mardi 27 novembre 2007

QUAND DES JOURNALISTES QUÉBÉCOIS ENCOURAGENT LE CONFLIT ARMÉ AU MALI


© Copyright 2007, Mountaga Fané Kantéka
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Maliennes et Maliens du monde entier, réveillez-vous! Quelque chose se trame contre votre pays! Citoyennes et citoyens du monde entier, aidez-nous, l’Homme blanc est en train de foutre le feu chez nous. L’Homme blanc ne nous accepte pas chez lui. Il nous y réduit à l’esclavage et il veut nous empêcher de retourner chez nous en y semant le deuil et la désolation.
Quand un simple concert de musiciens-militaires touaregs, originaires du Mali, sert de prétexte à des journalistes culturels québécois pour racialiser un conflit social et s’immiscer dans des affaires qu’ils ne maîtrisent pas, c’est le moment de tirer sur la sonnette d’alarme. Est-ce une façon bien préméditée de fomenter de troubles ou d’attiser le feu? Est-ce une façon de manipuler l’opinion publique québécoise pour la mettre à dos du peuple malien? Est-il besoin de leur rappeler que nous en avons assez de ces souteneurs de guerres ethniques? Est-il besoin de leur dire que nous en avons assez des génocides perpétrés sur des peuples africains? Quand vont-ils enfin comprendre que nous ne voulons plus d’un autre RWANDA en Afrique? BAS LES MASQUES! BAS LES PATTES! MANIPULATEURS!
Il s’agit bien du passage du groupe malien TINARIWEN à Montréal, la semaine passée. De mémoire de Montréalais, des artistes maliens, SALIF KÉITA, HABIB KOITÉ, TOUMANI DIABATÉ, OUMOU SANGARÉ, ROKIA TRAORÉ, MARIAM ET AMADOU BAGAYOGO et bien d’autres, ont défilé ici, à Montréal, au gré des festivals et ont été accueillis par le public québécois à la mesure de leur talent. Et jusqu’alors, personne n’avait parlé d’autre choses que de musique, de culture et de partage. Pourquoi faut-il alors que le passage du groupe de blues malien TINARIWEN, touareg, à Montréal transforme brutalement ce traditionnel discours culturel, axé sur la musique, en un sordide DISCOURS POLITIQUE À CONNOTATION GUERRIÈRE ET À LA LIMITE DU TOLÉRABLE? De quoi hérisser les poils!
Jugez-en par vous-mêmes! Dans le journal MÉTRO du week-end dernier (23-25 NOV 07), on pouvait lire sous la plume d’ÉRIC TRUDEL cet étonnant discours: « STRATOCASTER et KALACHNIKOV en bandoulière, les HOMMES BLEUS tracent leur voie dans le Sahara en cherchant leur peuple et la paix, et N’HÉSITENT PAS À PRENDRE LES ARMES OU LES GUITARES POUR ARRIVER À LEUR BUT. »
MONSIEUR TRUDEL, OÙ S’EN VA-T-ON AINSI? PARLE-T-ON DE MUSIQUE OU DE GUERRE ICI? CES « HOMMES BLEUS » DONT VOUS PARLEZ NE SONT-ILS PAS DES MALIENS? EST-CE PARCE QU’ILS SONT« BLEUS » QU’ILS NE SONT PAS DES MALIENS? ET C’EST QUOI ENCORE CE CONCEPT D’« HOMME BLEU »? ET QUE FAIT UN PEUPLE QUI CHERCHE LA PAIX AVEC DES ARMES EN BANDOULIÈRE?
Ce discours de guerre, très provocateur, d’un journaliste québécois « pure laine » est très vite emboîté par un autre article de LA PRESSE, du dimanche 25 NOV 07, sous la plume d’un certain PHILLIPPE RENAUD avec ce titre évocateur TOUS POUR EUX, et avec ce curieux passage : « Face à ces BLUESMEN MILITAIRES PORTE-ÉTENDARD D’UN PEUPLE TOUAREG SANS PAYS. LE PUBLIC A FONDU COMME NEIGE AU SOLEIL. MÊME SANS SAISIR LA GRAVITÉ DE LEURS TEXTES, NOUS ÉTIONS TOUS DEVENUS MILITANTS À LEUR CAUSE, TIENS! »
« MILITANTS », A-T-IL DIT? ENCORE UNE FOIS, MONSIEUR RENAUD, JOURNALISTE « PURE LAINE » DU QUÉBEC, OÙ S’EN VA-T-ON DE CE PAS? PARLE-T-ON DE MUSIQUE OU DE GUERRE ICI? SI LES TOUAREG SONT SANS PAYS, QUE FONT-ILS AU MALI DEPUIS TANT DE SIÈCLES POUR NE PAS DIRE TANT DE MILLÉNAIRES? S’AGIRAIT-IL DE VOTRE PART D’UNE INCITATION AU CONFLIT ARMÉ?
Messieurs les journalistes, TRUDEL et RENAUD, je prends votre public à témoin pour vous dire, de vive voix, que vous vous trompez lourdement en pensant entraîner le MALI dans vos intrigues méphistophéliques. Non, pas le MALI! Ce peuple a une maturité historique qui ne date pas seulement de quatre siècles. Le MALI est un pays de culture et d’histoire. « CIVILISÉ JUSQU’À LA MOELLE DES OS », pour emprunter l’expression de l’ethnologue allemand LÉO FROBÉNIUS. Vous ne réussirez pas à créer la ZIZANIE chez nous. NI POUR L’OR DU MALI, NI POUR LE PÉTROLE DU MALI. On ne fera pas du MALI un autre RWANDA, ni un autre DARFOUR, ni une autre SOMALIE. Assurément pas! On ne fera pas du MALI un autre charnier que survoleront les vautours nécrophages. Ce PEUPLE MULTIETHNIQUE, vieux de plusieurs millénaires, a beaucoup de leçons à donner au Canada en termes d’intégration ethnique. D’autres — vos ancêtres français — se sont essayés, avant vous, à ce petit jeu. Et ils ont échoué. De la façon la plus lamentable! Monsieur BERNARD KOUCHNER dont la femme, CHRISTINE OCKRENT serait d’ascendance touareg (du côté de sa mère, dit-on), pourrait vous entretenir de sa désillusion sur le sujet.
NON, IL N’Y AURA PAS D’ÉTAT TOUAREG AU MALI, POUR LA SIMPLE ET UNIQUE RAISON QU’IL N’Y A JAMAIS EU D’ÉTAT TOUAREG AU MALI DE MÉMOIRE DE MORTEL. LES TOUAREGS, PEUPLES DE NOMADES, ONT TOUJOURS VÉCU PAR-CI PAR-LÀ, AU MALI, ET DANS LE DÉSERT, AUX CÔTÉS D’AUTRES AUTOCHTONES À PEAUX NOIRES, TOUS MALIENS ET FIERS DE L’ÊTRE, SANS QUE CELA DÉBOUCHE SUR DES MYSTIFICATIONS RACIALES DONNANT LIEU À DES HYSTÉRIES COLLECTIVES DÉBOUCHANT SUR DES LYNCHAGES OU DES GÉNOCIDES.

Chaque fois que la question touareg, manipulée par d’obscures mains, a surgi, on a su l’éteindre au Mali, au propre comme au figuré. L’ancien Président malien ALPHA OUMAR KONARÉ, lors de son mandat, a donné une leçon de sagesse à l’Afrique et au monde entier en organisant entre les rebelles touaregs et le gouvernement malien une grande rencontre au cours de laquelle les chefs de guerre touaregs sont venus spontanément déposer leurs kalachnikovs et autres armes de guerre dans un GRAND BRASIER qui a flambé dans le désert au grand soulagement des populations qui n’ont que faire de la guerre et de ses désastres. Toutes les armes de guerre, vendues par des MARCHANDS DE LA MORT, ont brûlé et cramé dans le FEU DE L’AMITIÉ INTERETHNIQUE. Le Président JERRY RAWLINGS du Ghana, ému jusqu’aux larmes, a assisté à cette cérémonie honorable et a salué ce haut fait par un discours mémorable fait d’admiration et d’humilité face à cette grande intelligence politique. Comme quoi les Africains ne sont pas toujours prêts à s’exterminer entre eux, au moindre signal de l’Occident.
L’actuel Président AMADOU TOUMANI TOURÉ, avant de briguer la présidence, s’était lui aussi illustré comme le GRAND MÉDIATEUR qui éteignait les foyers de tension en Afrique, à la demande des NATIONS-UNIES. les Présidents du Mali, malgré leurs innombrables vices et leur manque d’emprise sur l’économie de leur pays, à cause des puissances coloniales, savent au moins empêcher les guerres inutiles de plonger leurs pays dans le chaos. On leur reconnaît au moins cela, et ce n’est pas peu. LE MALI N’EST PAS UN PEUPLE D’ALLUMEURS DE FEU, MAIS PLUTÔT UN PEUPLE D’EXTINCTEURS DE FEU. LE MALI N’EST PAS UN PEUPLE DE PYROMANES, MAIS DE POMPIERS. Ne vous faites donc pas les messagers d’une politique de déstabilisation visant à créer l’anarchie chez les autres pour les spolier de leurs richesses, tout en versant des flots de paroles démagogiques et des larmes de crocodiles sur les génocides perpétrés en Afrique, et toujours allumés par les MARCHANDS D’ARMES, au nom de cette macabre philosophie prônée par le MARÉCHAL LYAUTEY de la France assassine :
« S’il y a des mœurs et des coutumes à respecter, il y a aussi des haines et des rivalités qu’il faut démêler et utiliser à notre profit, en opposant les unes aux autres, en nous appuyant sur les unes pour mieux vaincre les autres. » Non, nous ne tomberons pas dans ce TRAQUENARD MACHIAVÉLIQUE.
Nous connaissons assez bien la façon d’opérer de ces LOBBIES DE LA GUERRE dont le travail consiste à allumer des foyers de tension un peu partout dans le monde, pour en tirer des bénéfices politiques et économiques. Si l’on doit traîner devant le TRIBUNAL PÉNAL INTERNATIONAL les CRIMINELS DE GUERRE, nous exigerons aussi qu’on y incluse ceux qui auraient incité à ces guerres par quelque moyen que ce soit. L’histoire nous a déjà prouvé qu’avec un simple article ou discours mal intentionné, on peut mettre facilement le feu aux poudres. Il serait temps que les responsables occidentaux soient traduits devant cette cour pour leurs propos, écrits ou faits ayant allumé ces incendies.

