Dans
les méandres du labyrinthe
De
mes multiples contraintes
Et
de mes pensées amères
Comme
un somnambule j’erre
Au
gré des lueurs intermittentes
De
mon inspiration pétillante
A
travers les impasses
Que
volontiers j’outrepasse
Guidé
par le désir ardent
De
rompre ce sort entravant
Fardeau
de l’adversité perfide
Émanant des hommes immondes
Hardi,
déterminé et conquérant
Je
secoue les murs encombrants
A
la recherche de ces chemins lumineux
Qui
me mènent aux jours heureux
Que
je ne connus que dans de subreptices rêves
Qui
jalonnent mes rares moments de trêve
Emporté
par les torrents des eaux houleuses
Qui
me font chavirer vers des gouffres périlleux
J’esquive
les écueils avec mes armes miraculeuses
Confiant
dans ma bonne fortune sous ce ciel capricieux
Alliant
bravoure, ténacité, pouvoir et vouloir
Je
cherche à m’accrocher à quelque îlot d’espoir
Qui
ne manquera pas de surgir sur mon parcours
Parsemé
de ronces, mais peuplé de rêves d’amour
Dans
le tumulte de mes barouds, une petite voix
Me
susurre souvent à l’oreille cette musique de joie
Sortie
de ma mémoire à cause des déboires de la vie
Et
cette douce voix, venant de lointaine contrée, me dit :
« Frère,
qui m’aimes sans me connaître, je t’attends… »
Ah,
qu’il sonne doux à l’ouïe ce chant de printemps !
Ô,
ma sœur bien-aimée que j’aime depuis si longtemps
Âme
sœur de lointaine contrée que j’aime sans connaître
Toi
qui sais si bien nourrir tant d’espoirs dans mon ventre
Toi
que depuis si longtemps, dès mon enfance, j’attends
Il
est venu le temps où, à l’espoir, doit succéder l’exaucement
Il
est venu le temps où l’attente s’incline devant le couronnement
Il
est venu le temps où nos deux destins doivent s’unir avec grâce
Il
est venu le temps où la récompense doit éclipser la pénitence
Ma
sœur bien-aimée, rayonnante dans la soie de ton monde royal
Viens
illico me sortir de mon brimant et castrateur univers carcéral
Car
je me meurs à compter laborieusement ces jours et ces nuits
Passés
dans l’isolement de la solitude affective
où je suis réduit
La
terre de mes chers ancêtres fondateurs
Est
aujourd’hui devenue un havre de luxure
Pour
une progéniture de proscrits revanchards
Régnant
et sévissant au nom d’une noblesse avatar
Moyennant
un tribut au griot corrupteur de mœurs
Et
farouchement résolue à brimer la mémoire
Mountaga Fané Kantéka