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L’IDÉOLOGIE COLONIALE DE SENGHOR À MABANCKOU
Certaines pratiques ou institutions ont la vie si dure qu’elles survivront à la fin du monde. L’ESCLAVAGE occupe le premier rang dans la hiérarchie de ces pratiques ou institutions qui font la honte de l’espèce humaine et la place au dessous de l’espèce animale qui ignore ce fléau (sauf quand elle en est victime de la part de l’Homme). Ce phénomène, vieux comme la terre, change de formes et de visages, mais continue encore à humilier et à spolier des hommes au nom des grands mensonges érigés en dieux par la gent des idéologues grandiloquents. Le tenace mythe du « Nègre esclave », par opposition aux autres groupes ethniques, qui continue à nourrir les fantasmes des populations occidentales et à alimenter le fonds de commerce de certains Noirs, portés sur la victimisation manipulatrice, est à ranger parmi ces grands mensonges.
Nul groupe ethnique, qu’il soit blanc, rouge, jaune ou sémite, n’a échappé à ce fléau universel. Ce sont souvent d’anciens esclaves qui devinrent à leur tour de farouches esclavagistes. Rien n’a été fait aux Noirs sans la complicité d’autres Noirs. Une lecture rigoureuse de l’Histoire démontre assez bien que l’Occident n’avait ni les moyens ni même l’ambition de réduire l’Afrique à l’esclavage ou à la colonisation sans l’apport d’autres Africains. Si l’esclavage n’était pas déjà une institution ancrée dans les mœurs africaines (de concert avec le monde arabe), bien avant l’arrivée des négriers blancs en Afrique, aucun fils d’Afrique ne se serait retrouvé en Europe ou dans le Nouveau Monde par le biais de cette calamité. Si les troupes coloniales occidentales n’avaient pas reçu le soutien d’autres Africains (traîtres ou frustrés par les injustices des rois inconséquents), l’envahisseur blanc n’aurait jamais rêvé réduire l’Afrique. Et si les États africains d’aujourd’hui n’étaient pas dirigés par des chefs d’État fantoches (imposés par le système néocolonial libéral), aucun Blanc ne viendrait en Afrique affamer et pousser dans la tombe les peuples éprouvés par plusieurs siècles de viols et de spoliations. ÇA PREND TOUJOURS UN AFRICAIN POUR FOURRER UN AUTRE AFRICAIN.
Après avoir esclavagisé des Africains et colonisé l’Afrique avec la complicité d’autres Africains, l’esclavagiste et colonisateur occidental a laissé en héritage un mécanisme bien rôdé dirigé par des corrompus blancs et nègres, tous deux esclavagistes et colons, destiné à faire main basse sur tout ce qui peut contribuer à sortir l’Afrique de l’ornière et lui restituer sa dignité. Pillage systématique de la sève nourricière de l’Afrique, avec la connivence des vilains fils d’Afrique, incorrigibles fratricides!
FRANCE-AFRIQUE / LE CRIME CONTINUE (tahin party 2000), un petit livret qui tient à peine dans une main, est le cri du cœur lancé par l’auteur français FRANÇOIS XAVIER VERSCHAVE, paix à son âme, qui brosse un portrait aussi perspicace que macabre de la situation : « Depuis quarante ans, la politique française en Afrique est la continuation de l’ancienne logique coloniale : une suite d’actes criminels et de profits gigantesques. Corruption, meurtres, guerres, soutien aux dictatures, détournements de l’aide publique au développement… tous les moyens sont bons pour mettre la main sur les ressources des pays africains. »
Suffocant de rage et d’indignation, monsieur Verschave découvre avec ahurissement que dans les relations franco-africaines « la réalité dépasse la fiction » et attire l’attention sur L’ENJEU IDÉOLOGIQUE que représente la GRAND-MESSE DE LA FRANCOPHONIE. C’est cela mon propos! L’enjeu idéologique s’exprimant à travers la littérature qui est à la fois un prolongement et un support de cette funeste politique néocoloniale qui a commencé avec LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR, a continué avec YAMBO OUOLOGUEM, puis AMADOU KOUROUMA et se poursuit aujourd’hui avec ALAIN MABANCKOU. Le but recherché étant de maintenir des clichés insoutenables sur l’Afrique et les Africains afin de justifier d’une part les intrusions répétées de la France dans les affaires africaines et d’autre part d’EMPÊCHER L’ÉVEIL DES CONSCIENCES EN AFRIQUE.