L’un des penchants naturels de la politique occidentale, c’est de se croire investie du pouvoir souverain de se mêler des affaires des autres pays qui ne leur ont rien fait et qu’ils veulent déstabiliser pour faire main basse sur leurs ressources. Sans égards aucuns pour les vies humaines qu’ils mettent en danger dans ces pays. Cet INTERVENTIONNISME INTEMPESTIF ne se voit pas seulement au niveau des anciens pays colonisateurs comme la FRANCE, la BELGIQUE, la GRANDE BRETAGNE. Mais aussi au niveau des nouveaux pays comme les ÉTATS-UNIS et aussi le CANADA. Se mêler des affaires des autres devient aussi une prédilection du CANADA, naguère considéré comme pays neutre et qui multiplie maintenant sa présence dans les pays en voie de développement. La PRÉSENCE CANADIENNE AU MALI se fait de plus en visible (et aussi de plus en plus inquiétante) au point d’éclipser celle du pays colonisateur, la FRANCE. L’OR DU MALI est depuis longtemps la quasi-propriété d’États occidentaux avec une part majoritaire d’environ 80% au CANADA. À force de creuser partout, une bonne partie du territoire malien, à vol d’oiseau, n’est plus que crevasses de désolation. Pourtant, le Mali lui-même ne voit pas la couleur de cet or. Son or. L’or de ses Ancêtres Fondateurs. L’or de la postérité. Le CANADA hypothèque ainsi l’avenir des générations de Maliens. Lors de sa visite ici en 2004, le président de l’Assemblée nationale du Mali, IBRAHIM BOUBACAR KÉITA, a tiré sur la sonnette d’alarme devant la communauté malienne mortifiée réunie dans un hôtel de Montréal, en criant au scandale et au grand banditisme.
On nous a aussi rapporté récemment des propos du chef de l’État AMADOU TOUMANI TOURÉ s’adressant aux Maliens: « OUBLIEZ L’OR DU PAYS, PARCE QU’IL NE NOUS APPARTIENT PAS. VOUS FEREZ MIEUX DE VOUS FOCALISER SUR LES RESSOURCES AGRICOLES. » (sic)… On détruit les terres du pays pour extraire son or, et son Président dit au peuple spolié d’oublier cet or parce qu’il n’appartient pas au pays qui crève de faim et de soif! DE QUI SE FOUT-ON?

Maintenant, on parle des GISEMENTS DE PÉTROLE qu’on vient de découvrir dans le DÉSERT MALIEN et qui intéresse aussi le CANADA. EST-CE LA DÉCOUVERTE DE CES GISEMENTS DE PÉTROLE DANS LE DÉSERT MALIEN QUI EXPLIQUE LA MIRACULEUSE RÉSURRECTION DU CONFLIT TOUAREG ET CE DISCOURS GUERRIER QU’ON RETROUVE SOUS LA PLUME DES CHRONIQUEURS CULTURELS CANADIENS?
Et maintenant les TOUAREGS, parlent de CRÉER UN ÉTAT SUR UN TERRITOIRE MILLÉNAIRE OÙ IL N’Y JAMAIS EU D’ÉTAT TOUAREG, NI D’ISIS, NI D’OSIRIS, MAIS UN ÉTAT MULTIETHNIQUE, englobant une MOSAÏQUE DE CULTURES ET DE LANGUES. Il ne faut pas être un expert en politique internationale pour voir de quoi il en retourne. VEUT-ON TRANSFORMER LE MALI EN FOURNAISE PARCE QU’ON A DÉCOUVERT LE PÉTROLE DANS SON DÉSERT? VEUT-ON METTRE CE PAYS EN ÉBULLITION EN ATTISANT DES DISSENSIONS ETHNIQUES COMME ON L’A FAIT AU RWANDA OU AILLEURS DANS LE MONDE? VEUT-ON METTRE CE PAYS EN SANG POUR PRENDRE SON PÉTROLE?

Le Mali — un pays d’histoire et de culture — a de tout temps nourri les ambitions des pays étrangers, bien avant l’émergence de l’Occident sur la scène internationale. L’EMPIRE DU MALI lui-même émerge des décombres de l’EMPIRE DU GHANA (WAGADOU), pays du troupeau et de l’or, qui fut le berceau de l’Humanité nègre après le déclin de l’Égypte pharaonique et son envahissement par les populations blanches. Les voyageurs et chroniqueurs arabes, IBN BATTUTA, IBN KALDOUM, EL BEKRI et autres qui avaient fait le déplacement dans cette contrée, au moyen-âge, ne tarirent pas d’éloges sur ses richesses en or et le faste de ses cours royales, ses belles femmes et ses nourritures succulentes. On trouve les traces de ce pays jusque dans les Mille et une nuit, ces contes arabes portés sur le merveilleux.
Le Mali, bien avant la « découverte » du Nouveau Monde par CHRISTOPHE COLOMB, commerçait déjà avec ces terres glaciales peuplées alors d’autochtones amérindiens. On retrouve les traces de cela aussi dans les annales de l’Histoire et dans les mémoires de Christophe Colomb lui-même. Il n’y a pas un domaine de la culture (musique, connaissances abstraites, mœurs, religions, etc) dans lequel ce territoire n’est pas une référence. Au delà de ces richesses culturelles, ce pays est cité comme LA TERRE DE L’HOSPITALITÉ PAR EXCELLENCE. Jusque dans ses croyances mystiques, le Mali accorde une place de choix à l’étranger. Tous ceux qui y ont séjourné, Africains ou Occidentaux, peuvent en témoigner. Le KOMO, la religion ancestrale animiste ayant précédé l’Islam, lui-même stipule que : « Le Manden (Mali) ne fait pas de mal aux étrangers, mais châtie les autochtones qui s’écartent de la voie ancestrale. » Pour dire jusqu’où va ce sens de l’hospitalité qui revêt un caractère religieux.
L’étranger a toujours été roi au Mali, peu importe la couleur de sa peau. La différence n’est point source d’inquiétude ou de rejet au Mali. La différence y est source d’attrait, au point d’éclipser le congénère au profit de l’étranger. Et le Malien n’a jamais ressenti ce besoin de rappeler aux étrangers « Vous êtes chez nous… On est un peuple généreux ou ceci cela… On vous donne ceci ou cela… On vous fait ceci ou cela… Accommodez-vous de nos valeurs… Si vous n’êtes pas contents, vous retournez chez vous. » Non, le Mali n’a jamais ressenti ce genre de besoin. Bien au contraire, le Mali est allé jusqu’à vendre ou à offrir en cadeaux ses propres fils aux étrangers. Et le Mali qui est évoqué ici dépasse le cadre géographique de l’actuelle République du Mali, héritée des frontières coloniales. Il englobait une bonne partie de l’Afrique occidentale (Guinée, Sénégal, Mauritanie, Gambie, Nord de la Côte d’ivoire, Burkina, Niger, etc). Sans compter d’autres pays d’Afrique qui ont été fondés par des exilés du Mali. Le peuple malien a essaimé un peu partout en Afrique, y établissant des foyers de culture dont les historiens et ethnologues n’ont pas encore fini d’évaluer la diversité … CE PEUPLE CONNAÎT D’EXPÉRIENCE LES GUERRES ET TOUTES LES MISÈRES QUI EN DÉCOULE. CE PEUPLE SAIT D’INSTINCT QU’IL N’Y A JAMAIS DE GAGNANTS DANS UNE GUERRE, SURTOUT QUAND ELLE EST FRATRICIDE.

JOURNALISTES QUÉBÉCOIS, qui confondez vos tribunes avec des arènes, gardez vos instincts de guerre par dévers vous. AU LIEU DE VOUS FAIRE MILITANTS POUR LA CAUSE TOUAREG, POURQUOI NE VOUS FAITES-VOUS PAS MILITANTS POUR LA CAUSE SOUVERAINISTE DU QUÉBEC? AVEZ-VOUS JAMAIS SONGÉ À MENER UNE GUERRE DE SCÉCESSION AU CANADA? AVEZ-VOUS JAMAIS SONGÉ À PRENDRE DES ARMES POUR FAIRE VOTRE INDÉPENDANCE? CE QUE VOUS N’ÊTES PAS PRÊTS À FAIRE CHEZ VOUS, POURQUOI L’ENCOURAGEZ-VOUS CHEZ LES AUTRES? VOUS CROYEZ-VOUS PLUS INTELLIGENTS QUE LES AUTRES?
« NE FAITES PAS À AUTRUI CE QUE VOUS NE VOULEZ PAS QU’ON VOUS FASSE », A ÉTÉ TOUJOURS LA PREMIÈRE RÈGLE DE LA CIVILITÉ.

L’histoire du Mali précède de plusieurs siècles, sinon de plusieurs millénaires, le peuplement de l’Amérique du Nord Etats-Unis par des Blancs. L’histoire de ce peuple ne se compte pas en siècles, mais en millénaires. Et les mêmes qui y coexistent aujourd’hui, Touaregs et autres, y ont coexisté pendant des millénaires. Et dans la coexistence, il y a l’harmonie comme la brouille. Comme le dit un proverbe mandingue : « Même la langue peut se brouiller avec les dents ». Mais cela ne veut guère dire que cette brouille doit inévitablement déboucher sur des massacres au grand bonheur des diviseurs et des fomenteurs de troubles sordides. C’est dire qu’en termes de maturité, les Maliens, Touaregs ou autres ethnies, n’ont de leçon à recevoir de qui que ce soit, ni en matière de culture, ni en matière de politique. Et surtout pas en termes de manipulation. On ne peut pas nous manipuler pour allumer ou attiser des foyers de tension chez nous dans le but de faire main basse sur nos ressources. Que chacun s’occupe donc de ses problèmes de société et de ses « accommodements raisonnables ».

