mercredi 15 septembre 2010

MALI : CÉLÉBRATION DU CINQUANTENAIRE AU MILIEU DES ORDURES

Au moment même où les préparatifs vont bon train pour la célébration en fanfare du cinquantenaire de leur « indépendance », des Maliens doivent affronter la menace de l’une des « 12 plaies d’Égypte » : la PESTE.

En effet, malgré le cri de cœur lancé sur ce blog (’’Épidémie de saleté à Bamako’’), la capitale malienne a amorcé sa vitesse de croisière dans la décomposition au sens le plus primitif du terme. Une MALÉDICTION DE PUANTEUR semble s’être abattue sur la ville de Bamako. On y est assailli par une omniprésente ODEUR D’ORDURES MOUILLÉES, avec une INVASION DE RATS et de bestioles qui n’épargnent rien sur leur passage.

L’INCIVISME AU SOMMET DE L’ADMINISTRATION

Ce fléau n’a pourtant rien à voir avec une quelconque fatalité. Il relève plutôt d’une affligeante banalité : l’incivisme des autorités maliennes. Le bât blesse au niveau de ceux-là mêmes qui sont censés non seulement donner le bon exemple, mais prendre des initiatives en la matière. Non seulement les MAIRES de Bamako ne font pas correctement leur boulot, ils empêchent de surcroit les bonnes volontés de se rendre utiles.

Les SERVICES DE RAMASSAGE D’ORDURES — des organismes privés que les citoyens payent pour enlever leurs ordures —sont littéralement PARALYSÉS par d’obscures décisions administratives. Depuis plusieurs semaines, ils se voient interdire l’accès des dépotoirs publics. Trimballés de gauche à droite, et ne sachant plus où donner de la tête, ils sont contraints de pénaliser leurs clients en les laissant en plan avec leurs poubelles débordantes. Résultat : on peut difficilement faire un pas dans les rues et dans les cours de Bamako sans se heurter à des amoncellements de déchets. Ce sont donc les rues intérieures des quartiers et les cours des maisons qui servent de dépotoirs de substitution. Une façon pour les autorités maliennes de CACHER LA FACE HIDEUSE DES PLACES PUBLIQUES et à la cantonner dans les endroits moins visibles — à la veille de la célébration du cinquantenaire.

Cette POLITIQUE DE L’AUTRUCHE s’apparente à un véritable COMPLOT D’ÉTAT contre des citoyens maliens— suffocant sous la double puanteur de la saleté et de l’indignation.
Plus scrupuleux de leur MISSION DE CIRCONSTANCE que du bien-être des populations, les pouvoirs publics maliens s’escriment à masquer avec du VERNIS la rouille qui entache les vieilles installations (comme le Pont des Martyrs), à boucher quelques nids de poule et à inaugurer de nouvelles réalisations pour la grande EXHIBITION en vue. Bref, faire le beau sur la place publique, tout en laissant l’intérieur sale!

Pourtant, une infime partie des MILLIARDS investis dans l’organisation de la fanfare du cinquantenaire suffirait à soulager les populations de cette PLAIE BIBLIQUE…

MOUNTAGA FANÉ KANTÉKA
mountaga40@hotmail.com