On ne peut piller un peuple qui a une forte conscience de sa dignité et de son histoire. Pour continuer à piller l’Afrique, il faut maintenir cette fausse conception selon laquelle l’Afrique n’était rien avant l’arrivée du colon blanc et que sans l’Occident et son aide, rien n’est possible en Afrique. Ce n’est qu’à cette condition qu’on peut encore continuer à spolier l’Afrique. Les Africains, qui ne sont pas dupes de cette supercherie, qui s’insurgent contre cette PUANTE IMPOSTURE doivent faire les frais de leur quête de vérité au profit de médiocres petits Nègres, mythomanes et flambeurs, sans aucune consistance psychologique ou intellectuelle, à qui on offre une tribune pour qu’ils marchent sur le corps de leurs congénères. Sans état d’âme et dans l’impunité la plus totale!
Il ne suffit plus d’imposer à l’Afrique des chefs d’État sans envergure, il faut aussi lui imposer des ÉCRIVAINS FAÇONNÉS SUR MESURE par le petit colon rapace, sans cœur et sans cervelle, menteur et tueur. TUER LA MÉMOIRE D’UN CONTINENT POUR CONTINUER À LE PILLER SANS VERGOGNE, avec la complicité de ses vilains fils.
TUER LA MÉMOIRE D’UN CONTINENT AVEC UNE LITTÉRATURE EMPOISONNÉE écrite par la main de ses vilains fils.
« La raison est blanche, l’émotion est nègre… La raison blanche est analytique par utilisation et la raison nègre, intuitive par participation… Croyez-vous que nous puissions battre les Européens dans la mathématique, que les hommes singuliers exceptés, qui confirmeraient que nous ne sommes pas une race abstraite? », délirait ainsi LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR, un poète-idéologue infligé à l’Afrique comme étant un de ses « grands cerveaux ».
NÉGRITUDE OU SERVITUDE, avait été la puissante gifle assénée à ces singeries senghoriennes par l’impayable MARTIEN TOWA, magistralement emboîté par STANISLAS ADOTEVI et son anthologique NÉGRITUDE ET NÉGROLOGUES.
Malgré cette rude mise au point, la littérature coloniale nous est revenue avec YAMBO OUOLOGUEM avec son Devoir de violence et ses ravages du genre « comme si le Nègre avait une âme », puis avec les balourdises d’AMADOU KOUROUMA et ses « bâtard de bâtardise » et ses nocivités du genre : « Les Nègres sont de vrais maudits… » ou « Les Nègres naissent mensongers » et bien d’autres calamités destinées à encourager le vieux colon dans sa vorace cleptomanie et à le décharger du lourd fardeau de la mauvaise conscience qui le ronge et le déshumanise un peu plus tous les jours, le faisant sangloter nuitamment dans son lit, lors de ses insomnies inconsolables. Et toutes ces inepties de petits Nègres ont été récompensées par le petit colon avec des titres de docteur honoris causa ou des prix faits sur mesure par le système néocolonial pour décorer ses Nègres de service (des cancres survalorisés au détriment d’auteurs d’envergure comme CHEIKH ANTA DIOP, AMADOU HAMPÂTÉ BÂ, CHINUA ACHÉBÉ, MARTIEN TOWA, STANISLAS SPÉRO K. ADOTEVI et bien d’autres ténors de la culture africaine qui n’ont pas eu à se foutre par terre ou à nager dans la crasse).
Et l’Afrique aliénée, ne jurant que par la reconnaissance de cette métropole agonisante, s’est prosternée devant ces inventions coloniales, ces Peaux noires, masques blancs si bien diagnostiqués par le très regretté psychiatre FANON. Et le colon et sa négraille de service ont continué à marcher sur le corps de l’Afrique sanguinolente, ricanant sous cape de leurs rires d’hyènes, se saoulant la gueule et « mâchant du chewing gum »…
Tenant mordicus à une méthode qui a fait ses preuves, la littérature néocoloniale, a tôt fait d’ériger un Nègre de service dès que le dernier en mission commandée rend l’âme. C’est ainsi qu’après la mort de l’auteur de Monè, outrages et défis et sa funeste réflexion « Les Nègres sont de vrais maudits… », ALAIN MABANCKOU monte miraculeusement sur le podium, après avoir longtemps erré entre les couloirs des maisons d’édition françaises (l’Harmattan, le Serpent à plumes, Présence Africaine, Nouvelles du Sud, Maison rhodanienne de la poésie, Pauvert , Hoëbeke , Gallimard), danoise (Éditions Kaléidoscope) et québécoise (Mémoire d’encrier).
