Je prends
l’opinion publique nationale et
internationale à témoins sur les bizarreries qui m’arrivent en ce moment
dans ce Mali d'aujourd'hui où, décidément, tout
baigne dans un étang d’insécurité, de médiocrité, de mesquinerie et d’intrigues.
Venons-en donc aux faits ! Voilà ! Depuis quelque temps, je
me fais suivre par des énergumènes en civil qui puent la canaille et
perturbent l’air ambiant. C’est le cas quand je sors le soir pour m’aérer,
après de dures journées de labeur devant l’ordinateur. A tous les coups, un
couple (ou deux couples) d’espions-mâles viennent s’attabler à côté
de moi quand je suis en galante compagnie, cherchant à décrypter ma
conversation.
Et comme si cela ne suffisait pas, on s’est mis aussi à me suivre pendant
mes heures de marche-footing.
Qui veut donc m’empoisonner l’existence ? Que veulent-ils ? Qu’ont-ils
à avoir avec moi ? Est-ce en rapport avec le journal – Le
Filon – que je viens de lancer ?
Le plus fort : le complot
Comme si tout cela
ne suffisait pas, je viens d’être victime de l'acte le plus odieux qui soit. Le distributeur de mon journal, un certain Babouya Touré, a purement et
simplement décidé de saboter mon
entreprise, en allant, à mon insu, retirer
mes journaux dans les kiosques pour empêcher leur vente. Et pourquoi donc ?
Le motif officiel est que « mon
journal coûte trop cher » (sic). De
quoi je me mêle donc ? Depuis quand un simple distributeur se mêle du
choix du prix d’un produit dont la vente lui rapporte l’exorbitant chiffre de 20 % (bien plus que le salaire d’un
journaliste malien) ? Qu’est-ce qui lui donne le droit de mordre la main qui le nourrit ? Et
pour quel intérêt d’ailleurs, mis à
part qu’on le paie plus cher pour accomplir ce forfait ? Qui le paie donc pour cette goujaterie ?
Beaucoup de pistes au
niveau de ceux qui n’ont pas intérêt à la publication de mon journal, parmi
lesquels on compte, bien sûr, les FRANCS-MAÇONS
locaux qui, à n’en pas douter, voient dans mes écrits un péril certain pour leur confrérie. Il y
aussi les conservateurs d’une certaine hiérarchie sociale qui vivent sur le
mensonge d’une noblesse imaginaire,
inventée par la malice des griots. Il y a enfin la concurrence déloyale de certains confrères qui, non contents, d’intoxiquer
les lecteurs avec leurs torchons et de passer leur temps à faire du plagiat,
décrètent qu’on n’a pas le droit de sortir des sentiers battus et de proposer
un produit haut de gamme. Il y en a même un
qui s’est trahi, en me l’avouant. Le plus fort est que celui-là s’est longtemps fait du beurre sur mon dos, en publiant mes articles, sans me
donner un modique franc. Et si je décidais de le poursuivre en justice ?
Quant au prix que je propose, il n’est pas bien
loin de celui pratiqué sur le marché, puisqu’étant un mensuel, il fait juste un peu plus que la somme du prix de 4 hebdos. Et pour le contenu qu’il propose, il n’y a pas lieu à débat. Mes lecteurs sont
enchantés au point de craindre pour la survie du journal.
Je vais donc être clair et bref : Foutez-moi la paix et suivez votre route,
car nos chemins ne se confondent pas. Nous ne lorgnons pas le même horizon et
nous ne sommes pas faits de la même boue. Si ce petit conseil ne vous suffit, je suis prêt pour la GUERRE. Et, vous le savez très bien, je
ne suis mieux inspiré qu’en situation de guerre. Francs-maçons ou pas, espions
ou pas, enfoirés ou pas, vous êtes avertis.
A bon entendeur, salut !
Mountaga Fané Kantéka
Bamako, le 3 août 2012