DE LA RACIALISATION AU RÉVISIONNISME

EST-CE QUE PARCE QUE LES TOUAREGS ONT LA PEAU BLANCHE QU’ILS NE DOIVENT PAS ÊTRE CONSIDÉRÉS COMME DES MALIENS À PART ENTIÈRE ?
Cette manipulation de la question touareg n’en est pas à sa première exploitation coloniale. Dans les années 1990, la France en avait fait son principal fonds de commerce, multipliant articles sur articles sur la « civilisation touareg », une « civilisation en voie de disparition », à en croire ses idéologues esbroufeurs. À l’époque, impossible d’emprunter le métro parisien, sans tomber sur des affiches propagandistes portant sur la « question touareg ». Quand le colon veut faire des dividendes sur le dos d’un peuple, il ne recule devant aucun ridicule. C’EST QUOI EXACTEMENT CETTE « CIVILISATION TOUAREG »? LE NOMADISME? SONT-ILS LES SEULS NOMADES AU MALI? ET QUE FAITES-VOUS DES PEULS?
SONT-ILS LES SEULS À VIVRE DANS LE DÉSERT? ET QUE FAITES-VOUS DES SONRAÏ ET AUTRES HABITANTS à PEAU NOIRE DU DÉSERT?
Non seulement les Touaregs ne sont pas les seuls peuples nomades au Mali, ils ne sont pas non plus les seuls habitants du désert au Mali. Donc, ni le nomadisme, ni la vie désertique, ne sont l’apanage du Touareg au Mali. Réglées ces deux questions essentielles, citez-moi une seule cité bâtie par le peuple touareg. Citez-moi un seul royaume touareg. Montrez-moi un seul empire touareg. Et je ne veux pas de mensonges. Montrez-moi une seule particularité culturelle touareg qui n’existe pas dans la mosaïque de cultures maliennes. Malinké, Bamanan, Dogon, Senoufo, Bobo, Sarakholé, Peul, Sonraï, Maures et j’en oublie, qu’est-ce que la « culture touareg » a de plus ou de mieux qu’elles?
Le journaliste québécois ÉRIC TRUDEL est allé jusqu’à écrire : « TINARIWEN (qui se traduit par « ENDROIT DÉSERT ») est devenu célèbre en AFRIQUE DU NORD pour ses chansons politisées, livrées sur des BLUES aussi rythmés que sentis… Tinariwen, qui a aujourd’hui une légion de fans dont Robert Plant, qui tripe sur LA MUSIQUE DE L’AFRIQUE DU NORD depuis toujours. »
On y est! L’Afrique du Nord! Voilà le rapprochement fait par le journaliste québécois entre le peuple touareg et la population blanche de l’Afrique du nord par opposition aux Nègres de l’Afrique subsaharienne. L’obsession pour la sacro-sainte blancheur de la peau, garante de civilisation. Dès qu’on a la peau blanche, on a forcément une civilisation. Et en aucun cas le Nègre ne peut dépasser une peau blanche en matière de civilisation. Monsieur Trudel n’a pas besoin de le dire explicitement et il ne le fera jamais. SOIT!
MAIS QUI A FAIT CROIRE À MONSIEUR TRUDEL QUE LE BLUES EST UNE MUSIQUE DE L’AFRIQUE DU NORD?
Je ne m’étendrai pas sur une explication historique exhaustive sur la notion de BERBÈRE (habitant de l’Afrique du Nord) différent de l’ARABE (un concept qu’on a racialisé à tort, puisque l’Arabe est à l’origine un NÈGRE, habitant de l’ARABIE, ESSENTIELLEMENT DE ’’L’ARABIE HEUREUSE ’’, notamment l’actuel SOUDAN, berceau de la culture arabe et point de départ du SABÉISME qui a donné naissance entre autres à l’Islam; c’est ce NÈGRE D’ARABIE, le SABÉEN, qui s’est mélangé avec les envahisseurs JECTANIDES, populations blanches nomades et incultes, pour donner naissance au TYPE BASANÉ, enfant métis du Nègre sédentaire et savant et du Blanc nomade et inculte, totalement absorbé et assimilé par la culture sabéenne. LA LANGUE ARABE ELLE-MÊME AINSI QUE TOUTES SES INSTITUTIONS SONT L’HÉRITAGE DE CES SABÉENS NÈGRES). C’EST CELA L’HISTOIRE, SANS TRALALA. Que celui qui en doute une seconde fasse ses propres recherches dans les archives consignées par des chercheurs arabes eux-mêmes. L’ARABE n’est pas à l’origine un concept ethnique, mais un CONCEPT GÉOGRAPHIQUE, comme qui dirait QUÉBÉCOIS par opposition à ONTARIENS, ou FRANÇAIS par opposition à ANGLAIS ou AMÉRICAINS par opposition à CANADIENS.
C’est la littérature occidentale, axée sur la racialisation à outrance, qui a tout travesti en inventant les concepts de « SÉMITE » ou autres absurdités pour occulter l’origine nègre de certains groupes ethniques ou de certaines inventions attribuées à tort au Blanc ou au « Sémite », comme les CHIFFRES ARABES. Sinon L’HÉBREUX lui-même, ANCÊTRE DU JUIF, est quoi d’autre sinon un NÈGRE PASTORAL par opposition au Nègre sédentaire qui l’a esclavagisé pendant plusieurs siècles? Quand on veut blanchir l’Histoire vaille que vaille, on tombe dans des mystifications invraisemblables qui parlent de tout et de rien sans jamais accoucher d’une once de vérité.
Bref! Je me contenterais de rappeler L’ORIGINE DU BLUES à monsieur Trudel. MONSIEUR TRUDEL, JE SUIS DÉSOLÉ DE VOUS DÉCEVOIR, Mais L’ORIGINE DU BLUES EST NÈGRE. À CENT POUR CENT, SANS AUCUN MÉLANGE POSSIBLE, SANS AUCUN MÉTISSAGE POSSIBLE. JE VEUX DIRE : SANS AUCUN MÉTISSAGE DU NÈGRE ET DU BLANC INDO-EUROPÉEN DONT DESCENDENT LES BERBÈRES D’AFRIQUE DU NORD QUI SONT VENUS S’INSTALLER SUR LES RESTES D’AUTRES CULTURES NÈGRES. JE CROIS QUE NOS FRÈRES D’AFRIQUE DU NORD SAVENT LA VÉRITÉ SUR CETTE QUESTION.
ET POUR ÊTRE PLUS PRÉCIS, LE BLUES VIENT DE LA MUSIQUE DES CHASSEURS MANDINGUES, LES SIMBO (MAÎTRES CHASSEURS) FONDATEURS DE L’EMPIRE MANDING. SI VOUS AVEZ UN DOUTE LÀ-DESSUS, ÉCOUTEZ LA MUSIQUE DES SORA (LES GRIOTS DE CHASSEURS), AVEC LEURS HARPES DE FABRICATION MANDINGUE (LE DONSO KONI ET LE BOLONG) DONT UN SEUL SON SUFFIT À RÉVEILLER LES MORTS QUI VIENNENT SE JOINDRE AUX VIVANTS POUR CÉLÉBRER L’IMPÉRISSABILITÉ DE LA CULTURE ET DE L’HISTOIRE MANDINGUE QUI SE RENOUVELLE TOUS LES 7 ANS. OUI, AU MALI, NOUS AVONS UNE HISTOIRE TRÈS VIVACE ET IMMORTELLE, ET NOUS POUVONS REMONTER NOTRE GÉNÉALOGIE JUSQU’EN ÉGYPTE PHARAONIQUE, BIEN AVANT SON OCCUPATION PAR LES POPULATIONS À PEAU BLANCHE.

Outre cette mise au point, je rappelle à monsieur Trudel que ALI FARKA TOURÉ, DOUBLE GRAMMY AWARD, était un habitant du Désert sans être un Touareg. Qu’on arrête donc de nous rabattre les oreilles avec ces pseudos concepts qui ne sont autres que du RÉVISIONNISME. Le Touareg n’est pas plus persécuté ou défavorisé qu’une autre couche de la société malienne. La preuve : personne ne l’empêche d’organiser son Festival annuel du désert où selon vos propres propos prennent part des sommités comme Robert Plant de Led Zeppelin (un groupe qui nous a fait rêver pendant notre adolescence avec l’inoubliable et l’indémodable
’’ Stairways to heaven ’’). La vie nomade que le Touareg mène dans le désert relève de son propre choix, et c’est une valeur ancrée dans ses traditions. Il faut savoir du reste, qu’il existe des Touaregs sédentarisés notamment à Bamako qui se mêlent volontiers aux autres, sans se sentir différents d’eux. Aussi bien hommes que femmes. J’ai souvenir d’une famille de Touaregs dont les garçons faisaient des ravages au niveau de la gent féminine bamakoise. Des tombeurs tout faits. Et leurs sœurs suscitaient aussi la convoitise des jeunes loups aux dents longs. Je ne me suis jamais senti différent d’eux. Par ailleurs, monsieur AG HAMANI, un Touareg, a été plusieurs fois ministre au Mali et sous différents régimes. Il fut d’ailleurs le premier Chef du Gouvernement sous le règne d’Amadou Toumani Touré, l’actuel Chef d’État du Mali.
Le conflit touareg est aussi vieux que l’histoire du Mali. Dans l’épopée mandingue du moyen-âge, on retrouve les traces de ce conflit qui entraînait des expéditions punitives de la part des KÈLÈ MANSA MANDEKA, les Seigneurs de la guerre du Manden. Les multiples SONJATA (oui, il y en eu plusieurs contrairement à ce qu’affirme la légende) ont eu à se frotter à cette rébellion touareg qui se réveille sporadiquement pour se calmer ensuite. C’est inhérent à l’histoire du pays. N’eût été la façon maladroite avec laquelle les idéologues occidentaux abordent cette question, je n’y aurais pas consacré tant de fougue, parce que je sais que l’Histoire se répète sans cesse. Il y a certaines choses qu’on ne peut comprendre qu’en plongeant dans une enquête historique. Comme la notion de l’Éternel Retour du Même ou la notion de la relativité du Temps. Le Temps n’existe pas, ce n’est qu’une illusion. Passé, présent et futur sont une seule et même chose. Mais les choses essentielles ne peuvent s’expliquer par des mots. Elles se passent de mots. On sait ces choses, mais on ne peut pas toujours les transmettre… L’Occident croit avoir apprivoisé l’Afrique, mais ce n’est qu’illusion. L’Afrique est en train de payer ce qu’elle a fait à ses propres fils, Noirs ou Blancs (parce que le Blanc aussi est un fils de l’Afrique qu’il a fuie pour les terres glaciales, à cause certainement de la persécution de ses autres frères, un débat qui ne sera pas soulevé ici). Quand l’Afrique aura expié ses fautes, elle régnera de nouveau sur le monde. Et, comme le Temps n’existe pas, elle règne déjà sur le monde… Mais, comment expliquer cette nébuleuse vérité aux rationalistes? Avec quels mots?

Dans son excellent livre FRANCE-AFRIQUE / LE CRIME CONTINUE (tahin party 2000), l’auteur français FRANÇOIS XAVIER VERSCHAVE, grand militant des Droits humains, s’attarde sur les DISCOURS CULTURALISTES qui se surimposent aujourd’hui aux DISCOURS RACISTES, les uns et les autres permettant de justifier l’exploitation et les traitements discriminatoires qui fondent le néo-colonialisme. Toujours selon le même schéma imposé par l’Occident imbu d’une supériorité établie selon ses propres critères. Je donne un extrait de ce fantasme livret, pas plus gros qu’une main : « Le premier stéréotype dont pâtissent les Africains est ce « L’Afrique » qui gomme la diversité des réalités politiques et économiques et renvoie chaque pays au seul contour géographique d’un continent : il fonctionne de la même manière que les discours biologisants qui figent les individus dans une nature ou une tradition indépassables. Il suffit de parcourir les dépliants des agences de voyages pour comprendre qu’aller « là-bas », c’est encore, sinon apporter la civilisation, du moins se conforter dans la croyance que l’occident est la civilisation. Cette vision occidentale de « l’Afrique » est directement issue du racisme colonial. Les discours sont simplement remis au goût du jour : les individus sont moins donnés comme les représentants d’une race différente (« les Noirs ») que d’une culture différente (« les Africains »). »
Voilà l’idéologie raciste et coloniale démasquée en seulement quelques phrases. Ceux qui ont bien pénétré ces passages peuvent ainsi comprendre pourquoi, sous le couvert de la défense des droits humains, certains articles sensationnalistes sans aucune consistance sociologique sont faits sur l’Afrique. Pour ne citer qu’un exemple, rappelez-vous un certain article paru ici au Québec et exhibant, à la UNE, une fillette malienne, le sexe ouvert, en train de se faire exciser. C’est une chose d’attirer l’attention sur les dangers de l’excision, c’en est une autre de fouler les droits fondamentaux d’une mineure qu’on expose au VOYEURISME OCCIDENTAL pour faire vendre un journal. Nous nous étions expliqués sur ce sujet, mais pas assez, pas devant l’auditoire requise. Le moment venu, nous exposerons les dessous de cette affaire. Il ne faut pas non plus croire que parce qu’on est journaliste et qu’on dispose d’une tribune, qu’on peut brouiller l’information pour des préoccupations personnelles. On n’a pas besoin de quitter le Québec et aller jusqu’au Mali pour attirer l’attention sur les mauvais traitements infligés à l’enfance. Chaque année, le Canada est indexé par les rapports d’organismes internationaux pour ses mauvais traitements infligés aux personnes vulnérables (autochtones, enfants, immigrants, etc).
Avec toutes les richesses dont il dispose, il ne devrait pas avoir autant de pauvreté au Canada, avec une majorité d’enfants (surtout au Québec) qui vont à l’école le matin, sans avoir pris de petit déjeuner, parce que leurs parents n’ont pas les moyens. Il y a visiblement un grand malaise dans ce pays où les journalistes, au lieu de parler des vraies affaires, s’acharnent sur les plus exposés et s’adonnent à du sensationnalisme. Ce n’est pas pour rien qu’un récent sondage auprès de ce corps révèle l’inquiétude d’un grand nombre de journalistes sur l’avenir de ce métier où la publicité et l’argent prennent de plus en plus de place au détriment de l’information vraie.
Peuples exploités et écrasés, exclus du débat public, unissez-vous et informez-vous, pour prendre des mesures appropriées contre cette machine machiavélique à la solde du capital. Quand les RECOURS EN JUSTICE vont se multiplier contre les DÉSINFORMATEURS et les MANIPULATEURS D’OPINION, il y a des chances qu’on respire un air plus pur. IL FAUT RÉTABLIR L’ÉQUILIBRE DES FORCES.