"Verre cassé" — une honteuse contrefaçon —, salué par l’establishment de la littérature coloniale, est très vite épinglé par le très perspicace critique DANIEL ATTIAS dans son billet, VIN FRELATÉ DANS UN VERRE CASSÉ, paru le 14 janvier 2007 : « Mabanckou par-ci, Mabanckou par-là, écrit-il. Même BERNARD PIVOT s’y est mis dans le JDD (Journal Du Dimanche). Je m’étais laissé avoir par ses éloges de l’Honneur de la tribu du très aimable Rachid Mimouni, mais bon, Mabanckou avait gagné des prix, avait même été nominé pour le Fémina. On a fait de son livre un spectacle théâtral pliant les spectateurs bruxellois de rire. J’AURAIS DÛ ME MÉFIER… »
Et après avoir exprimé le « malaise grandissant » qui s’empara de lui à la lecture de ce RAMASSIS DE CLICHÉS NAUSÉEUX, empesté d’odeur de caca, d’urine, de sperme et d’anus violenté massivement, dans un univers maremmatique dominé par l’omniprésence des mouches, le critique DANIEL ATTIAS mit le doigt sur le problème : « ET SUR LA 4E DE COUVERTURE, ON PEUT LIRE QUE QUI VEUT CONNAÎTRE L’AFRIQUE DOIT LIRE CE BOUQUIN PUANT. C’est un BOUQUIN DE MACHO ULTRACLASSIQUE plus représentatif de l’immense diaspora afro-maghrébine plus ou moins occidentalisée que de la vie africaine de Nouakchott à Kinshasha. Ou alors quelques uns de leur bar… il me semble tout de même que les ’’ maquis’’ de là-bas sont plus joyeux que le très célinien (mort à) Crédit a voyagé (au bout de la nuit) où traînaillent les épaves du livre »
Après ce funeste constat, monsieur ATTIAS conclut : « INTÉRESSANT DE VOIR COMMENT UN PRODUIT FRELATÉ DEVIENT UN OBJET BIEN VENDU QUAND ON MAÎTRISE LE MARKETING. » On ne peut aller plus loin dans la clairvoyance! Et dire que ce très perspicace critique ignorait que le « produit frelaté » en question est en plus un ouvrage issu de la contrefaçon! Le vol à grande échelle pour alimenter la littérature coloniale!
DE L’ESCLAVAGE À LA CONTREFAÇON LITTÉRAIRE
Avec le PHÉNOMÈNE MABANCKOU, la littérature coloniale a pris un gros risque en poussant l’arrogance jusqu’à VOLER, DE LA FAÇON LA PLUS IGNOBLE ET LA PLUS GROSSIÈRE QUI SOIT, sans même se donner la peine de prendre des précautions, un ouvrage écrit par un Africain imbu de sa dignité et de sa conscience historique, pour le confier à un de ses Nègres de service afin qu’il le dénature en scènes comiques et réductrices pour égayer l’ennui du petit colon raciste et mercantile, combler sa solitude et flatter son narcissisme meurtrier.
Ainsi, de l’esclavage au pillage systématique des ressources africaines, on en vient à la contrefaçon littéraire. DU GÉNOCIDE PHYSIQUE AU GÉNOCIDE CULTUREL, avec toujours la connivence des vilains fils d’Afrique. Un GÉNOCIDE CULTUREL déjà dénoncé dans les œuvres de CHEIKH ANTA DIOP qui avait rétabli un large pan de la mémoire africaine occulté par une LITTÉRATURE NAZIE qui s’était escrimée à blanchir ou « sémitiser » l’histoire nègre de L’ÉGYPTE NÈGRE. Cela valut à ce grand chercheur nègre une mort prématurée sous la persécution de son congénère SENGHOR, soucieux de préserver son mythe du « NÈGRE DES CHAMPS ET DES CHANTS » qui faisait bien l’affaire de ses maîtres blancs. On alla jusqu’à foutre le feu à son laboratoire, après sa mort, pour qu’il ne subsiste plus de traces de ses recherches, si ce n’est pour dérober ses travaux, en maquillant ce vol par un incendie.
La CONTREFAÇON LITTÉRAIRE, peu importe ses mobiles, n’est qu’une AUTRE FORME D’ESCLAVAGE. Déposséder quelqu’un du fruit de plusieurs années de travail intellectuel, c’est le soumettre à L’ESCLAVAGE MORAL, INTELLECTUEL ET PHYSIQUE. Aucune différence avec celui qu’on force à travailler dans les champs pour grossir les ventres obèses des esclavagistes et de leur progéniture. C’est l’aspect le plus révoltant de la contrefaçon. Cette révolte atteint son paroxysme devant le constat que cet esclavage débouche sur un DOUBLE ESCLAVAGES. En se faisant spolier par l’esclave du colon, on devient l’esclave de l’esclave du colon. ESCLAVE PAR RICOCHET! C’est cela qui est inacceptable pour un homme imbu de sa dignité d’homme et de sa conscience historique. SE FAIRE VOLER PAR UN MÉDIOCRE PETIT ESCLAVE DE L’ESTABLISHMENT NÉOCOLONIAL, EST LE PIRE CALVAIRE ENDURÉ PAR UN ESPRIT LIBRE ET FÉCOND.
