NB: comme annoncé, la diaspora gabonaise a remis une lettre officielle au consul français dont le contenu se passe de tout commentaire, comme vous pouvez le constater:
Québec le 18 août 2008
Diaspora gabonaise du Canada
À l'intention de
L'Ambassade de France au Canada
Objet : Dénonciation de l’implication de la République française dans l’élection présidentielle du 30 août 2009 en République gabonaise
Excellence,
Pendant plus de 40 ans, le Gabon, notre pays, a été dirigé par un seul homme : Omar Bongo Ondimba. Ce dernier est arrivé au pouvoir et a été soutenu, tout au long de son règne, par la France à travers un réseau mafieux financier ayant pignon sur rue aussi bien à Paris que dans les capitales d’Afrique francophone : la Françafrique.
Depuis le décès d’Omar Bongo Ondimba, le peuple gabonais aspire à choisir librement et pour la première fois son Président. Mais que remarque-t-on? Les réseaux mafieux de la Françafrique ont été réactivés et sont actuellement à pied d’œuvre. Ils soutiennent ouvertement Ali Bongo, fils du dictateur Omar Bongo dans le but de continuer à piller les ressources du Gabon, sans que la population n’en bénéficie. Nous nous posons donc la question de savoir où est la rupture annoncée par le Président Sarkozy?
Nous savons que la France Officielle ne soutiendra aucun candidat. Cette ligne claire qui tranche avec celle des réseaux mafieux affairistes, nous pousse malgré tout à la prudence, car certains éléments inquiétants sont déjà à souligner. En effet, l’avocat Robert Bourgi, « affectueusement » désigné, par la presse française comme le « Monsieur Afrique Officieux de l’Elysée » a déposé ses valises à Libreville. Quand on sait comment il a, à l’aide de certains confrères français, aidé à valider des scrutins hautement contestés au Congo-Brazaville, par exemple, sa présence actuellement dans notre pays, suscite de fortes préoccupations.
Par ailleurs, l’attitude hautement interventionniste et partiale des médias français aussi bien publics que privés (France 24, RFI…), présentant Ali Bongo comme le « Favori », a fini de nous convaincre qu’une fois de plus, la France ne laissera pas la démocratie, qu’elle considère comme «un luxe pour les africains», répandre ses vertus sur le Gabon.
En somme, en dépit de sa position officielle, constituée d’effets d’annonce sur sa prétendue neutralité, il apparaît clairement que ces réseaux mafieux, continuent d’opérer, en toute impunité, sans que le gouvernement français ne les rappelle à l’ordre.
Nous n’avons rien contre les citoyens français qui travaillent et investissent au Gabon, étant tous citoyens du monde. Nous voulons cependant dénoncer, avec la plus grande détermination, l’implication de la France en tant que République Étrangère, dans l’élection présidentielle du 30 août 2009 au Gabon. Par un tel soutien, la France est en train de vouloir déstabiliser un pays multiethnique d’apparence stable, mais dont les équilibres demeurent hautement fragiles.
Nous, la diaspora gabonaise du Canada, refusons catégoriquement l’instauration d’une « monarchie héréditaire dictatoriale » au Gabon. C’est pourquoi, nous venons par la présente vous prévenir dès maintenant que ce soutien au candidat Ali Bongo Ondimba serait lourd de conséquences, car il demeure fortement impopulaire. Il a d’ailleurs cristallisé plus que jamais, cette impopularité lorsque, le vendredi 7 août dernier, les Forces de Sécurité ont réprimé, sur son ordre et avec la plus cruelle des violences, une manifestation populaire PACIFIQUE qui visait à réclamer de meilleures conditions de vote et sa démission du poste de Ministre de la Défense alors qu’il est candidat déclaré.
Nous voulons également vous inviter à méditer les questions suivantes :
(1) Comment la France compte-t-elle garantir ses intérêts au Gabon si son prétendu poulain est honni, rejeté et coupé du peuple?
(2) Peut-on diriger un pays avec une population hostile envers son dirigeant?
(3) La France accepte-t-elle, pour satisfaire la mégalomanie d’un seul homme, fut-il un «fils à papa» de feu Omar Bongo Ondimba, de créer les conditions d’une Ivoirisation du Gabon?
(4) Enfin, la France a-t-elle pris la mesure du ras-le-bol généralisé du peuple gabonais et le fait qu’il l’ait (La France) clairement identifiée comme la source profonde de son mal-être?
(5) La France est elle prête à assumer, à elle seule, le soutien de l’insoutenable, tout en assurant la sécurité des biens et des personnes, principalement celle de ses ressortissants, dans un environnement qui risque de devenir incertain?
Autant d’équations que les analystes de la cellule africaine de l’Elysée seuls, ne pourront résoudre.
La logique voudrait que le président ayant fait l’adhésion de la majorité des Gabonais, soit justement celui-là qui assurerait ces fonctions de cohésion nationale, de sécurisation des biens et des personnes dans un climat national apaisé. Il en va de l’intérêt de la France et du Gabon.
Tout en espérant que notre dénonciation sera transmise à la plus Haute Autorité Française, veuillez accepter, Excellence, nos salutations les plus distinguées.
Diaspora gabonaise du Canada
Ampliations:
- Union Africaine
- Gouvernement Fédéral du Canada
- Gouvernement provincial du Québec
- Présidence des États-Unis d’Amérique
- Congrès des États-Unis
- Union Européenne
- Parti Libéral du Canada
- Bloc Québécois
- Parti Québécois
- Divers médias (canadiens, français…)