mardi 2 avril 2019

LE DRAME DE LA FALSIFICATION HISTORIQUE AU MALI


Je viens de reprendre l'écriture des suites de mes travaux sur l'histoire mandingue. Et je suis de nouveau confronté au malaise qui m'envahit face à l'aliénation qui nous a été imposée par la tradition orale mandingue. C'est une catastrophe sans pareille mesure.
Quand je vois des gens qui se font les heraults de cette tradition orale, en reprenant les mêmes propos sans les analyser, j'en frémis de rage et de terreur. Et cela a été ainsi pendant des générations. Des légendes se nourrissant entre elles. Et quand je vois l'institution du Nko, l'oeuvre d'un Kanté pris en otage aujourd'hui par un Keita, qui sort encore un livre intitulé "Le triomphe de Soundiata", je me demande quand va s'arrêter cette folie falsificatrice.
Quand on n'est même plus capable de désigner nos ancêtres par leurs noms de baptême, occultés par des noms de légende, que peut-on espérer dans la vie? Quand un peuple n'est pas capable de faire face à son histoire, que peut-il espérer? Comment s'étonner que le Mali actuel soit dans un état de décomposition sociale très avancée?
Et c'est moi qu'ils veulent combattre? Ils se trompent de cible! D'ailleurs comment peuvent-ils me combattre? Pour combattre quelqu'un ou quelque chose, encore faut-il connaitre cette personne ou cette chose. Des hommes sans mémoire ne peuvent pas me combattre.
J'en reste là pour l'instant. Et je leur donne rendez-vous pour la lecture de mon prochain livre sur l'histoire mandingue. J'ai bien dit « Histoire ». Pas la légende! Elle est bel et bien morte la légende de Son-Djata, le Lion-Voleur. Rien ne pourra la faire revivre. Ils perdent leur énergie pour rien.
MF Kantéka