Et ce double esclavages s’accompagne de l’HYPERMÉDIATISATION MISE EN PLACE PAR LA MACHINE COLONIALE destinée à couvrir le Nègre de service contrefacteur, et à lui donner massivement la parole pour qu’il usurpe l’identité de l’auteur spolié. Et ce médiocre petit Nègre de service en arrive à se prendre au sérieux, au point d’oublier qu’on se fout de sa gueule en catimini et que personne ne viendra à son enterrement quand il va casser la pipe. Que nulle larme de commisération ne sera versée sur son cadavre voué à l’oubli. Que nulle parole de rédemption ne s’adressera à son âme vouée à l’errance. Et qu’une fois mort, dans la misère la plus crasse, on s’empressera de le remplacer par un autre médiocre petit Nègre de service qui fait la queue et attend son tour pour manger dans le râtelier de la CANAILLE MERCANTILE, raciste et génocidaire… C’EST CELA LE SYSTÈME CAPITALISTE NÉOCOLONIAL. UN SYSTÈME QUI NE CONNAÎT NI L’HONNEUR, NI L’HUMANISME, NI LE RESPECT, NI LA NOBLESSE D’ÂME. UN SYSTÈME QUI NE JURE QUE PAR LE FRIC ET L’IMPOSTURE. ’’QUE LES PETITS POISSONS SE LAISSENT DÉVORER PAR LES REQUINS AUX DENTS ACÉRÉES ’’, TELLE EST SA DEVISE.
Et ça veut donner des leçons de morale, de démocratie et de civisme aux autres. Ils ont toujours raison, tout leur est dû et ils ne doivent rendre de compte à personne.
La pertinente analyse du critique DANIEL ATTIAS sur VERRE CASSÉ traduit assez bien ce phénomène de médiatisation malsaine qui entoure cette entreprise crapuleuse, destinée à TROMPER L’OPINION PUBLIQUE. Une analyse qu’on retrouve chez ÉTIENNE DE TAYO, MABANCKOU A T-IL PLAGIÉ?, malgré sa démarche un peu trop prudente visant à couper la poire en deux, pour éviter les foudres de la machine néocoloniale.
Cette fois-ci, le système néocolonial s’est hasardé sur un terrain miné, parce que CE SCANDALE NE SERA PAS ÉTOUFFÉ… Tous ceux qui y ont pris part, NÈGRES D’AFRIQUE OU DE LA DIASPORA, JUIFS, BRETONS, ETC., SERONT DÉMASQUÉS UN À UN ET TRADUITS DEVANT LA JUSTICE. Et si le terrain est miné de ce côté, comme l’a laissé entendre Mabanckou, les Ancêtres foulés au pied se feront un honneur de rappeler au petit colon décérébré que l’Histoire n’a pas commencé avec lui… Qu’il n’est qu’un enfant tardif, bien tardif, de l’Histoire humaine…Qu’il y a des choses sur lesquelles il n’aura jamais d’emprise. Ces choses qui se passent de mots et existent par delà la vie et la mort… et reviennent toujours… Ils se feront un honneur d’interpeller le petit colon rapace devant les Dieux et les hommes : « Petit colon, qui penses connaître et apprivoiser l’Afrique, tu ne connais l’Afrique, ni d’Isis ni d’Osiris. L’Afrique que tu as esclavagisée et colonisée, n’est pas l’Afrique qui s’exprime dans l’ouvrage que tu as usurpé et donné à tes Nègres de service pour qu’ils satisfassent à tes besoins irrépressibles de fuir la mémoire, cette mémoire qui te ramène à des réalités dont tu ne veux pas te souvenir. À aucun prix! Penses-tu donc que la mémoire est quelque chose à laquelle on peut échapper? »
DE L’AFRIQUE À LA DIASPORA : DANY LAFERRIÈRE ET LE MYTHE DU NÈGRE-BAISEUR
À l’instar d’AIMÉ CÉSAIRE et de FRANZ FANON de la Martinique, de RÉNÉ DÉPESTRE d’Haïti, pour ne citer que les francophones, certains auteurs de la diaspora noire, ont développé une conscience aiguë de leur dignité d’hommes et ont été des modèles en Afrique bien plus que Senghor, Ouologuem ou Amadou Kourouma. Comme l’a si bien remarqué LILYAN KESTELOOT, Aimé Césaire a eu auprès de la jeunesse africaine une audience que Senghor n’a eue. Malgré cette incontestable réalité, certains Nègres de la diaspora, qui reprochent aux Africains de les avoir vendus aux Blancs, ne font pas exception à la gigantesque tragi-comédie de l’imposture orchestrée par le système néocolonial occidental, oubliant volontiers que si des Africains les ont vendus, ce sont des Blancs qui les ont achetés et exploités. C’est toujours plus facile de pardonner au maître du moment qu’à l’exploité qui partage la même misère que soi. Comme quoi, certains ressentiments ne sont bien souvent que des prétextes pour mépriser ceux qui ne peuvent rien nous offrir en terme d’espèces sonnantes et trébuchantes…