Mountaga Fané Kantéka
Juriste, journaliste et écrivain-poète


mercredi 21 novembre 2007

Les Nègres de service de la littérature coloniale / De Senghor à Mabanckou / De l'esclavage à la contrefaçon littéraire / De l'Afrique à la diaspora /


© Copyright 2007, Mountaga Fané Kantéka

L’IDÉOLOGIE COLONIALE DE SENGHOR À MABANCKOU

Certaines pratiques ou institutions ont la vie si dure qu’elles survivront à la fin du monde. L’ESCLAVAGE occupe le premier rang dans la hiérarchie de ces pratiques ou institutions qui font la honte de l’espèce humaine et la place au dessous de l’espèce animale qui ignore ce fléau (sauf quand elle en est victime de la part de l’Homme). Ce phénomène, vieux comme la terre, change de formes et de visages, mais continue encore à humilier et à spolier des hommes au nom des grands mensonges érigés en dieux par la gent des idéologues grandiloquents. Le tenace mythe du « Nègre esclave », par opposition aux autres groupes ethniques, qui continue à nourrir les fantasmes des populations occidentales et à alimenter le fonds de commerce de certains Noirs, portés sur la victimisation manipulatrice, est à ranger parmi ces grands mensonges.

Nul groupe ethnique, qu’il soit blanc, rouge, jaune ou sémite, n’a échappé à ce fléau universel. Ce sont souvent d’anciens esclaves qui devinrent à leur tour de farouches esclavagistes. Rien n’a été fait aux Noirs sans la complicité d’autres Noirs. Une lecture rigoureuse de l’Histoire démontre assez bien que l’Occident n’avait ni les moyens ni même l’ambition de réduire l’Afrique à l’esclavage ou à la colonisation sans l’apport d’autres Africains. Si l’esclavage n’était pas déjà une institution ancrée dans les mœurs africaines (de concert avec le monde arabe), bien avant l’arrivée des négriers blancs en Afrique, aucun fils d’Afrique ne se serait retrouvé en Europe ou dans le Nouveau Monde par le biais de cette calamité. Si les troupes coloniales occidentales n’avaient pas reçu le soutien d’autres Africains (traîtres ou frustrés par les injustices des rois inconséquents), l’envahisseur blanc n’aurait jamais rêvé réduire l’Afrique. Et si les États africains d’aujourd’hui n’étaient pas dirigés par des chefs d’État fantoches (imposés par le système néocolonial libéral), aucun Blanc ne viendrait en Afrique affamer et pousser dans la tombe les peuples éprouvés par plusieurs siècles de viols et de spoliations. ÇA PREND TOUJOURS UN AFRICAIN POUR FOURRER UN AUTRE AFRICAIN.

Après avoir esclavagisé des Africains et colonisé l’Afrique avec la complicité d’autres Africains, l’esclavagiste et colonisateur occidental a laissé en héritage un mécanisme bien rôdé dirigé par des corrompus blancs et nègres, tous deux esclavagistes et colons, destiné à faire main basse sur tout ce qui peut contribuer à sortir l’Afrique de l’ornière et lui restituer sa dignité. Pillage systématique de la sève nourricière de l’Afrique, avec la connivence des vilains fils d’Afrique, incorrigibles fratricides!

FRANCE-AFRIQUE / LE CRIME CONTINUE (tahin party 2000), un petit livret qui tient à peine dans une main, est le cri du cœur lancé par l’auteur français FRANÇOIS XAVIER VERSCHAVE, paix à son âme, qui brosse un portrait aussi perspicace que macabre de la situation : « Depuis quarante ans, la politique française en Afrique est la continuation de l’ancienne logique coloniale : une suite d’actes criminels et de profits gigantesques. Corruption, meurtres, guerres, soutien aux dictatures, détournements de l’aide publique au développement… tous les moyens sont bons pour mettre la main sur les ressources des pays africains. »

Suffocant de rage et d’indignation, monsieur Verschave découvre avec ahurissement que dans les relations franco-africaines « la réalité dépasse la fiction » et attire l’attention sur L’ENJEU IDÉOLOGIQUE que représente la GRAND-MESSE DE LA FRANCOPHONIE. C’est cela mon propos! L’enjeu idéologique s’exprimant à travers la littérature qui est à la fois un prolongement et un support de cette funeste politique néocoloniale qui a commencé avec LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR, a continué avec YAMBO OUOLOGUEM, puis AMADOU KOUROUMA et se poursuit aujourd’hui avec ALAIN MABANCKOU. Le but recherché étant de maintenir des clichés insoutenables sur l’Afrique et les Africains afin de justifier d’une part les intrusions répétées de la France dans les affaires africaines et d’autre part d’EMPÊCHER L’ÉVEIL DES CONSCIENCES EN AFRIQUE.

On ne peut piller un peuple qui a une forte conscience de sa dignité et de son histoire. Pour continuer à piller l’Afrique, il faut maintenir cette fausse conception selon laquelle l’Afrique n’était rien avant l’arrivée du colon blanc et que sans l’Occident et son aide, rien n’est possible en Afrique. Ce n’est qu’à cette condition qu’on peut encore continuer à spolier l’Afrique. Les Africains, qui ne sont pas dupes de cette supercherie, qui s’insurgent contre cette PUANTE IMPOSTURE doivent faire les frais de leur quête de vérité au profit de médiocres petits Nègres, mythomanes et flambeurs, sans aucune consistance psychologique ou intellectuelle, à qui on offre une tribune pour qu’ils marchent sur le corps de leurs congénères. Sans état d’âme et dans l’impunité la plus totale!

Il ne suffit plus d’imposer à l’Afrique des chefs d’État sans envergure, il faut aussi lui imposer des ÉCRIVAINS FAÇONNÉS SUR MESURE par le petit colon rapace, sans cœur et sans cervelle, menteur et tueur. TUER LA MÉMOIRE D’UN CONTINENT POUR CONTINUER À LE PILLER SANS VERGOGNE, avec la complicité de ses vilains fils.
TUER LA MÉMOIRE D’UN CONTINENT AVEC UNE LITTÉRATURE EMPOISONNÉE écrite par la main de ses vilains fils.

« La raison est blanche, l’émotion est nègre… La raison blanche est analytique par utilisation et la raison nègre, intuitive par participation… Croyez-vous que nous puissions battre les Européens dans la mathématique, que les hommes singuliers exceptés, qui confirmeraient que nous ne sommes pas une race abstraite? », délirait ainsi LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR, un poète-idéologue infligé à l’Afrique comme étant un de ses « grands cerveaux ».
NÉGRITUDE OU SERVITUDE, avait été la puissante gifle assénée à ces singeries senghoriennes par l’impayable MARTIEN TOWA, magistralement emboîté par STANISLAS ADOTEVI et son anthologique NÉGRITUDE ET NÉGROLOGUES.

Malgré cette rude mise au point, la littérature coloniale nous est revenue avec YAMBO OUOLOGUEM avec son Devoir de violence et ses ravages du genre « comme si le Nègre avait une âme », puis avec les balourdises d’AMADOU KOUROUMA et ses « bâtard de bâtardise » et ses nocivités du genre : « Les Nègres sont de vrais maudits… » ou « Les Nègres naissent mensongers » et bien d’autres calamités destinées à encourager le vieux colon dans sa vorace cleptomanie et à le décharger du lourd fardeau de la mauvaise conscience qui le ronge et le déshumanise un peu plus tous les jours, le faisant sangloter nuitamment dans son lit, lors de ses insomnies inconsolables. Et toutes ces inepties de petits Nègres ont été récompensées par le petit colon avec des titres de docteur honoris causa ou des prix faits sur mesure par le système néocolonial pour décorer ses Nègres de service (des cancres survalorisés au détriment d’auteurs d’envergure comme CHEIKH ANTA DIOP, AMADOU HAMPÂTÉ BÂ, CHINUA ACHÉBÉ, MARTIEN TOWA, STANISLAS SPÉRO K. ADOTEVI et bien d’autres ténors de la culture africaine qui n’ont pas eu à se foutre par terre ou à nager dans la crasse).

Et l’Afrique aliénée, ne jurant que par la reconnaissance de cette métropole agonisante, s’est prosternée devant ces inventions coloniales, ces Peaux noires, masques blancs si bien diagnostiqués par le très regretté psychiatre FANON. Et le colon et sa négraille de service ont continué à marcher sur le corps de l’Afrique sanguinolente, ricanant sous cape de leurs rires d’hyènes, se saoulant la gueule et « mâchant du chewing gum »…

Tenant mordicus à une méthode qui a fait ses preuves, la littérature néocoloniale, a tôt fait d’ériger un Nègre de service dès que le dernier en mission commandée rend l’âme. C’est ainsi qu’après la mort de l’auteur de Monè, outrages et défis et sa funeste réflexion « Les Nègres sont de vrais maudits… », ALAIN MABANCKOU monte miraculeusement sur le podium, après avoir longtemps erré entre les couloirs des maisons d’édition françaises (l’Harmattan, le Serpent à plumes, Présence Africaine, Nouvelles du Sud, Maison rhodanienne de la poésie, Pauvert , Hoëbeke , Gallimard), danoise (Éditions Kaléidoscope) et québécoise (Mémoire d’encrier).

