Cher
ami
Entends-donc
Ce chant du poète-guerrier
Le parcours du combattant
Par les vagues emporté
La tête tantôt sans l’eau, tantôt à l’air libre
Mes périodes d’apnée, dans les abîmes je m’engouffre
Et la vie me nargue avec ses dents de murène
Et voilà que soudainement, sans que j’en revienne
Cette main invisible me propulse hors des flots
Et la massue du destin a tôt fait de me replonger sous l’eau
Mes poumons ont juste eu à se réaérer
Que j’ai de nouveau tôt fait de m’égarer
Ah, l’ami, je te surprends là avec ce regard
De tristesse mêlé à mon égard
Ces yeux envieux sur mes conquêtes s’attardant
Sans égard à mon vécu de conquérant
Sais-tu seulement combien j’ai eu à en mourir?
Sais-tu seulement jusqu’où je suis allé les quérir?
Sur mon chemin, l’affection étranglée
Le rêve étouffé, la joie muselée
Sur mon parcours, les terrains minés
Les traquenards avortés, les cauchemars surmontés
Ami, tu me contemples et tu m’admires?
Et de ma place tu veux faire tienne sans coup férir?
Mais combien de montagnes, combien de chaînes
Serrais-tu prêt à escalader, à briser sans haine
Combien d’océans, combien de contrées
Serais-tu prêt à sillonner sans rechigner?
Cher ami, vie de combattant n’est guère sinécure
C’est une partie d’éternelles guerres