Si l’impérialisme occidental voulait détruire les nouveaux États africains, il a en partie réussi
son coup. Grâce au poison très efficace qu’est la « démocratie ». Un concept aussi
abstrait que flou qui, au lieu de favoriser l’égalité ou le mérite, n’a fait
qu’accentuer la division et la corruption dans des sociétés déjà gangrénées par
des clivages ethniques ou de castes. Pour m’en limiter au Mali, beaucoup de mes
compatriotes s’accordent pour dire que la « démocratie » a carrément
tué ce pays, en y consacrant la MORT DE TOUTE FORME D’AUTORITÉ, favorisant l’effritement du tissu
social et brouillant les repères grâce auxquels fonctionnait cette société. Et
surtout, en y instaurant une AUTRE FORME DE DICTATURE : celle du GAIN MAL
ACQUIS.
On assiste à l’émergence d’un OSTENTATOIRE EGOÏSME, aussi
féroce que destructeur. Si bien que le VÉRITABLE DANGER qui guette le Mali n’est pas la
menace de partition brandie par les rebelles touaregs ou l’intégrisme brandi
par les islamistes, mais celle d’une EXPLOSION SOCIALE pouvant prendre des
formes variées, toutes aussi tragiques.
LES RAVAGES D’UNE DÉMOCRATIE COCA-COLA
Comme le rappelait NYERERE, la démocratie doit se faire
conformément à l’histoire, à la culture et au niveau de développement d’un pays
et ne peut se concevoir « comme une BOUTEILLE DE COCA-COLA que chacun est
obligé de boire. » En fait de bouteille de coca-cola, il aurait dû parler
de CIGÜE, ce poison que le philosophe grec Socrate fut condamné à boire pour
succomber. C’est cela qui est arrivé au Mali, face aux diktats des institutions
de Bretton Woods, faisant de la « démocratie », présentée comme la
voie toute indiquée pour le « développement », une condition pour
leur aide financière. Et depuis, ce pays a amorcé une pente dangereuse, au
point que certains en arrivent à regretter le temps de la dictature militaire
du Général Moussa Traoré qui, à l’époque, avait justement pressenti en cette
démocratie imposée une « CAMISOLE DE FORCE » que le Mali n’était pas
prêt à porter.
Le problème réside en réalité au niveau de la FORME que
cette « démocratie » a prise chez nous. Au lieu d’une
« démocratie sociale » qui aurait véritablement soulagé les
populations, on s’est retrouvé parachuté, sans aucune préparation, dans l’une des
PIRES FORMES DE GOUVERNANCE. Un succédané de « démocratie libérale »
ou DÉMOCRATIE DE
MARCHÉ s’inspirant
du LIBÉRALISME
SAUVAGE qui fait tant de ravage dans certains pays occidentaux, pourtant
culturellement mieux aguerris que nous
sur la question. Et le DOGME s’est très vite enraciné chez nous que c’est cela
LA « DÉMOCRATIE »,
dans le meilleur des mondes. La panacée !
Mal inspirés ou opportunistes, nos intellos, naguère
zélateurs du parti unique UDPM, ont tôt fait de tourner casaque, adoptant des procédures
et des institutions (des coquilles vides) et des mœurs nouvelles pour faire
avaler aux populations cette dangereuse mixture. Avec à la clé une FLORAISON DE
PARTIS POLITIQUES en proie à l’ERRANCE IDÉOLOGIQUE, n’ayant comme seul objectif que la prise
du pouvoir pour accéder aux richesses nationales. D’où des formations à base
régionaliste, avec la rapide émergence d’une BOURGEOISIE COMPRADORE faite de
nouveaux riches qui ont saigné le pays à blanc, notamment par le truchement des
privatisations massives des entreprises publiques, l’attribution de marchés de
gré à gré, la spéculation foncière, etc.. Le DÉTOURNEMENT DES RICHESSES NATIONALES
se faisant avec la complicité de leurs PARTENAIRES OCCIDENTAUX, prêts à tout
pour CAUTIONNER ces FORFAITURES à travers leurs médias, fermant les yeux sur
les FRAUDES ÉLECTORALES
MASSIVES. Ainsi, l’AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT, ayant servi d’objet de chantage pour
l’instauration de la « démocratie », retourne en partie dans les pays
occidentaux, par le truchement de cette IMPOSTURE.
LES FILS À PAPA DE LA DEUXIÈME GÉNÉRATION
Après avoir été victime des gabegies de la première vague,
le Mali ploie maintenant sous le poids d’une nouvelle génération de
« démocrates » compradors, plus résolus que jamais à faire mieux que
leurs pères dans le banditisme politique et l’enrichissement illicite, via le
démantèlement du patrimoine national. Ayant grimpé l’échelle sociale avec le
nom, le réseau et les ressources de leurs pères retraités, ils veulent en
imposer aux autres, brandissant souvent des titres fictifs prétendument obtenus
en Occident. Au fond, leur devise est la suivante : « J’ai préséance
sur les autres, du fait de l’héritage politique de mon père. » Pour ne pas
dire : « Mon mérite est que mon père a su mieux se prostituer que vos
pères. » ou « Je sais mieux me vendre que vous ne pouvez le
faire ».
Ils savent effectivement bien se vendre, puisqu’ils ont
compris qu’il faut passer par des BLANCS et leurs réseaux pour s’imposer dans
son propre pays. Pour cela, ils accepteraient volontiers de devenir FRANCS-MAÇONS
ou autres sectaires, pourvu que cela les mène au sommet…
À suivre
Mountaga Fané Kantéka