"Verre cassé" — une honteuse contrefaçon —, salué par l’establishment de la littérature coloniale, est très vite épinglé par le très perspicace critique DANIEL ATTIAS dans son billet, VIN FRELATÉ DANS UN VERRE CASSÉ, paru le 14 janvier 2007 : « Mabanckou par-ci, Mabanckou par-là, écrit-il. Même BERNARD PIVOT s’y est mis dans le JDD (Journal Du Dimanche). Je m’étais laissé avoir par ses éloges de l’Honneur de la tribu du très aimable Rachid Mimouni, mais bon, Mabanckou avait gagné des prix, avait même été nominé pour le Fémina. On a fait de son livre un spectacle théâtral pliant les spectateurs bruxellois de rire. J’AURAIS DÛ ME MÉFIER… »

Et après avoir exprimé le « malaise grandissant » qui s’empara de lui à la lecture de ce RAMASSIS DE CLICHÉS NAUSÉEUX, empesté d’odeur de caca, d’urine, de sperme et d’anus violenté massivement, dans un univers maremmatique dominé par l’omniprésence des mouches, le critique DANIEL ATTIAS mit le doigt sur le problème : « ET SUR LA 4E DE COUVERTURE, ON PEUT LIRE QUE QUI VEUT CONNAÎTRE L’AFRIQUE DOIT LIRE CE BOUQUIN PUANT. C’est un BOUQUIN DE MACHO ULTRACLASSIQUE plus représentatif de l’immense diaspora afro-maghrébine plus ou moins occidentalisée que de la vie africaine de Nouakchott à Kinshasha. Ou alors quelques uns de leur bar… il me semble tout de même que les ’’ maquis’’ de là-bas sont plus joyeux que le très célinien (mort à) Crédit a voyagé (au bout de la nuit) où traînaillent les épaves du livre »
Après ce funeste constat, monsieur ATTIAS conclut : « INTÉRESSANT DE VOIR COMMENT UN PRODUIT FRELATÉ DEVIENT UN OBJET BIEN VENDU QUAND ON MAÎTRISE LE MARKETING. » On ne peut aller plus loin dans la clairvoyance! Et dire que ce très perspicace critique ignorait que le « produit frelaté » en question est en plus un ouvrage issu de la contrefaçon! Le vol à grande échelle pour alimenter la littérature coloniale!

DE L’ESCLAVAGE À LA CONTREFAÇON LITTÉRAIRE

Avec le PHÉNOMÈNE MABANCKOU, la littérature coloniale a pris un gros risque en poussant l’arrogance jusqu’à VOLER, DE LA FAÇON LA PLUS IGNOBLE ET LA PLUS GROSSIÈRE QUI SOIT, sans même se donner la peine de prendre des précautions, un ouvrage écrit par un Africain imbu de sa dignité et de sa conscience historique, pour le confier à un de ses Nègres de service afin qu’il le dénature en scènes comiques et réductrices pour égayer l’ennui du petit colon raciste et mercantile, combler sa solitude et flatter son narcissisme meurtrier.

Ainsi, de l’esclavage au pillage systématique des ressources africaines, on en vient à la contrefaçon littéraire. DU GÉNOCIDE PHYSIQUE AU GÉNOCIDE CULTUREL, avec toujours la connivence des vilains fils d’Afrique. Un GÉNOCIDE CULTUREL déjà dénoncé dans les œuvres de CHEIKH ANTA DIOP qui avait rétabli un large pan de la mémoire africaine occulté par une LITTÉRATURE NAZIE qui s’était escrimée à blanchir ou « sémitiser » l’histoire nègre de L’ÉGYPTE NÈGRE. Cela valut à ce grand chercheur nègre une mort prématurée sous la persécution de son congénère SENGHOR, soucieux de préserver son mythe du « NÈGRE DES CHAMPS ET DES CHANTS » qui faisait bien l’affaire de ses maîtres blancs. On alla jusqu’à foutre le feu à son laboratoire, après sa mort, pour qu’il ne subsiste plus de traces de ses recherches, si ce n’est pour dérober ses travaux, en maquillant ce vol par un incendie.

La CONTREFAÇON LITTÉRAIRE, peu importe ses mobiles, n’est qu’une AUTRE FORME D’ESCLAVAGE. Déposséder quelqu’un du fruit de plusieurs années de travail intellectuel, c’est le soumettre à L’ESCLAVAGE MORAL, INTELLECTUEL ET PHYSIQUE. Aucune différence avec celui qu’on force à travailler dans les champs pour grossir les ventres obèses des esclavagistes et de leur progéniture. C’est l’aspect le plus révoltant de la contrefaçon. Cette révolte atteint son paroxysme devant le constat que cet esclavage débouche sur un DOUBLE ESCLAVAGES. En se faisant spolier par l’esclave du colon, on devient l’esclave de l’esclave du colon. ESCLAVE PAR RICOCHET! C’est cela qui est inacceptable pour un homme imbu de sa dignité d’homme et de sa conscience historique. SE FAIRE VOLER PAR UN MÉDIOCRE PETIT ESCLAVE DE L’ESTABLISHMENT NÉOCOLONIAL, EST LE PIRE CALVAIRE ENDURÉ PAR UN ESPRIT LIBRE ET FÉCOND.

Et ce double esclavages s’accompagne de l’HYPERMÉDIATISATION MISE EN PLACE PAR LA MACHINE COLONIALE destinée à couvrir le Nègre de service contrefacteur, et à lui donner massivement la parole pour qu’il usurpe l’identité de l’auteur spolié. Et ce médiocre petit Nègre de service en arrive à se prendre au sérieux, au point d’oublier qu’on se fout de sa gueule en catimini et que personne ne viendra à son enterrement quand il va casser la pipe. Que nulle larme de commisération ne sera versée sur son cadavre voué à l’oubli. Que nulle parole de rédemption ne s’adressera à son âme vouée à l’errance. Et qu’une fois mort, dans la misère la plus crasse, on s’empressera de le remplacer par un autre médiocre petit Nègre de service qui fait la queue et attend son tour pour manger dans le râtelier de la CANAILLE MERCANTILE, raciste et génocidaire… C’EST CELA LE SYSTÈME CAPITALISTE NÉOCOLONIAL. UN SYSTÈME QUI NE CONNAÎT NI L’HONNEUR, NI L’HUMANISME, NI LE RESPECT, NI LA NOBLESSE D’ÂME. UN SYSTÈME QUI NE JURE QUE PAR LE FRIC ET L’IMPOSTURE. ’’QUE LES PETITS POISSONS SE LAISSENT DÉVORER PAR LES REQUINS AUX DENTS ACÉRÉES ’’, TELLE EST SA DEVISE.

Et ça veut donner des leçons de morale, de démocratie et de civisme aux autres. Ils ont toujours raison, tout leur est dû et ils ne doivent rendre de compte à personne.
La pertinente analyse du critique DANIEL ATTIAS sur VERRE CASSÉ traduit assez bien ce phénomène de médiatisation malsaine qui entoure cette entreprise crapuleuse, destinée à TROMPER L’OPINION PUBLIQUE. Une analyse qu’on retrouve chez ÉTIENNE DE TAYO, MABANCKOU A T-IL PLAGIÉ?, malgré sa démarche un peu trop prudente visant à couper la poire en deux, pour éviter les foudres de la machine néocoloniale.

Cette fois-ci, le système néocolonial s’est hasardé sur un terrain miné, parce que CE SCANDALE NE SERA PAS ÉTOUFFÉ… Tous ceux qui y ont pris part, NÈGRES D’AFRIQUE OU DE LA DIASPORA, JUIFS, BRETONS, ETC., SERONT DÉMASQUÉS UN À UN ET TRADUITS DEVANT LA JUSTICE. Et si le terrain est miné de ce côté, comme l’a laissé entendre Mabanckou, les Ancêtres foulés au pied se feront un honneur de rappeler au petit colon décérébré que l’Histoire n’a pas commencé avec lui… Qu’il n’est qu’un enfant tardif, bien tardif, de l’Histoire humaine…Qu’il y a des choses sur lesquelles il n’aura jamais d’emprise. Ces choses qui se passent de mots et existent par delà la vie et la mort… et reviennent toujours… Ils se feront un honneur d’interpeller le petit colon rapace devant les Dieux et les hommes : « Petit colon, qui penses connaître et apprivoiser l’Afrique, tu ne connais l’Afrique, ni d’Isis ni d’Osiris. L’Afrique que tu as esclavagisée et colonisée, n’est pas l’Afrique qui s’exprime dans l’ouvrage que tu as usurpé et donné à tes Nègres de service pour qu’ils satisfassent à tes besoins irrépressibles de fuir la mémoire, cette mémoire qui te ramène à des réalités dont tu ne veux pas te souvenir. À aucun prix! Penses-tu donc que la mémoire est quelque chose à laquelle on peut échapper? »

DE L’AFRIQUE À LA DIASPORA : DANY LAFERRIÈRE ET LE MYTHE DU NÈGRE-BAISEUR

À l’instar d’AIMÉ CÉSAIRE et de FRANZ FANON de la Martinique, de RÉNÉ DÉPESTRE d’Haïti, pour ne citer que les francophones, certains auteurs de la diaspora noire, ont développé une conscience aiguë de leur dignité d’hommes et ont été des modèles en Afrique bien plus que Senghor, Ouologuem ou Amadou Kourouma. Comme l’a si bien remarqué LILYAN KESTELOOT, Aimé Césaire a eu auprès de la jeunesse africaine une audience que Senghor n’a eue. Malgré cette incontestable réalité, certains Nègres de la diaspora, qui reprochent aux Africains de les avoir vendus aux Blancs, ne font pas exception à la gigantesque tragi-comédie de l’imposture orchestrée par le système néocolonial occidental, oubliant volontiers que si des Africains les ont vendus, ce sont des Blancs qui les ont achetés et exploités. C’est toujours plus facile de pardonner au maître du moment qu’à l’exploité qui partage la même misère que soi. Comme quoi, certains ressentiments ne sont bien souvent que des prétextes pour mépriser ceux qui ne peuvent rien nous offrir en terme d’espèces sonnantes et trébuchantes…

 C’est toujours plus facile de dire : « Les Africains sont ceci, cela… Les Africains nous ont fait ceci, cela ». Mais qu’en est-il de nos frères de la diaspora qui s’exterminent entre eux-mêmes, hors d’Afrique? Ceux qui sont si prompts à culpabiliser tous les Africains d’aujourd’hui pour des choses commises par certains Africains d’hier, ont-ils entrepris une enquête généalogique pour retracer leur Ancêtre vendu? Ont-ils fait une enquête pour savoir dans quelles conditions cet Ancêtre a été vendu? Faisait-il partie des victimes impuissantes ou des esclavagistes esclavagisés pour avoir perdu contre d’autres esclavagistes? L’histoire de l’esclavage n’est pas une chose simple, l’enquête généalogique nous dévoile souvent avec ahurissement qu’on peut être à la fois bourreau et victime… Sans compter que l’Afrique compte beaucoup de descendants d’esclaves esclavagisés dans leur propre patrie et dont certains, aujourd’hui, s’érigent en « nobles » pour prendre une revanche sur l’Histoire, en persécutant d’autres couches sociales issues de la lignée de leurs anciens maîtres… Non, l’histoire de l’esclavage n’est pas une simple affaire. Celui qui ne se sent pas prêt à affronter la vérité dans toute sa crudité et dans toute sa cruauté, doit s’en tenir loin. Parce que ça sent mauvais, très mauvais. Nous l’avons appris à nos dépens…

Africains ou Noirs de la diaspora, nous demeurons tous des Nègres aux yeux du colon chez qui nous nous retrouvons en exil forcé, à cause de l’intolérance de nos congénères. Aucune compromission ou reptation ne suffirait à nous soustraire du regard réducteur du petit colon narcissique, oublieux de sa vraie histoire et ne voulant s’en souvenir à aucun prix…

