Beaucoup de choses se disent en ce moment dans les coulisses, à propos de la succession du président malien ATT qui, bon gré mal gré, devra tirer sa révérence en 2012. Définitivement! Ces mille et une supputations divisent deux camps : ceux qui parlent d’un CANDIDAT DÉJÀ PROGRAMMÉ pour prendre le relais et ceux qui parlent de RISQUE DE GUERRE CIVILE entre différents prétendants.
Le premier camp se fie à une pratique ayant consacré l’« élection » de l’actuel chef d’Etat, à qui son prédécesseur Alpha Oumar Konaré a passé la main. Ce camp spécule donc autour des VIEILLES TÊTES qui engorgent l’espace politique dont SOUMAÏLA CISSÉ et IBRAHIM BOUBACAR KEITA — de VIEUX BARONS de l’Adema ayant créé leurs propres partis.
L’autre camp, parlant de guerre civile, ne se démarque du premier que par le scénario. Tout en retenant la formule de passation du pouvoir à l’un des anciens dignitaires du paysage politique, ce camp prévoit une guerre sans merci entre les prétendants privilégiés, au point de mettre le pays en ébullition.
Et si finalement ces deux camps se trompaient ?
LE COUP QU’ON NE VOIT PAS VENIR
Ce que ces deux camps ont de commun, c’est le RÉFLEXE DU DOMINÉ, un conditionnement social qui les éloigne de toute perspective de changement. Par paresse intellectuelle ou par esprit de connivence, leur VISION est LIMITÉE aux VIEUX BOUCS POLITIQUES — traînant derrière eux des casseroles — auprès desquels ils veulent se positionner, dans le but évident de se faire une place au soleil.
Or, quelqu’un qui s’intéresse un temps soit peu aux mouvements sociaux, qui prête une oreille attentive aux BRUITS DE FOND ou qui se donne la peine d’engager une conversation soutenue sur l’alternance politique dans certains milieux, réalise que QUELQUE CHOSE D’INATTENDU — et de GRANDIOSE — peut se passer en 2012 au Mali…
Un TRAVAIL DE TERRAIN laisse entrevoir un SILENCIEUX ÉCŒUREMENT au niveau de différentes couches sociales qui n’attendent qu’une INITIATIVE FÉDÉRATRICE pour déclencher un MOUVEMENT DE MASSE qui changera le paysage politique malien de fond en comble. Ce MASSIF ÉCŒUREMENT se constate à bien de niveaux : chez des analphabètes ou des gens faiblement scolarisés qui triment à longueur de journée pour trouver leur pitance, chez une classe moyenne en mal de perspective, chez une certaine élite qui voit d’un très mauvais œil la CULTURE DE MÉDIOCRITÉ établie par les régimes Konaré et Touré. Et surtout chez une JEUNESSE LABORIEUSE, DIPLÔMÉE SANS EMPLOI STABLE, qui montre un inhabituel TEMPÉRAMENT RÉVOLUTIONNAIRE tranchant avec le larbinisme passif des mendiants sociopolitiques. Une jeunesse hardie— peinant pour survivre et fatiguée de voir des FILS À PAPA et des OPPORTUNISTES politiques les snober avec du BIEN MAL ACQUIS — qui, récemment, n’a pas hésité à envahir un ministère pour réclamer son complément de salaire pour des contrats à durée déterminée.
Une discussion avec ces laissés-pour-compte donne froid dans le dos. L’impatience et la colère qui les animent ne laissent aucun doute sur l’imminence d’une EXPLOSION SOCIALE dont ils seront les principaux acteurs. C’est une FORCE POLITIQUE qui couve et qu’on ne pourra pas facilement corrompre, parce qu’ayant déjà fait les frais de cette corruption et DÉSABUSÉE par les promesses électorales non tenues à leur égard. Tout ce que veulent ces jeunes, c’est un CHANGEMENT RADICAL qui les associera à la gestion des affaires publiques. Ils veulent DÉFAIRE la RACE DE RAPACES qu’ils ont contribué à mettre en place.
« TOUS LES VIEUX, DEHORS ! »
Le modèle de « PÈRE DE LA NATION », comme celui du « BON PÈRE DE FAMILLE » ont fait LONG FEU au Mali. Ni l’un ni l’autre n’a fait ses preuves. JAMAIS la sagesse dans la gestion des affaires publiques n’a été au rendez-vous avec les 3 derniers présidents. Et pour finir, la bravoure, elle aussi, a déserté l’espace politique, laissant le PAYS À LA MERCI DES ÉTRANGERS qui viennent piller ses richesses et détruire son écosystème, au vu et au su des jeunes qui se demandent finalement ce que c’est cette histoire de « père de la nation ».
Un père de la nation qui n’est jamais là quand il le faut, un père de la nation incapable de tenir tête aux BLANCS et aux ARABES, un père de la nation incapable de protéger sa famille contre les BRIGANDS et les TERRORISTES, un père de la nation qui se fait publiquement HUMILIER par ses pairs qui l’obligent à négocier le NON-NÉGOCIABLE, un père de la nation COMPLICE DES DÉPRÉDATEURS de son pays, un père de la nation qui ne répugne pas à DILAPIDER L’HÉRITAGE de ses enfants, un père de la nation aussi cupide que pusillanime, un père de la nation INCAPABLE DE STABILISER L’ÉCOLE, un père de la nation incapable de TROUVER DU TRAVAIL à ses enfants, un père de la nation incapable de NOURRIR et de SOIGNER sa famille, un père de la nation incapable de REGARDER SES ENFANTS DANS LES YEUX et de leur DIRE LA VÉRITE... En somme, un père de la nation dont on se passerait bien volontiers.
C’est cela l’ÉTAT D’ESPRIT qui anime la jeunesse hardie face au CUISANT ÉCHEC DES VIEUX POLITICARDS. Et, se dit-elle : « Puisque les vieux ont montré leurs limites, le PRIVILÈGE DE L’ÂGE ne saurait plus être un argument décisif. Pourquoi ne pas essayer avec UN JEUNE de notre génération avec lequel nous avons la MÊME VISION des choses. Après tout, les EXEMPLES RÉCENTS DE BON LEADERSHIP EN AFRIQUE se trouvent auprès de JEUNES PRÉSIDENTS comme THOMAS SANKARA et JERRY RAWLINGS, ayant apporté des CHANGEMENTS NOTABLES dans leurs pays respectifs. »
En dernier ressort, la question qui s’impose est fatalement : « Pourquoi ne pas foutre tous les VIEUX DEHORS ? » Et qui s’en plaindrait ? Qui se plaindrait qu’on jette PAR-DESSUS BORD, les SOUMAÏLA CISSÉ, IBK ET CONSORTS ? N’ont-ils pas fait leur temps ? Peuvent-ils seulement représenter l’AVENIR ?
(À SUIVRE)
MF KANTÉKA
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