Si je venais à mourir
prématurément, on chantera cette prose à ma mémoire.
Si je venais à mourir
prématurément, ce ne serait ni par la maladie, ni par le suicide.
Si je venais à mourir
prématurément, ce serait par l'assassinat, au sens propre comme au sens figuré.
Si je venais à mourir
prématurément, ce serait un forfait commis pour s’approprier les fruits de mon
esprit et la sueur de ma cervelle.
Ce serait par ceux qui cherchent sans cesse à faire main basse
sur les larmes de ma plume qui pleure la tragédie de ma vie de prédestiné ou de
réincarné.
Ce serait par la volonté des bourreaux de faire taire cette mémoire
ancestrale, qui dort en moi
– ces souvenirs et
réminiscences avec lesquels je suis
revenu d’Outre-monde – Dounya-ni-kiama-tié
–, le monde intermédiaire entre la vie et la mort.
Si je venais à mourir
prématurément, ce serait par convoitise de mes chants intérieurs qui
s’extériorisent par des écrits qui suscitent envie et félonies chez les larbins
de la francophonie et leurs maîtres tapis dans le confort des sectes
prédatrices.
Ce serait par l’ardeur que certains s’emploient à vouloir accaparer mes productions intellectuelles.
Ce serait par l’action de la section francophone
de ce qui s’apparenterait à la Yiddish
connection de la littérature.
Si je venais à mourir
prématurément, ce serait imputable au stress post-traumatique produit par les
contrefaçons à outrance de mes parturitions archangéliques.
Ce serait par l’épuisement causé par l’insomnie chronique et l’acharnement
sournois auquel je suis livré de tous bords que je ne cesse de repousser.
Ce serait certainement par écœurement…
Si je venais à mourir
prématurément, mon index resterait pointé sur les bourreaux…
Les responsables de ma mort prématurée – dont les noms sont connus – ne dormiront plus jamais
Ni ici-bas
Ni dans l’au-delà.
Si je venais à mourir
prématurément, les coupables de ma mort devront en répondre devant le
tribunal des héritiers de ma mémoire.
Ces forbans devront
s’attendre à être frappés par le courroux des mains invisibles d’une fraternité
qui ne relève pas de ce monde.
Car nul homme, si puissant soit-il, si protégé soit-il, ne saurait être à l'abri de la sentence des forces protectrices des hommes dont le destin est d'accomplir une mission.
Si je venais à mourir
prématurément, on chantera cette prose poétique lors de mes funérailles.
Et cet hymne à ma
mémoire sera à jamais gravé
dans la mémoire des hommes.
Ceci est peut-être un
poème prémonitoire.
MF Kantéka
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