Il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que les soldats français de l’opération Serval ont été engagés aux côtés des djihadistes le 21 mai 2014 pour
contraindre l’armée malienne à quitter Kidal pour de bon. En effet, après analyses des balles dans un camp militaire
de la capitale, la preuve est désormais établie que les balles logées dans le
corps des soldats maliens blessés lors du combat sont celles du fusil Famas, de
fabrication française, utilisé uniquement par les forces spéciales françaises
au Mali.
Un fusil Famas F1 équipé
du chargeur PCL
La prétendue victoire, attribuée aux
preneurs d’otages de ressortissants français dans le Sahel, regroupés au sein
du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla), n’est en fait que
celle de l’armée française basée à Kidal dans le cadre de l’opération Serval.
Les preuves de la participation des militaires français de l’opération Serval à
la « victoire » de leurs associés sont désormais établies. Il ressort des
analyses des balles extraites des militaires maliens blessés à Kidal, le 21 mai
2014, que les soldats français, appelés pour débarrasser le Mali de la menace
terroriste, ont utilisé leurs armes soit pour tuer ou blesser les combattants
maliens. Ces balles sont celles du fusil Famas. Et le cas de ce lieutenant est
le plus édifiant. Une balle est restée coincée entre son insigne et son gilet
pare-balle. Ce fusil, de fabrication française, n’est utilisé ni par les
bandits encore moins par la Mission des Nations Unies (Minusma) qui est restée
cloitrée dans son camp au moment où l’armée malienne affrontait les Français et
leurs collaborateurs dans la ville de Kidal.
Les forces spéciales françaises, engagées
au Mali depuis le 11 janvier 2013, sont les seules qui possèdent cette arme
dans notre pays. Malgré leurs rapports cordiaux avec leurs associés
narcotrafiquants, ils n’ont pas voulu franchir le Rubicon en leur dotant des
armes qu’eux-mêmes utilisent sur les théâtres d’opération. Mais ils ont laissé
le soin au Qatar, le bras financier de la nébuleuse, de les armer en
Kalachnikov, fusil d’assaut russe. L’implication de la France dans le combat
est intervenue, après que deux généraux
français eurent demandé au Chef d’état-major des armées, le général
Mahamane Touré, un cessez-le feu. Devant le refus du général, les émissaires
français sont sortis sur la pointe des pieds, en déclarant que le Mali va payer
cher l’humiliation qu’ils viennent de subir. Chose dite, chose faite. Ainsi,
les soldats de l’opération Serval, renforcés par des militaires venus d’Abidjan, ont reçu la consigne des autorités
françaises de s’engager aux côtés des groupes armés pour déloger l’armée
malienne de Kidal pour de bon.
Pour les Français, la victoire militaire
malienne allait anéantir tous leurs efforts déployés au Mali. Et pire, elle mettrait
ainsi fin aux négociations à partir desquelles les autorités françaises veulent
dépecer le Mali. Avec ces preuves, les autorités maliennes doivent demander des
comptes au président français, François Hollande, qui a déclaré lors de sa
visite en 2013, que son pays est en train de payer une dette envers le Mali.
Les caractéristiques du
fusil Famas utilisé contre les militaires à Kidal
Le Famas, officiellement fusil d’assaut de
5,56 mm modèle F1 MAS, est un fusil d’assaut français. Il a été commandé et mis
en service par l’armée française qui voulait une arme tactique puissante et
d’encombrement réduit qui soit également facile à utiliser et entretenir. Le
Famas a remplacé le fusil FSA MAS 1949-56 en calibre 7,5 mm et le pistolet
mitrailleur MAT 49 en calibre 9 × 19 mm Parabellum, supprimant ainsi l’ancienne
organisation binôme. Une étude, sorte de phase préparatoire au remplacement de
cette arme à partir, éventuellement, de 2015, a été lancée fin 20092.
Le Famas est aussi capable de tirer des
grenades mixtes anti personnelles/anti véhicules (APAV40 notamment) ou
antichars (comme l’AC58) au moyen de cartouches spéciales (cartouches
feuillette pour grenades modèle F1) ou de cartouches ordinaires F1 (grenades
modèle F2, où la grenade est dotée d’un piège à balle). Les grenades tirées de
cette manière peuvent peser un poids maximal de 500 g. On peut aussi adjoindre
au Famas un lance-grenade (M203 américain), qui se place sous le canon, ou une
baïonnette.
Yoro SOW
Source: Inter De Bamako