Sans vouloir m’attarder sur cet épineux sujet (que je réserve pour mes ouvrages), j’en viens directement au cas de l’auteur d’origine haïtienne, DANY LAFERRIÈRE, avec lequel resurgit le MYTHE DU NÈGRE-BAISEUR : COMMENT FAIRE L’AMOUR AVEC UN NÈGRE SANS SE FATIGUER.. Un titre kilométrique, long comme un phallus de Nègre mythique hantant les fantasmes de femmes d’esclavagistes sudistes! Un titre long comme un cauchemar qui n’en finit pas! Un titre long comme le retour dans un lointain et lugubre passé qui résiste à la mémoire! Un titre long comme la perpétuelle rotation de la Spirale de l’Éternel Retour! Grands Dieux! UN TITRE, UN SEUL, UN TITRE, ET SEULEMENT LE TITRE, ET VOILÀ LE SUCCÈS ASSURÉ dans l’univers des clichés réducteurs! Et voilà la consécration pour cet auteur nègre, désireux de se faire un capital sur le dos de ses frères méprisés et surexploités. De l’aveu même de son auteur : « Partout dans le monde, on m’a posé la même question. Pourquoi ce titre? Pourquoi pas! Une chose est sûre : je ne veux plus en entendre parler. J’en ai fait une overdose. Il me donne aujourd’hui envie de vomir…» Poursuivant sur sa confession, il écrit encore : « Le premier roman. Les dieux auraient pu attendre au moins le troisième pour m’atteindre. Le premier tir. En plein dans le mille. Même pas le premier roman. Le titre du premier roman. »

SI CE N’ÉTAIT ENCORE QUE CE TITRE QUI FAIT VOMIR SON PROPRE INVENTEUR! Que dire alors de ce chapitre affirmant que « LE NÈGRE EST DU RÈGNE VÉGÉTAL. IL A UNE ODEUR DE PLANTE »? Même LÉVY-BRUHL, le père du primitivisme, et LE COMTE DE GOBINEAU, l’artisan de l’inégalité des races, n’ont pas fait mieux! Un titre kilométrique, long comme un phallus de Nègre mythique, titre long comme un cauchemar interminable, titre long comme un retour dans un passé lugubre, et voilà Dany Laferrière infligé à la communauté haïtienne et noire en général comme « grand cerveau » et porte-parole dans une société québécoise en proie à une farouche quête identitaire. Après son mea culpa qu’on vient de lire et qui a été fait dans son autre ouvrage, CETTE GRENADE DANS LA MAIN DU JEUNE NÈGRE EST-ELLE UNE ARME OU UN FRUIT? (VLB, 2002), voilà que monsieur Laferrière récidive dans ce même ouvrage avec les CLICHÉS RACIAUX qui, de son propre aveu, constituent le SEUL GARANT DE SA RÉUSSITE AUPRÈS DU LECTORAT BLANC de l’Amérique du Nord. Les relations sexuelles tumultueuses entre le Nègre et la Blanche (surtout blonde) sont de l’avis de Dany Laferrière les vrais ingrédients pour faire saliver (et bander?) n’importe quel Blanc ou Blanche.

Persistant dans son fantasme (qu’il veut ériger en vérité commune), il ira jusqu’à attribuer aux
« écrivains nègres » son goût pour la chair blanche (la chair du maître blanc) qui doit être forcément une blonde représentant la lumière, le noir représentant dans l’imaginaire laferrien l’enfer (« NOIR COMME L’ENFER », est une expression utilisée par lui dans son livre au titre évocateur LA CHAIR DU MAÎTRE).
LES MOTIFS D’EXIL prennent eux-mêmes dans le discours laferrien une CONNOTATION SEXUELLE. Ainsi écrira-t-il : « Tous ces seins, toutes ces fesses, toutes ces dents, tous ces rires, ça finit par avoir un effet sur notre libido. Vous admettez? Et nous voilà en Amérique, et vous osez nous dire qu’on avait mal compris? Mal compris quoi? Je reprends la question. Qu’est-ce qu’on devait comprendre? Vous nous avez rendus fous de désir. Aujourd’hui, vous avez devant vous LA LONGUE FILE DES HOMMES (chez nous l’aventure reste l’apanage des hommes) AUX PÉNIS ARQUÉS, À L’APPÉTIT INSATIABLE, PRÊTS POUR LA GUERRE DES SEXES ET DES RACES. Nous irons jusqu’au bout, America. » (Cette grenade dans la main du jeune Nègre est-elle une arme ou un fruit?, VLB, 2002, page 44).

Il faut le voir écrit, noir sur blanc, pour le croire! Et ce Nègre exilé, qui n’est qu’un phallus en perpétuelle érection, est représenté par le « Bédouin du désert » qui, selon Dany Laferrière, n’est pas venu en Amérique pour travailler, mais « s’il avait parcouru le désert et traversé les mers, c’était simplement parce qu’on lui avait dit qu’en Amérique la BAISE ÉTAIT GRATUITE ET MULTIPLE. » (ibidem, page 43)
Ainsi, à en croire Dany Laferrière, tous les Nègres qui fuient les dictatures sordides ou autres aléas de la vie du bercail pour s’exiler en Amérique, en s’arrachant à leur culture, y viennent en réalité pour baiser gratuitement la femme blanche : la blonde aux yeux bleus! N’y a-t-il donc pas de « baise gratuite et multiple » en Afrique ou ailleurs dans les Caraïbes?

Quand de tels clichés proviennent de la plume même d’un Noir, qui est de surcroît un exilé politique, pourquoi s’étonner alors de l’accueil condescendant réservé aux immigrants noirs au Québec? Ces Noirs, fuyant la détresse psychologique subie dans leurs pays, qui viennent ici avec leurs rêves de vie meilleure, emportant dans leur besace d’exilés diplômes et expertises multiples, et qui se voient condamnés à des petits boulots dans les manufactures, dans les centres hospitaliers comme préposés aux bénéficiaires, dans le télémarketing si ce n’est pour devenir chauffeurs de taxi? Pourquoi s’étonner alors des allégations du PSYCHIATRE MAILLOUX selon lequel les Nègres ont un quotient intellectuel déficient par rapport aux autres groupes ethniques de l’Amérique du Nord?

À ce propos, j’attire l’attention sur les propos de l’avocate haïtienne, MARIE CARMEL NOZIFORT, qui a pris la défense du psychiatre Mailloux, soutenant qu’il n’est pas raciste mais un bouc émissaire qu’on veut sacrifier pour éviter d’aborder la vraie question : le racisme systémique qui maintient les Noirs dans le chômage ou dans les boulots minables. Et pour appuyer son argumentaire, cette avocate a avancé à juste raison : « Dany Laferrière a écrit Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer ». L’animateur télé, DENIS LÉVESQUE, ne l’a pas laissée développer son argumentaire… Comme le dit un proverbe mandingue : « Au lieu de t'en prendre à l'endroit qui t'a vu tomber, prends-toi-z-en à la pierre qui t'a fait trébucher. » Une façon de dire qu’au lieu de t’en prendre aux conséquences, prends-toi-z-en aux causes. Ceci pour abonder dans le sens de l’avocate haïtienne, maître Nozifort. Au lieu de blâmer le système québécois, commençons d’abord par clarifier la situation avec les Nègres de service qui cautionnent les mauvais traitements infligés à leurs frères, pourvu que le système leur jette un os à grignoter. « Le margouillat (lézard d'Afrique) n'arrive à s'infiltrer dans un mur que lorsqu'il y a une brèche.», dit un autre proverbe mandingue. C’est parce que les Noirs ne sont pas unis qu’ils sont exposés.

Il y a des choses qu’on lit sur les Noirs qu’on ne lira certainement jamais sur les JUIFS. QUI EST FOU? L’actrice noire HALLE BERRY, pour avoir simplement montré une photo moche et dit : « sur cette photo, je ressemble à ma cousine juive », a été TAXÉE D’ANTISÉMITE et forcée à s’excuser publiquement. Et harcelée par les lobbies juifs, après s’être humiliée à demander pardon pour un propos qui n’a aucune connotation raciste, ni antisémite. Avant d’écrire ou de publier des bêtises sur le Juif, il faut réfléchir 7 fois… Par contre, si c’est le Juif qui pousse un Nègre de service à dénigrer ses propres frères dans un livre ou dans un article, c’est le Dieu Tout-Puissant qui a parlé. Il n’y aura ni feu, ni fumée. Et on fera de cet écrit un succès planétaire…
Poussant le vice, et extériorisant son ressentiment contre l’Afrique, Dany Laferrière inventera une scène de discussion avec un taximan nigérian, balafré et très imbu de ses origines, présenté comme un « être de violence », auprès de qui il fera passer ce brûlant message: « C'est très simple, lui dis-je, m'adressant en même temps aux millions de Nègres, pourquoi je vous aimerais? Vous ne m'aimez pas. Ce n'est pas parce que vous êtes noirs que je dois vous aimer. VOUS, LES NÈGRES, VOUS ÊTES LES PREMIERS À VOULOIR MA PEAU. » (ibidem, p 121).

On ne peut être plus explicite! Laferrière s’adresse-t-il à quels Nègres ici, voulant soi-disant sa peau? S’adresse-t-il aux Nègres d’Afrique ou à ses congénères de la diaspora? Et pourquoi voudrait-on sa peau? Pour avoir « vendu son âme » comme il le dit encore à ce fameux taximan africain? Et s’il a vendu son âme au diable, qu’est-ce que nous-autres ont à y voir? Pourquoi veut-il se donner une importance qu’il n’a pas et qu’il n’aura jamais à nos yeux? Qui le connaît, lui, en Afrique?

Il y a certainement beaucoup de choses à dire sur les écrits nocifs de Dany Laferrière. Il faudra plus qu’un article, mais carrément un livre, pour extirper des mémoires tout le poison nocif qu’il y a inculqué.
Prenez les clichés véhiculés par l’Haïtien DANY LAFERRIÈRE, mettez-les côte à côte avec les élucubrations du Congolais ALAIN MABANCKOU dans Verre cassé, et vous comprendrez cette histoire d’amitié entre un Nègre d’Afrique et un Nègre de la diaspora, unis pour le meilleur et pour le pire pour servir la littérature coloniale destinée à fagoter le Nègre dans l’esclavage le plus crasse pour servir l’intérêt de la machine coloniale. D’où les incessants renvois d’ascenseur par chroniques interposées entre ces deux compères.

Mais de là à s’ériger en AVOCAT DU DIABLE pour une affaire pendante devant la justice pour CONTREFAÇONS EN BANDE ORGANISÉE ET ASSOCIATION DE MALFAITEURS, Dany Laferrière franchit un pas qui risque de l’emporter loin dans cet univers « noir comme l’enfer », pour reprendre sa propre expression. Parce qu’il y a des passages dans Verre cassé qui font croire que ce n’est pas Mabanckou, mais Laferrière, qui s’exprime. Ces passages critiques à l’intention de Laferrière auxquels « Mabanckou » répond par le « je ». Comme exemple, j’interpelle Laferrière ainsi: « Frère, qui voulus te faire panégyriste de la chair blanche ». Et dans Verre cassé, on me répond ainsi : « alors il me traitait de vendu, d’assimilé, d’esclave de la chair blanche ».

