône ancestral! Mais, comme le dit un proverbe malien, "celui dont la fin est imminente, n'écoute pas de conseils!"
Dans le meilleur des cas, Karim Keita du Mali, finira comme son homonyme Karim Wade du Sénégal que son père voulait imposer aux Sénégalais!
Mali : La FIN DU PRÉSIDENT IBK
Et aujourd’hui, quatorze ans plus tard, alors qu’il est encore au sommet du pouvoir, j’affirme haut et fort : « IBK est mort ! Irrémédiable mort ! Mort de sa belle mort ! » Et dans les tous sens de ce mot, car il n’en survivra pas physiquement. Et je voyais cela sur sa face défaite le 26 mars dernier quand je le surpris à la télé, lors d’une cérémonie militaire. C’était un cadavre que je voyais. Il avait déjà le regard plongé dans l’Au-delà.
IBK est mort, car tous ses masques tombent avec cette affaire de mafiosi. L’ange de la mort s’est présenté à lui sous les traits du parrain corse Michel Tomi. Son vernis de musulman s’effrite radicalement, après celui de démocrate qu’il a fortement écorné avec son népotisme criard. Il ne pourra plus l’ouvrir dans ce pays où l’on connait son penchant pour la grande vie. Voulant être le champion de tout, IBK s’avère finalement en deçà de toutes les prétentions qu’il a affichées. Et personne n’est plus dupe.
Je ne m’étalerai pas davantage là-dessus. Je me contenterai de dire que quel que soit celui qui lui succédera au pouvoir, qu’il sache que c’est le même sort qui l’attend, s’il n’a pas l’étoffe d’un héros. Car, au stade où l’on en est, Il faudrait un héros pour sortir le Mali de l’ornière dans laquelle vingt ans de « démocratie » l’ont plongé.