C’est toujours plus facile de dire : « Les Africains sont ceci, cela… Les Africains nous ont fait ceci, cela ». Mais qu’en est-il de nos frères de la diaspora qui s’exterminent entre eux-mêmes, hors d’Afrique? Ceux qui sont si prompts à culpabiliser tous les Africains d’aujourd’hui pour des choses commises par certains Africains d’hier, ont-ils entrepris une enquête généalogique pour retracer leur Ancêtre vendu? Ont-ils fait une enquête pour savoir dans quelles conditions cet Ancêtre a été vendu? Faisait-il partie des victimes impuissantes ou des esclavagistes esclavagisés pour avoir perdu contre d’autres esclavagistes? L’histoire de l’esclavage n’est pas une chose simple, l’enquête généalogique nous dévoile souvent avec ahurissement qu’on peut être à la fois bourreau et victime… Sans compter que l’Afrique compte beaucoup de descendants d’esclaves esclavagisés dans leur propre patrie et dont certains, aujourd’hui, s’érigent en « nobles » pour prendre une revanche sur l’Histoire, en persécutant d’autres couches sociales issues de la lignée de leurs anciens maîtres… Non, l’histoire de l’esclavage n’est pas une simple affaire. Celui qui ne se sent pas prêt à affronter la vérité dans toute sa crudité et dans toute sa cruauté, doit s’en tenir loin. Parce que ça sent mauvais, très mauvais. Nous l’avons appris à nos dépens…
Africains ou Noirs de la diaspora, nous demeurons tous des Nègres aux yeux du colon chez qui nous nous retrouvons en exil forcé, à cause de l’intolérance de nos congénères. Aucune compromission ou reptation ne suffirait à nous soustraire du regard réducteur du petit colon narcissique, oublieux de sa vraie histoire et ne voulant s’en souvenir à aucun prix…
Sans vouloir m’attarder sur cet épineux sujet (que je réserve pour mes ouvrages), j’en viens directement au cas de l’auteur d’origine haïtienne, DANY LAFERRIÈRE, avec lequel resurgit le MYTHE DU NÈGRE-BAISEUR : COMMENT FAIRE L’AMOUR AVEC UN NÈGRE SANS SE FATIGUER.. Un titre kilométrique, long comme un phallus de Nègre mythique hantant les fantasmes de femmes d’esclavagistes sudistes! Un titre long comme un cauchemar qui n’en finit pas! Un titre long comme le retour dans un lointain et lugubre passé qui résiste à la mémoire! Un titre long comme la perpétuelle rotation de la Spirale de l’Éternel Retour! Grands Dieux! UN TITRE, UN SEUL, UN TITRE, ET SEULEMENT LE TITRE, ET VOILÀ LE SUCCÈS ASSURÉ dans l’univers des clichés réducteurs! Et voilà la consécration pour cet auteur nègre, désireux de se faire un capital sur le dos de ses frères méprisés et surexploités. De l’aveu même de son auteur : « Partout dans le monde, on m’a posé la même question. Pourquoi ce titre? Pourquoi pas! Une chose est sûre : je ne veux plus en entendre parler. J’en ai fait une overdose. Il me donne aujourd’hui envie de vomir…» Poursuivant sur sa confession, il écrit encore : « Le premier roman. Les dieux auraient pu attendre au moins le troisième pour m’atteindre. Le premier tir. En plein dans le mille. Même pas le premier roman. Le titre du premier roman. »
SI CE N’ÉTAIT ENCORE QUE CE TITRE QUI FAIT VOMIR SON PROPRE INVENTEUR! Que dire alors de ce chapitre affirmant que « LE NÈGRE EST DU RÈGNE VÉGÉTAL. IL A UNE ODEUR DE PLANTE »? Même LÉVY-BRUHL, le père du primitivisme, et LE COMTE DE GOBINEAU, l’artisan de l’inégalité des races, n’ont pas fait mieux! Un titre kilométrique, long comme un phallus de Nègre mythique, titre long comme un cauchemar interminable, titre long comme un retour dans un passé lugubre, et voilà Dany Laferrière infligé à la communauté haïtienne et noire en général comme « grand cerveau » et porte-parole dans une société québécoise en proie à une farouche quête identitaire. Après son mea culpa qu’on vient de lire et qui a été fait dans son autre ouvrage, CETTE GRENADE DANS LA MAIN DU JEUNE NÈGRE EST-ELLE UNE ARME OU UN FRUIT? (VLB, 2002), voilà que monsieur Laferrière récidive dans ce même ouvrage avec les CLICHÉS RACIAUX qui, de son propre aveu, constituent le SEUL GARANT DE SA RÉUSSITE AUPRÈS DU LECTORAT BLANC de l’Amérique du Nord. Les relations sexuelles tumultueuses entre le Nègre et la Blanche (surtout blonde) sont de l’avis de Dany Laferrière les vrais ingrédients pour faire saliver (et bander?) n’importe quel Blanc ou Blanche.
