Je commençais à
désespérer de la clarté de ma vision, car je craignais que le mois fatidique de mars laisse IBK indemne au pouvoir. Or, ceux qui me suivent sur
Twitter, savent que je ne lui donnais pas plus de six mois de survie politique. Et alors que je commençais à me résigner
à la boucler pour de bon, voilà que le dernier vendredi de ce mois butoir, le
coup vient du pays même de son ami Hollande. Plus mortel qu’un coup d’Etat
ou un assassinat politique.
Mort
de sa belle mort !
En l’an 2000, alors qu’il
venait d’être démis de ses fonctions de premier ministre d’AOK et que tout le
monde le donnait fini, j’ai écrit dans Le
Malien un billet titré « Attention,
IBK n’est pas mort », m’ayant valu quelques railleries... On connait
la suite. Il a été élu deux fois président de la République. D’abord en 2002 où
sa victoire lui a été volée par le déchu ATT. Ensuite, six mois plus tôt à la suite
d’un quasi-plébiscite.
Et aujourd’hui, quatorze ans plus tard, alors qu’il est
encore au sommet du pouvoir, j’affirme haut et fort : « IBK est mort ! Irrémédiable mort !
Mort de sa belle mort ! » Et dans les tous sens de ce mot, car il
n’en survivra pas physiquement. Et je voyais cela sur sa face défaite le 26 mars dernier quand je le surpris à
la télé, lors d’une cérémonie militaire. C’était un cadavre que je voyais. Il
avait déjà le regard plongé dans l’Au-delà.
IBK est mort, car tous
ses masques tombent avec cette
affaire de mafiosi. L’ange de la mort s’est présenté à lui sous les traits du parrain corse Michel Tomi. Son vernis de musulman s’effrite radicalement, après
celui de démocrate qu’il a fortement
écorné avec son népotisme criard. Il ne pourra plus l’ouvrir dans ce pays où l’on
connait son penchant pour la grande vie. Voulant être le champion de tout, IBK
s’avère finalement en deçà de toutes les prétentions qu’il a affichées. Et
personne n’est plus dupe.
Un
homme sentant sa mort
J’avais écrit sur
Twitter qu’IBK « agit comme quelqu’un
qui sait qu’il va mourir au pouvoir ». C’était par rapport à son
acharnement à mettre ses proches, dont son fils Karim et son gendre Isaac
Sidibé, à des postes stratégiques, dans le but évident de conserver le pouvoir dans la famille, en
cas de déboires personnels. Et c’est ce scénario qui se profile à l’horizon
avec une éventuelle démission d’IBK ou
une mort brutale…
Je ne m’étalerai pas
davantage là-dessus. Je me contenterai de dire que quel que soit celui qui lui
succédera au pouvoir, qu’il sache que c’est le même sort qui l’attend, s’il n’a
pas l’étoffe d’un héros. Car, au stade où l’on en est, Il faudrait un héros
pour sortir le Mali de l’ornière dans laquelle vingt ans de « démocratie »
l’ont plongé.
Mountaga
Fané Kantéka