Edito : Le Filon no 08 du 06
Février 2013
Comme par miracle, des bandes
d’aventuriers ont envahi le Nord du
Mali sans avoir à livrer de véritable combat. Dix mois
durant, ils y ont semé désarroi et effroi. Comme encore par miracle, les y voilà chassés, dans le même scénario. Sans livrer de combat ! Etrange guerre, auréolée de
tant de miracles!
C’est le même acteur qui est
à la fois à l’amont et à l’aval de cette situation : la France. En amont, à cause de son
intervention en Libye qui a favorisé
l’armement et le reflux de ces groupuscules
vers le Mali. En aval, car c’est la même France qui intervient en
« sauveur », jugulant le désordre occasionné par ses soins. Sarkozy ou Hollande, le discours varie, mais la politique internationale française garde les mêmes motivations : la sauvegarde des intérêts français.
On a donc tort de se réjouir trop vite. La guerre ne fait qu’amorcer un
autre tournant. Les « islamistes » se sont retirés, mais
sont toujours vivants et armés, comme l’avouait Blaise Compaoré sur RFI. Où se cachent-ils ? Toujours est-il
qu’ils demeurent à la disposition de la puissance qui s’en sert comme instruments de chantage. Les déployant
et les « chassant » à souhait. N’est-ce pas pour cela que la France
préserve l’énigmatique MNLA ?
Quelle différence y a-t-il entre ce groupuscule et les autres
terroristes ?
La revendication d’indépendance
et la pratique de la sharia ne sont
qu’alibis et artifices! Ce sont des questions
strictement économiques qui motivent
ce remous dans le septentrion malien,
véritable Eldorado et nouveau
réservoir d’alimentation en pétrole
et en gaz du monde occidental, sans
compter sa position géostratégique. Des sommes
colossales ont été investies pour sa prospection et des accords sont déjà signés pour son
exploitation (voir notre dossier
consacré à la question).
Le Mali est entré dans une ère
de tourmente que connaissent tous les pays dont les ressources sont convoitées
et qui n’ont pas les moyens de se
défendre. C’est la poursuite du sempiternel esclavagisme sur lequel s’est bâti l’Occident. Nous n’avons comme
autre alternative que de mettre à sa disposition nos ressources ou
affronter sans cesse des rébellions et des invasions. Si au moins, nous
pouvions espérer sur les retombées de cette manne pour nos populations !
Hélas, l’expérience des pays comme le Niger,
le Gabon, la RDC, le Congo Brazza,
nous en dissuade. Leurs ressources sont exploitées, tout en détruisant leur
environnement, et leurs populations croupissent dans la misère innommable. Nous connaissons déjà ce phénomène avec
l’exploitation de notre or. Avec le
pétrole et le gaz, le problème prend une autre
envergure.
Le long combat qui s’offre à
nous, ne laisse nulle place à la naïveté, à la servilité ou à la lâcheté.
C’est un combat sans répit, faisant
appel à toutes les ressources d’ingéniosité, de courage et de témérité d’un peuple
qui ne veut pas mourir. C’est le combat de la quasi-totalité des pays africains qui, tant qu’ils ne
formeront pas un bloc disposant de
l’arme nucléaire, seront à la merci des Etats-vampires de l’Occident. Dénoncer,
c’est aussi combattre. Nous serons toujours là pour cela. N’en déplaise aux brebis galeuses prêtes à brader leur pays pour des intérêts
bassement égoïstes! Mais, le Mali triomphera d’eux!
La rédaction