Persistant dans son fantasme (qu’il veut ériger en vérité commune), il ira jusqu’à attribuer aux
« écrivains nègres » son goût pour la chair blanche (la chair du maître blanc) qui doit être forcément une blonde représentant la lumière, le noir représentant dans l’imaginaire laferrien l’enfer (« NOIR COMME L’ENFER », est une expression utilisée par lui dans son livre au titre évocateur LA CHAIR DU MAÎTRE).
LES MOTIFS D’EXIL prennent eux-mêmes dans le discours laferrien une CONNOTATION SEXUELLE. Ainsi écrira-t-il : « Tous ces seins, toutes ces fesses, toutes ces dents, tous ces rires, ça finit par avoir un effet sur notre libido. Vous admettez? Et nous voilà en Amérique, et vous osez nous dire qu’on avait mal compris? Mal compris quoi? Je reprends la question. Qu’est-ce qu’on devait comprendre? Vous nous avez rendus fous de désir. Aujourd’hui, vous avez devant vous LA LONGUE FILE DES HOMMES (chez nous l’aventure reste l’apanage des hommes) AUX PÉNIS ARQUÉS, À L’APPÉTIT INSATIABLE, PRÊTS POUR LA GUERRE DES SEXES ET DES RACES. Nous irons jusqu’au bout, America. » (Cette grenade dans la main du jeune Nègre est-elle une arme ou un fruit?, VLB, 2002, page 44).
Il faut le voir écrit, noir sur blanc, pour le croire! Et ce Nègre exilé, qui n’est qu’un phallus en perpétuelle érection, est représenté par le « Bédouin du désert » qui, selon Dany Laferrière, n’est pas venu en Amérique pour travailler, mais « s’il avait parcouru le désert et traversé les mers, c’était simplement parce qu’on lui avait dit qu’en Amérique la BAISE ÉTAIT GRATUITE ET MULTIPLE. » (ibidem, page 43)
Ainsi, à en croire Dany Laferrière, tous les Nègres qui fuient les dictatures sordides ou autres aléas de la vie du bercail pour s’exiler en Amérique, en s’arrachant à leur culture, y viennent en réalité pour baiser gratuitement la femme blanche : la blonde aux yeux bleus! N’y a-t-il donc pas de « baise gratuite et multiple » en Afrique ou ailleurs dans les Caraïbes?
Quand de tels clichés proviennent de la plume même d’un Noir, qui est de surcroît un exilé politique, pourquoi s’étonner alors de l’accueil condescendant réservé aux immigrants noirs au Québec? Ces Noirs, fuyant la détresse psychologique subie dans leurs pays, qui viennent ici avec leurs rêves de vie meilleure, emportant dans leur besace d’exilés diplômes et expertises multiples, et qui se voient condamnés à des petits boulots dans les manufactures, dans les centres hospitaliers comme préposés aux bénéficiaires, dans le télémarketing si ce n’est pour devenir chauffeurs de taxi? Pourquoi s’étonner alors des allégations du PSYCHIATRE MAILLOUX selon lequel les Nègres ont un quotient intellectuel déficient par rapport aux autres groupes ethniques de l’Amérique du Nord?
À ce propos, j’attire l’attention sur les propos de l’avocate haïtienne, MARIE CARMEL NOZIFORT, qui a pris la défense du psychiatre Mailloux, soutenant qu’il n’est pas raciste mais un bouc émissaire qu’on veut sacrifier pour éviter d’aborder la vraie question : le racisme systémique qui maintient les Noirs dans le chômage ou dans les boulots minables. Et pour appuyer son argumentaire, cette avocate a avancé à juste raison : « Dany Laferrière a écrit Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer ». L’animateur télé, DENIS LÉVESQUE, ne l’a pas laissée développer son argumentaire… Comme le dit un proverbe mandingue : « Au lieu de t'en prendre à l'endroit qui t'a vu tomber, prends-toi-z-en à la pierre qui t'a fait trébucher. » Une façon de dire qu’au lieu de t’en prendre aux conséquences, prends-toi-z-en aux causes. Ceci pour abonder dans le sens de l’avocate haïtienne, maître Nozifort. Au lieu de blâmer le système québécois, commençons d’abord par clarifier la situation avec les Nègres de service qui cautionnent les mauvais traitements infligés à leurs frères, pourvu que le système leur jette un os à grignoter. « Le margouillat (lézard d'Afrique) n'arrive à s'infiltrer dans un mur que lorsqu'il y a une brèche.», dit un autre proverbe mandingue. C’est parce que les Noirs ne sont pas unis qu’ils sont exposés.