Qui s’exprime ici? Mabanckou ou Laferrière? Quand j’écrivais mon livre, avais-je seulement entendu parler de Mabanckou (qui errait encore entre les couloirs des maisons d’édition)? Pourquoi le critiquerais-je alors que je ne le connaissais ni d’Isis ni d’Osiris? Si je ne savais pas maintenant que le dénommé Mabanckou existe en chair et en os, j’aurais juré que c’est un pseudonyme utilisé par Laferrière pour se faire justice pour les critiques vitriolées que je lui adresse sans le nommer une seule fois… Je m’adresse à lui seulement à travers ses phrases assassines que je cite, en lui rappelant sa condition de petit Nègre de service qui se fait son beurre sur le dos de sa communauté. Je lui demandais tout simplement de parler, non pas au nom du Nègre, mais en son propre nom et de sa propre névrose par rapport à la peau blanche. Est-ce trop demander?
« Frère, si tu acceptes de mettre noir sur blanc des propos d’une extrême gravité sur un peuple, pourquoi refuses-tu qu’on réplique à tes divagations? Prônerais-tu la dictature, après avoir fui la dictature? »

Nègres de service, qui que vous soyez, africains ou exilés, laissez-nous parler de notre Afrique, l’Afrique qui a beaucoup fauté et qui revendique sa responsabilité historique dans sa propre chute au profit de la canaille mercantile, l’Afrique qui refuse la victimisation, l’Afrique qui se confesse pour échapper au piège de la culpabilisation tendu par ses fils exilés par sa faute, l’Afrique qui ne veut pas donner à l’Homme blanc une importance qu’il n’a pas eue dans l’histoire de l’Humanité, l’Afrique qui dit haut et fort : « Non, ce n’est pas vrai que c’est l’Occident qui nous empêche d’arriver à ceci ou cela. L’Occident n’est fort que parce que nous le rendons fort par nos discordes interminables. L’Occident n’est que notre fils que nous avons trop gâté en nous mettant à sa merci. L’Occident lui-même est sorti du ventre de l’Afrique-Mère pour s’exiler sur les terres neigeuses. Arrêtons de radoter ces discours d’impuissance et questionnons nos propres cultures. Arrêtons de voir la corruption chez les autres et focalisons-nous sur la corruption de nos propres cultures, qui se disent humanistes, tout en ayant permis les plus grandes calamités qui font la honte et le désespoir de l’espèce humaine. Désolidarisons-nous de ces idéologues nègres qui refusent d’établir la responsabilité historique de leurs ancêtres esclavagistes présentés comme des héros par des légendes farfelues s’abritant derrière des titres et des sobriquets pour les soustraire du jugement de la postérité : Sonjata, Fakoli, Tiramakan, etc,… Attelons-nous à la tâche et restituons fidèlement notre histoire qui a été soigneusement consignée dans nos musiques avec un langage que nous ne comprenons plus. Quand on ne comprend plus sa propre langue, que peut-on comprendre dans la vie? »

Nègres de service, qui vous jetez sur des histoires auxquelles vous ne comprenez rien, qui êtes plus préoccupés de la reconnaissance de l’Homme blanc que de la signification des choses, qui recourez à la sorcellerie sans connaître l’identité des esprits que vous invoquez sous les titres de Guédé, de Jumeaux Marassa, de Baron Samedi, d’Erzulie Dantor, etc, laissez-nous vous parler de ces Dieux que nous côtoyons au quotidien, laissez-nous vous dévoiler leur véritable identité. Laissez l’Afrique nommer les Dieux par leurs noms cachés. Celui qui ne peut invoquer un Dieu ou un Ancêtre par son nom de baptême, ne peut parler de magie à côté d’un initié aux secrets des Dieux. Vous qui voulez parler de tout et de rien, n’ayant ni mémoire ni réminiscences de vos existences antérieures, vous qui voulez invoquer les esprits, tout en s’attaquant à eux sans même le savoir, vous qui n’êtes ni Nègres ni Blancs ni rien, laissez-nous passer.
Vous qui ignorez qu’on ne peut écrire une histoire qu’on n’a pas vécue, qui ignorez les secrets de la réincarnation, qui ignorez que les morts reviennent pour confesser leurs crimes, qui ignorez que vie et mort sont deux illusions entre lesquelles gravite l’âme dans un incessant va et vient, vous qui n’accordez crédit qu’au corps, ignorant qu’il n’est que fourreau, écartez-vous de notre route, on ne peut arrêter l’inarrêtable, on ne peut étouffer l’air emplissant l’espace.

Nègres de service, qui que vous soyez, éloignez-vous de nous, vous ne pouvez survivre à la proximité de ce feu ardent qui nous entoure, un seul souffle de notre bouche suffirait à vous reléguer parmi les affaissés et les serpents qui virent Ra émerger des ténèbres originelles, des eaux originelles du Noun originel. Éloignez-vous de l’œil d’Horus, le Fils incestueux au physique ingrat. Nègres de service, cette musique est trop puissante pour votre ouïe orpheline des bruits primordiaux, un seul son des cordes de cette harpe originelle suffirait à dérober la terre sous vos pieds et à la faire s’enrouler sur vous comme une natte mortuaire.
Déguerpissez, éloignez-vous de notre route, cette route des Odyssées noires menant aux sources originelles, à l’amont de ces Amours et mémoire d’Outre-monde. Éloignez-vous de cette route insidieuse peuplée d’esprits millénaires que vous invoquez sans connaître. Qui n’a pas entre les lèvres les premiers mots de la Création ne peut rivaliser avec ce souffle émanant des profondeurs insondables. Ceci est un conseil de frère, un message d’amour. Sauf s’il n’est pas vrai qu’amour et châtiment sont deux frères jumeaux! Circulez et laissez-nous parler d’Histoire!

Mountaga Fané Kantéka
Juriste, journaliste et écrivain-poète

lundi 19 novembre 2007

Odyssées noires de Mountaga Fané Kantéka



« Le passé n’est jamais mort, il n’est même pas passé. », écrivait William Faulkner. Et la vérité occultée par la version officielle de l’Histoire, favorisant injustement les vainqueurs du jour, finit toujours par surgir un jour... 
Mountaga Fané, juriste, journaliste et écrivain-poète signe là une œuvre magistrale qui explosera comme une bombe en Afrique (encore rongée par les préjugés ethniques) et en Occident (où resurgissent périodiquement les clichés raciaux attribuant au Noir un quotient intellectuel déficient).
Lointain cri strident et profond, provenant du fin fond d'Outre-monde — univers intermédiaire entre ici-bas et l'au-delà —, transperçant les brumes de huit siècles d'atrocités pour venir éventer l'une des plus grandes conspirations historiques du 2e millénaire, ce récit jaillit et tonne tel un foudroyant coup de tonnerre déchirant le sommeil des élites politiques, religieuses et intellectuelles de cette partie d'Afrique dont l'histoire ne nous est parvenue qu'à travers les récits dorés de chroniqueurs arabes complaisants et de griots traditionalistes — relayés par des historiens et ethnologues complices — acquis aux causes des empereurs et rois corrompus qui ont ruiné, divisé, ensanglanté et mis le mors dans la bouche de leurs peuples pour les jeter en pâtures à l'Orient, préparant ainsi le terrain à cette abjecte domination occidentale qui maintient aujourd'hui le continent noir dans l'avilissement le plus outrancier.
Une cinglante gifle d'Outre-tombe qui vient confirmer que malgré ses subterfuges et ses prouesses incantatoires, une société est tôt ou tard appelée à faire face à ses crimes.

QUAND DANY LAFERRIÈRE SE FAIT L'AVOCAT DU DIABLE DU CONTREFACTEUR / MABANCKOU ET SES COMPLICES POURSUIVIS POUR CONTREFAÇONS EN BANDE ORGANISÉE ET

Montréal, le 13 novembre 2007

Profitant de sa position de chroniqueur littéraire au journal La Presse, DANY LAFERRIÈRE a pris un gros risque dans son article du dimanche 11 novembre 2007 (Derrière les livres), en volant au secours de son ami ALAIN MABANCKOU accusé de contrefaçons en bande organisée et association de malfaiteurs et onze autres chefs d’accusation dont la diffamation. Un communiqué de presse du 26 octobre 2007 avisait les médias de la plainte avec constitution de partie civile déposée auprès du Doyen des Juges d’instruction du TGI de Paris contre Mabanckou et ses complices (voir le document ci-dessous).Faisant un clin d’œil à ce communiqué de presse, avec la manière détournée qui est la sienne, Dany Laferrière affirme que les deux contrefaçons de Mabanckou sont des ouvrages légitimes, tout en avouant noir sur blanc que : « Je ne sais pas à quel moment, il s’est refugié quelque part pour oublier toute cette mondanité, et il a écrit le livre qui germait dans son ventre (Verre cassé, Seuil, 2005). Il nous racontait ses autres livres, jamais celui-là… Il a sorti de son ventre un autre livre : Mémoire de porc-épic (Seuil, 2006)…»
Réagissant à cet article, j’adressai à monsieur Laferrière par le canal de La Presse (un journal avec lequel j’ai été collaborateur) un courriel dans lequel je lui demandai s’il est prêt à témoigner devant le juge d’instruction qu’il a vu Mabanckou « sortir de son ventre » Verre cassé et Mémoire de porc-épic, tout en concédant qu’il ne sait pas à quel moment Mabanckou s’est retiré de la vie mondaine pour pondre soi-disant ces œuvres. Si Dany Laferrière ne sait pas à quel moment Mabanckou a décidé d’abandonner les noces pour se consacrer au dur labeur de l’écriture, comment peut-il alors affirmer, la main sur le cœur, dans le même article et dans la même phrase, que Mabanckou a « sorti de son ventre » ces deux ouvrages qui l’ont rendu célèbre? Par ailleurs je lui demandai si le sobriquet de Kunta, utilisé par Mabanckou pour me diffamer sur Wikipédia, est le même Kunta que monsieur Laferrière évoque dans son ouvrage (Cette grenade dans la main du jeune Nègre est-elle une arme ou un fruit?, VLB, 2002). Ce kunta à propos duquel monsieur Laferrière écrit qu’il l’a contacté par téléphone pour le mettre en contact avec un « magazine américain » qui cherchait et payait grassement une bonne plume pour un « reportage », un « reportage » que monsieur Laferrière aurait réalisé « sans quitter sa salle de bain ». La question est d’autant plus pertinente que de semblables propos sont consignés dans les aveux de Mabanckou sur le pillage organisé sur mon manuscrit à l’initiative de son mentor. Et dans les 87 tableaux comparatifs relatifs à la contrefaçon Verre cassé, il est question de monsieur Laferrière 7 fois. Alors, je répète ma question : Dany Laferrière est-il prêt à témoigner en justice qu’il a vu son ami Mabanckou « sortir de son ventre » les ouvrages incriminés Verre cassé et Mémoire de porc-épic ?

