lundi 3 octobre 2022

PAIX ET HONNEUR A MA MÈRE, MORTE AUJOURD’HUI SANS MA PRÉSENCE

 Ce que je craignais est arrivé. La pire chose qui guette l’homme en exil. Apprendre que sa mère est morte en son absence. C’est ce que je viens d’apprendre ce lundi 3 octobre 2022.

Pourtant, j’ai tout fait pour que cela n’arrive pas. À cause de ces histoires de carte Nina et de passeport, entre autres, mon voyage a été retardé. Mais, je ne blâmerai plus personne pour cette fatalité. Il était écrit que je n’assisterai pas aux derniers jours de ma mère sur terre et que je  ne l’enterrerai pas.

 

Je me console cependant d’avoir consacré beaucoup d’écrits et  même une chanson à sa personne, quand elle était encore vivante.

 

Ma relation avec ma mère ne réside pas seulement dans le lien entre une mère et son enfant. Je dois tout à ma mère. Elle a fait pour moi ce que mon père n’a pas fait. C’est ma mère, bien qu’étant illettrée, qui m’a inscrit à l’école quand mon père et sa mère (ma grand-mère paternelle) m’ignoraient, au profit d’un frère très chouchouté.

Et c’est ma mère qui a aussi payé le billet d’avion pour mon premier voyage, quand je partais étudier en 1985 en France, sans bourse… J’en fais un énorme cas dans mes mémoires encore inédites.

 

Et, ma mère est partie en mon absence ! Ô, cruauté du sort ! S’il fallait faire un choix, c’est ma mère que j’aurais voulu mettre sous terre. Mais, c’est mon père qui a eu droit à ce privilège. Je me console encore en sachant que la mort n’est qu’illusion et que je continuerai à communiquer avec ma mère…

 

Et je comprends pourquoi mes oiseaux ne sont pas venus manger sur mon balcon aujourd’hui. Ils sont en deuil.

 

MF Kantéka