Il y a des choses qu’on lit sur les Noirs qu’on ne lira certainement jamais sur les JUIFS. QUI EST FOU? L’actrice noire HALLE BERRY, pour avoir simplement montré une photo moche et dit : « sur cette photo, je ressemble à ma cousine juive », a été TAXÉE D’ANTISÉMITE et forcée à s’excuser publiquement. Et harcelée par les lobbies juifs, après s’être humiliée à demander pardon pour un propos qui n’a aucune connotation raciste, ni antisémite. Avant d’écrire ou de publier des bêtises sur le Juif, il faut réfléchir 7 fois… Par contre, si c’est le Juif qui pousse un Nègre de service à dénigrer ses propres frères dans un livre ou dans un article, c’est le Dieu Tout-Puissant qui a parlé. Il n’y aura ni feu, ni fumée. Et on fera de cet écrit un succès planétaire…
Poussant le vice, et extériorisant son ressentiment contre l’Afrique, Dany Laferrière inventera une scène de discussion avec un taximan nigérian, balafré et très imbu de ses origines, présenté comme un « être de violence », auprès de qui il fera passer ce brûlant message: « C'est très simple, lui dis-je, m'adressant en même temps aux millions de Nègres, pourquoi je vous aimerais? Vous ne m'aimez pas. Ce n'est pas parce que vous êtes noirs que je dois vous aimer. VOUS, LES NÈGRES, VOUS ÊTES LES PREMIERS À VOULOIR MA PEAU. » (ibidem, p 121).
On ne peut être plus explicite! Laferrière s’adresse-t-il à quels Nègres ici, voulant soi-disant sa peau? S’adresse-t-il aux Nègres d’Afrique ou à ses congénères de la diaspora? Et pourquoi voudrait-on sa peau? Pour avoir « vendu son âme » comme il le dit encore à ce fameux taximan africain? Et s’il a vendu son âme au diable, qu’est-ce que nous-autres ont à y voir? Pourquoi veut-il se donner une importance qu’il n’a pas et qu’il n’aura jamais à nos yeux? Qui le connaît, lui, en Afrique?
Il y a certainement beaucoup de choses à dire sur les écrits nocifs de Dany Laferrière. Il faudra plus qu’un article, mais carrément un livre, pour extirper des mémoires tout le poison nocif qu’il y a inculqué.
Prenez les clichés véhiculés par l’Haïtien DANY LAFERRIÈRE, mettez-les côte à côte avec les élucubrations du Congolais ALAIN MABANCKOU dans Verre cassé, et vous comprendrez cette histoire d’amitié entre un Nègre d’Afrique et un Nègre de la diaspora, unis pour le meilleur et pour le pire pour servir la littérature coloniale destinée à fagoter le Nègre dans l’esclavage le plus crasse pour servir l’intérêt de la machine coloniale. D’où les incessants renvois d’ascenseur par chroniques interposées entre ces deux compères.
Mais de là à s’ériger en AVOCAT DU DIABLE pour une affaire pendante devant la justice pour CONTREFAÇONS EN BANDE ORGANISÉE ET ASSOCIATION DE MALFAITEURS, Dany Laferrière franchit un pas qui risque de l’emporter loin dans cet univers « noir comme l’enfer », pour reprendre sa propre expression. Parce qu’il y a des passages dans Verre cassé qui font croire que ce n’est pas Mabanckou, mais Laferrière, qui s’exprime. Ces passages critiques à l’intention de Laferrière auxquels « Mabanckou » répond par le « je ». Comme exemple, j’interpelle Laferrière ainsi: « Frère, qui voulus te faire panégyriste de la chair blanche ». Et dans Verre cassé, on me répond ainsi : « alors il me traitait de vendu, d’assimilé, d’esclave de la chair blanche ».
Qui s’exprime ici? Mabanckou ou Laferrière? Quand j’écrivais mon livre, avais-je seulement entendu parler de Mabanckou (qui errait encore entre les couloirs des maisons d’édition)? Pourquoi le critiquerais-je alors que je ne le connaissais ni d’Isis ni d’Osiris? Si je ne savais pas maintenant que le dénommé Mabanckou existe en chair et en os, j’aurais juré que c’est un pseudonyme utilisé par Laferrière pour se faire justice pour les critiques vitriolées que je lui adresse sans le nommer une seule fois… Je m’adresse à lui seulement à travers ses phrases assassines que je cite, en lui rappelant sa condition de petit Nègre de service qui se fait son beurre sur le dos de sa communauté. Je lui demandais tout simplement de parler, non pas au nom du Nègre, mais en son propre nom et de sa propre névrose par rapport à la peau blanche. Est-ce trop demander?
