mardi 16 juin 2020
DES BÊTES HUMAINES PROGRAMMÉES POUR TUER
Le professeur de Sciences criminelles, André Vitu, coauteur du célèbre "Traité de droit criminel" (avec Roger Merle), nous mettait en garde contre les policiers français, en ces termes: « Si vous êtes confrontés à eux, ne discutez pas avec eux. Ne vous dites pas que vous êtes des juristes et que vous pouvez les convaincre. Évitez-les.» Eh, bien, le vieux Vitu savait de quoi il parlait. Il n'y a rien de pire qu'un homme inculte, habillé d'un uniforme et armé d'un pistolet ou d'un revolver, à qui l'on confie notre sort, sous le noble prétexte de défendre l'ordre public. Il se croit investi d'un permis de tuer à sa guise, comme si la soif du sang est la véritable motivation qui l'a conduit à embrasser la carrière de policier. Le besoin irrépressible de tuer du gibier humain. Lui-même n'étant qu'une bête humaine programmée pour tuer. Tuer son semblable. Ajoutez à cette pulsion bestiale l'argument racial, et vous avez la réponse à cette succession de massacres d'Afro-américains par des policiers blancs. Sinon comment comprendre qu'en ces temps d'émeutes raciales, à cause du meurtre odieux de George Floyd à Minneapolis, un autre policier blanc ose tirer dans le dos d'un autre Afro-américain?
Seulement dix-huit jours après le scandaleux assassinat de George, survenu le lundi 25 mai, alors que l'Amérique pleure et brûle encore, voilà que Rayshard Brooks se fait buter dans la nuit du vendredi 12 juin, à Atlanta. Si encore il représentait une menace, on aurait pu comprendre. Mais, non, il fuyait. Il faisait dos et détalait, comme un gibier fuyant le chasseur, pour mettre de la distance entre lui et les anges de la mort. Malgré tout, il n'échappa pas au trépas. La mort infligée par les bêtes humaines programmées pour tuer. Avec une froideur mécanique. Que peut-on dire d'autre sinon que les policiers américains sont des robots, incapables de réfléchir? Tuer pour eux relève d'un réflexe. C'est comme si on les a lobotomisés, en leur inculquant ce mot d'ordre: « N'hésitez pas à tuer des Nègres, à la moindre occasion.» Le pire est que même des policiers afro-américains n'hésitent pas à tuer leurs congénères…
Face à ce constat, on peut se demander qu'est-ce qui pousse des commerçants à faire appel à la police pour des broutilles. George Floyd a été sauvagement assassiné parce qu'un commerçant avait estimé qu'il lui avait fourgué un faux billet de 20$. Vingt malheureux dollars. Et l'Amérique a brûlé pour ça. Occasionnant des dégâts qui se chiffrent à des millions, voire de milliards de dollars. Et maintenant, c'est Rayshard Brooks qui fait les frais d'une dénonciation fantaisiste. Tout simplement parce qu'il dormait dans sa voiture, devant un restaurant, en attendant d'aller rejoindre sa femme et ses quatre enfants. Pour ça, on l'a refroidi. Et le restaurant en cause a brûlé dans les flammes des émeutes raciales qui secouent l'Amérique et qui continueront à secouer l'Amérique tant que les robots humains ne seront pas déprogrammés.
On se demande finalement, si les véritables responsables de ces malheurs ne sont pas ceux qui font appel à ces bêtes humaines pour des problèmes véniels qu'on peut régler par des paroles cordiales. Les bêtes de la dénonciation futile n'ont dorénavant qu'à réfléchir avant d'agir, parce qu'elles ne s'en tireront plus à bon compte. Chaque fois qu'on prendra la vie d'un Noir pour des futilités, les commerces des dénonciateurs brûleront de mille feux et de mille flammes…
MF Kantéka