« Si
tes propos divergent de tes actes, on te jugera sur tes actes ! »,
dit le dicton. Appliqué au président malien Ibrahim Boubacar Keita dit IBK,
cette vérité le révèle sous les traits d’un tribaliste qui se donne des accents
de nationaliste rassembleur !
Nous
ne reviendrons pas sur sa trahison, relativement aux espoirs de changement qu’il
avait suscités chez les masses qui avaient fait un large consensus autour de
lui ! Retenons simplement que le slogan « Le Mali d’abord ! »
qu’il avait brandi, s’est vite mué en « Mon clan politique et ma famille d’abord ! »,
traduit par des nominations népotistes au Gouvernement qu’il a composé !
Ce
penchant népotiste ou tribaliste est couronné par la volonté d’IBK d’imposer
son fils comme député à l’Assemblée nationale.
Un
Karim qui en rappelle un autre
Un
Karim que son père-président voulait imposer à ses gouvernés ! C’était au
Sénégal, avec la dynastie Wade. L’Histoire se répète, en un très court laps de
temps ! Et cette fois-ci, dans l’État voisin du Mali, avec le clan
Keita. Très curieux et très révélateur de la conception patrimoniale du pouvoir
qui prévaut encore chez nous !
En
effet, Karim Keita, fils d’IBK, sitôt son père élu, a cru bon d’en imposer
aux Maliens, en se présentant comme candidat aux législatives, lui qui jusqu’alors
ne se mêlait pas de politique ! Dans la Commune II où il est candidat, le
« prince » Karim Keita distribue de l’argent comme des feuilles
d’arbre aux électeurs! Il se livre aux achats de vote, au vu et au su de
tous !
Certains
vont jusqu’à dire que Karim Keita serait encore plus riche que son
père milliardaire! On peut se demander comment Karim Keita, naguère
étudiant au Canada, a fait pour amasser une telle fortune, en si peu de temps
Poussant
l’arrogance et l’indécence au bout, le « prince » mandenka Karim
Keita s’est associé à un homme d’affaire du nom d’Hadi Niangadou, surnommé Joe
Walaki, propriétaire d’une agence immobilière, pour ne pas dire un spéculateur
foncier.
Dans
son édition du 15 novembre, l’hebdomadaire Le Sphinx faisait état d’une
tentative de lynchage à leur endroit, de la part des habitants de la Commune. On
espérait donc que son fils ne passerait pas. Ce qui aurait pour effet de calmer
la grogne populaire. Cependant, Karim Keita et ses colistiers sont en tête au
premier tour et compte l’emporter le 15 décembre prochain.
Une
affaire qui sent le souffre
Tout se passe comme si IBK,
au mépris des conseils qui lui ont été prodigués, nostalgique de la légende
tissée autour du fictif ancêtre Son-Djata, se croit investi d’une royauté qui
lui reviendrait de droit ! Surtout quand on sait que le Ministre délégué
auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé de la promotion de
l’investissement et de l’initiative privée, Moustapha Ben Barka, est aussi le neveu direct de sa
femme !
En ce moment où l’épopée du
Capitaine-Général Sanogo vire au vinaigre, à cause notamment du courroux créé
au sein de son propre corps des Bérets verts qu’il a trahis par ses excès, cet
écart d’IBK risque d’avoir des répercussions insoupçonnées…
Cette
affaire ne présage rien de bon et IBK et son fils ne pourront que s'en mordre
le doigt! Comme si IBK, par masochisme, utilisait son fils comme la flèche qui
l'atteindra en plein cœur et le fera dégringoler de son trône ancestral! Mais,
comme le dit un proverbe malien, "celui dont la fin est imminente, n'écoute
pas de conseils!"
Dans
le meilleur des cas, Karim Keita du Mali, finira comme son homonyme Karim Wade
du Sénégal que son père voulait imposer aux Sénégalais!
Mountaga
Fané Kantéka