« Frère, si tu acceptes de mettre noir sur blanc des propos d’une extrême gravité sur un peuple, pourquoi refuses-tu qu’on réplique à tes divagations? Prônerais-tu la dictature, après avoir fui la dictature? »
Nègres de service, qui que vous soyez, africains ou exilés, laissez-nous parler de notre Afrique, l’Afrique qui a beaucoup fauté et qui revendique sa responsabilité historique dans sa propre chute au profit de la canaille mercantile, l’Afrique qui refuse la victimisation, l’Afrique qui se confesse pour échapper au piège de la culpabilisation tendu par ses fils exilés par sa faute, l’Afrique qui ne veut pas donner à l’Homme blanc une importance qu’il n’a pas eue dans l’histoire de l’Humanité, l’Afrique qui dit haut et fort : « Non, ce n’est pas vrai que c’est l’Occident qui nous empêche d’arriver à ceci ou cela. L’Occident n’est fort que parce que nous le rendons fort par nos discordes interminables. L’Occident n’est que notre fils que nous avons trop gâté en nous mettant à sa merci. L’Occident lui-même est sorti du ventre de l’Afrique-Mère pour s’exiler sur les terres neigeuses. Arrêtons de radoter ces discours d’impuissance et questionnons nos propres cultures. Arrêtons de voir la corruption chez les autres et focalisons-nous sur la corruption de nos propres cultures, qui se disent humanistes, tout en ayant permis les plus grandes calamités qui font la honte et le désespoir de l’espèce humaine. Désolidarisons-nous de ces idéologues nègres qui refusent d’établir la responsabilité historique de leurs ancêtres esclavagistes présentés comme des héros par des légendes farfelues s’abritant derrière des titres et des sobriquets pour les soustraire du jugement de la postérité : Sonjata, Fakoli, Tiramakan, etc,… Attelons-nous à la tâche et restituons fidèlement notre histoire qui a été soigneusement consignée dans nos musiques avec un langage que nous ne comprenons plus. Quand on ne comprend plus sa propre langue, que peut-on comprendre dans la vie? »
Nègres de service, qui vous jetez sur des histoires auxquelles vous ne comprenez rien, qui êtes plus préoccupés de la reconnaissance de l’Homme blanc que de la signification des choses, qui recourez à la sorcellerie sans connaître l’identité des esprits que vous invoquez sous les titres de Guédé, de Jumeaux Marassa, de Baron Samedi, d’Erzulie Dantor, etc, laissez-nous vous parler de ces Dieux que nous côtoyons au quotidien, laissez-nous vous dévoiler leur véritable identité. Laissez l’Afrique nommer les Dieux par leurs noms cachés. Celui qui ne peut invoquer un Dieu ou un Ancêtre par son nom de baptême, ne peut parler de magie à côté d’un initié aux secrets des Dieux. Vous qui voulez parler de tout et de rien, n’ayant ni mémoire ni réminiscences de vos existences antérieures, vous qui voulez invoquer les esprits, tout en s’attaquant à eux sans même le savoir, vous qui n’êtes ni Nègres ni Blancs ni rien, laissez-nous passer.
Vous qui ignorez qu’on ne peut écrire une histoire qu’on n’a pas vécue, qui ignorez les secrets de la réincarnation, qui ignorez que les morts reviennent pour confesser leurs crimes, qui ignorez que vie et mort sont deux illusions entre lesquelles gravite l’âme dans un incessant va et vient, vous qui n’accordez crédit qu’au corps, ignorant qu’il n’est que fourreau, écartez-vous de notre route, on ne peut arrêter l’inarrêtable, on ne peut étouffer l’air emplissant l’espace.
Nègres de service, qui que vous soyez, éloignez-vous de nous, vous ne pouvez survivre à la proximité de ce feu ardent qui nous entoure, un seul souffle de notre bouche suffirait à vous reléguer parmi les affaissés et les serpents qui virent Ra émerger des ténèbres originelles, des eaux originelles du Noun originel. Éloignez-vous de l’œil d’Horus, le Fils incestueux au physique ingrat. Nègres de service, cette musique est trop puissante pour votre ouïe orpheline des bruits primordiaux, un seul son des cordes de cette harpe originelle suffirait à dérober la terre sous vos pieds et à la faire s’enrouler sur vous comme une natte mortuaire.
Déguerpissez, éloignez-vous de notre route, cette route des Odyssées noires menant aux sources originelles, à l’amont de ces Amours et mémoire d’Outre-monde. Éloignez-vous de cette route insidieuse peuplée d’esprits millénaires que vous invoquez sans connaître. Qui n’a pas entre les lèvres les premiers mots de la Création ne peut rivaliser avec ce souffle émanant des profondeurs insondables. Ceci est un conseil de frère, un message d’amour. Sauf s’il n’est pas vrai qu’amour et châtiment sont deux frères jumeaux! Circulez et laissez-nous parler d’Histoire!
Mountaga Fané Kantéka
Juriste, journaliste et écrivain-poète