Mountaga Fané KantékaJuriste, journaliste et écrivain-poète

COMMUNIQUÉ DE PRESSE:

© Copyright 2007, Mountaga Fané Kantéka

ALAIN MABANCKOU ET SES COMPLICES DEVANT LA JUSTICE POUR CONTREFAÇONS EN BANDE ORGANISÉE ET ASSOCIATION DE MALFAITEURS

Montréal, vendredi 26 octobre 2007

L’industrie de la contrefaçon littéraire vit en ce moment une de ses heures les plus sombres! Le Doyen des Juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Paris est saisi d’une plainte avec constitution de partie civile contre, d’une part, Le Seuil et Alain Mabanckou pour deux contrefaçons (Verre Cassé publié en janvier 2005 et Mémoires de porc-épic, publié en août 2006) et d’autre part, Présence Africaine et Menaibuc pour L’origine biblique du racisme anti-noir paru en février 2006 sous la signature de Doumbi Fakoli.La plainte provient du journaliste et auteur malien Mountaga Fané Kantéka, installé au Québec dont le livre, intitulé Odyssées noires / Amours et mémoire d'Outre-monde (ISBN 2-980 9062-0-4, publié en octobre 2005), avait été envoyé sous forme de manuscrit au Seuil en juin 2004 et à Présence Africaine en juin 2005. Il en est alors sorti trois contrefaçons constatées à ce jour, laissant voir une entreprise en bande organisée et association de malfaiteurs.
La teneur des accusations est d’autant plus inquiétante que la plainte s’accompagne de 4.11 kg de documents de preuve, comprenant notamment plusieurs enquêtes recueillant des aveux des protagonistes et mettant des noms sur des visages cachés. Ces investigations, réalisées à l’appui de documents écrits et publiés, remontent une filière très lucrative, installée un peu partout dans le monde, et impliquant certains organes de presse dont le travail consiste à promouvoir les ouvrages contrefaisants et à assurer l’impunité aux personnes désignées comme prête-nom pour endosser des ouvrages qu’ils n’ont pas créés.
Un gros scandale en perspective qui fera tomber beaucoup de têtes! Nous vous laissons le soin d’en juger par vous-mêmes à travers l’extrait de la plainte qui suit :

EXTRAIT: PLAINTE AVEC CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE pour contrefaçons en bande organisée, association de malfaiteurs et autres chefs d’accusation

Montréal, vendredi 7 septembre 2007

Plaignant : Mountaga Fané Kantékajournaliste indépendant et écrivain-poète (figurant sur le Répertoire des Écrivains du Québec, membre du Bureau Malien de Droits d’auteur et de l’Union des Écrivains du Mali, membre fondateur de la Convention Nationale des Jeunes Juristes du Mali).Détenteur d’un Baccalauréat de Langues et Littérature, d’une Maîtrise de Droit Privé, mention carrières judiciaires et d’un Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées de journalisme

Au Doyen des Juges d’instructiondu Tribunal de Grande Instance de Paris4, Boulevard du Palais 75055 Paris RP

Objet : Contrefaçons de mon ouvrage Odyssées noires / Amours et mémoire d'Outre-monde (ISBN 2-980 9062-0-4), par Alain Mabanckou et Doumbi Fakoli avec la complicité des maisons d’édition Le Seuil (domiciliée au 27, rue Jacob 75261 Paris cedex 06), Présence Africaine (domiciliée au 25 bis, rue des écoles 75005 Paris) et Menaibuc (domiciliée au 38, rue Marx Dormoy 75018 Paris et représentée par monsieur Salomon Mezepo).

Monsieur le Doyen des Juges d’instruction,

Qu’il vous plaise de faire bon accueil de cette requête par laquelle je me constitue partie civile sur la base de l’article 1382 du code civil contre les maisons d’édition Le Seuil, Présence Africaine et Menaibuc, toutes domiciliées à Paris, ainsi que les auteurs Alain Mabanckou et Doumbi Fakoli pour contrefaçons en bande organisée et association de malfaiteurs.
Mon manuscrit intitulé Odyssées noires/ Amours et mémoire d'Outre-monde a été envoyé à partir de Montréal (Québec) à un an d’intervalle, le 26 juin 2004 au Seuil et le 1er juin 2005 à Présence Africaine. Il en a résulté trois contrefaçons que j’ai pu constater à ce jour dont deux perpétrées par le Seuil (Verre Cassé publié en janvier 2005 et Mémoires de porc-épic, publié en août 2006) et une par Menaibuc (L’origine biblique du racisme anti-noir paru en février 2006) avec le concours de Présence Africaine.
Des tableaux comparatifs annotés d’une extrême minutie laissent clairement apparaître :
- 87 éléments de mon ouvrage contrefaits dans Verre Cassé, signé par Alain Mabanckou
- 77 éléments de mon ouvrage contrefaits dans Mémoires de porc-épic, signé par Alain Mabanckou
- 64 éléments de mon ouvrage contrefaits dans L’origine biblique du racisme anti-noir, signé par Doumbi Fakoli.


Les tableaux comparatifs relatifs à Verre Cassé ont été établis avec mon manuscrit envoyé au Seuil en juin 2004. Les tableaux comparatifs relatifs à Mémoires de porc-épic (et L’origine biblique du racisme anti-noir) ont été faits avec mon livre publié en octobre 2005 qui correspond à la 2e version de mon manuscrit envoyé à Présence Africaine en juin 2005 et dont 21 éléments supplémentaires (qui ne figuraient pas dans la 1ère version envoyée au Seuil) sont repris par Mabanckou dans sa 2e contrefaçon. Il faut ajouter à cela deux éléments de la contrefaçon de Doumbi Fakoli (L’origine biblique du racisme anti-noir) qui renvoient à la 1ère version du manuscrit reçu par le Seuil.Au delà des copies serviles très nombreuses et des reprises frauduleuses allant du scénario à la thématique, du style aux métaphores, des personnages au décor, des éléments mythiques aux scènes, des critiques aux noms de lieux (de véritables actes de pillage prémédités et destinés à me tuer dans l’œuf), l’analyse des faits à l’appui des tableaux comparatifs annotés, révèle que, loin d’être des situations isolées, ces trois contrefaçons ont un lien étroit entre elles, laissant clairement voir une entreprise crapuleuse en bande organisée, dans le double but de me déposséder de mes droits d’auteur et de me persécuter pour les informations contenues dans mon ouvrage. Et ce, dans un mépris total des lois françaises, comme si ces maisons se savent investies d’un pouvoir de nuisance s’exerçant dans l’impunité la plus totale. Pour toutes ces raisons susmentionnées, je me constitue partie civile et invoque contre les parties précitées différents chefs d’accusation :
- contrefaçons au sens de l’article 335-2, al 1 et 3 du code de propriété intellectuelle et les articles 131-38 et 131-39 du code pénal
- contrefaçons en bande organisée au sens de l’article 335-2, al 4 du code de propriété intellectuelle
- association de malfaiteurs définie par l’article 450-1 du code pénal
- vol au sens de l’article 311-1 du code pénal- vol d’énergie prévu par l’article 311- 2 du code pénal
- vol avec circonstances aggravantes prévu par l’article 311-4, 1o et 8e du code pénal
- vol en bande organisée prévu par l’article 311-9 du code pénal
- abus de confiance, prévu par l’art 314-1 du code pénal
- escroquerie, prévue par l’art 313-1 du code pénal
- harcèlement moral, prévu par l’article 222-33-2 du code pénal
- atteinte au secret professionnel, prévue par l’article 226-13 du code pénal
Outre ces onze chefs d’accusation , j’invoque la diffamation prévue par l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 à l’encontre du Seuil et de monsieur Alain Mabanckou pour des propos diffamatoires contenus dans les deux ouvrages contrefaisants et aussi tenus par monsieur Mabanckou dans un courriel adressé à la radio CPAM de Montréal le 1er mai 2007 et réitérés sur le site de l’Encyclopédie Wikipédia du 27 au 31 juillet 2007.

Je me constitue également partie civile contre l’Encyclopédie Wikipédia pour des propos diffamatoires tenus à mon encontre sur leur site internet à la date du 27 au 31 juillet 2007 par un de ses administrateurs, répondant au nom de Kelson, s’autodéfinissant comme un homme « capable de monter facilement un(e) cabale », militant pour le compte de monsieur Alain Mabanckou (qui intervient lui-même sur ledit site sous le pseudonyme de Kunta) et ayant alimenté d’autres propos diffamatoires tenus par des internautes à la date du 1er août 2007.

Cette requête comprend 6 parties :

I- Les faits
II- Le concert frauduleux et l’association de malfaiteurs
III- Les mobiles

IV- Les compléments d’informations
V- Mes prétentions
VI- Les éléments de preuve


Aux tableaux comparatifs annotés des deux contrefaçons du Seuil sont annexées des pages d’enquête portant sur les aveux de monsieur Mabanckou. À la fin des tableaux relatifs à Verre cassé, un texte intitulé ’’ Les aveux de Mabanckou sur le pillage organisé de mon manuscrit’’, démontre un homme instrumentalisé par une industrie portée sur la contrefaçon à grande échelle, bénéficiant d’un impressionnant réseau de complicités, appelant en renfort une surmédiatisation destinée à décourager les velléités de poursuites judiciaires des victimes.
Ce texte dévoile aussi l’identité et les mobiles financiers qui ont conduit le mentor de Mabanckou à lui confier mon manuscrit pour qu’il le « vide de son contenu », tout en s’acharnant sur moi avec une rare violence. Il fait aussi la lumière sur l’existence d’un troisième larron (la pièce maîtresse) dont l’activité consiste à pourvoir le réseau de textes ramassés de gauche à droite (à travers le monde entier), servant d’éléments de pastiche pour camoufler la contrefaçon perpétrée sur mon ouvrage. Le texte finit avec les confessions de Mabanckou sur la « vie scélérate » qu’il mène et sa peur des conséquences désastreuses qui pourraient en résulter pour lui.
Dans les tableaux relatifs à Mémoires de porc-épic, il y a deux enquêtes supplémentaires. La première intervient après le tableau comparatif no 48. Intitulée ’’ Contrefaçons en bande organisée, prête-nom et usurpation d’identité’’, elle est le prolongement de l’enquête précédante et démonte le réseau de la contrefaçon qui fonctionne avec une multitude de collaborations anonymes, avec des « échanges de bons procédés » entre des maisons d’édition (employant souvent les mêmes collaborateurs), des techniques de fragmentation d’un ouvrage dans un but commercial et de limitation de risques de découverte de l’acte crapuleux (tout en étant une stratégie de diffamation orchestrée contre la victime, en cas de multiplicité de poursuites contre différents contrefaisants du même ouvrage), des campagnes médiatiques organisées avec des journalistes pour anticiper sur les poursuites judiciaires, en donnant massivement la parole à celui qui a été choisi par le réseau pour être « l’auteur » d’un ouvrage volé et contrefait (aux fins de s’accaparer l’identité de leur victime).
La deuxième enquête de ce 2e volet intervient après le tableau no 62 et s’intitule ’’De la contrefaçon à la sorcellerie / Grave aveu de « meurtre » fait par Mabanckou ’’. Ce dernier volet démontre assez explicitement comment la contrefaçon, telle qu’orchestrée et perpétrée par Mabanckou et ses complices, vu son extrême gravité et la violence et l’acharnement qui y sont associées, s’accompagne du désir ardent de meurtre de la victime, afin de la réduire au silence de façon définitive. Un désir de meurtre exprimé dans un jargon sorcier, perpétré rituellement et décrit par Mabanckou avec une précision chirurgicale.
Toutes ces enquêtes sont l’aboutissement de plusieurs mois de recoupements entre les écrits signés par Mabanckou, corroborés par plusieurs interviews qu’il a accordées aux médias et des textes publiés par de grands journaux français relatant la conjoncture difficile dans laquelle se trouvait le Seuil au moment où mon manuscrit lui parvenait. Ces enquêtes ont été réalisées avec toutes les rigueurs requises par le journalisme d’investigation. Elles seront regroupées dans un document intitulé L’énigme Mabanckou : comment devenir auteur célèbre sans être écrivain, destiné à la publication.
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Cette plainte a été envoyée le vendredi 19 octobre 2007 à partir de Montréal par courrier recommandé avec accusé de réception. Elle a été accompagnée d’un colis de 4.11 kg contenant les éléments de preuve.