dimanche 14 juin 2020

LE RACISME À L'ORDRE DU JOUR


Les émeutes aux États-Unis et à travers le monde, suite au spectaculaire meurtre de l'Afro-américain George Floyd, a remis à l'ordre du jour les dissertations sur le racisme. Qui cesse soudainement d'être un sujet tabou dans les grands médias qui naguère avaient décrété une omettra sur le sujet. Taxant de réflexe de victimisation toute allusion à cette question.
Tout le monde a son mot à dire là-dessus maintenant. Même ceux qui ont alimenté ce fléau des lustres durant, soit par leur silence ou inaction, soit par leurs propos ou actes. Aussi bien des Blancs que des Noirs. Il y a même un congénère écrivain, connu pour ses clichés racistes, devenus immortels, qui s'est laissé allé dans une métaphore avec le virus du corona…

Ce sujet brûlant hante ma littérature, que ce soit sur les rapports entre Noirs en Afrique, les rapports entre Noirs et Maghrébins ou les rapports entre Blancs et Noirs… En mars 2009, alors que c'était encore un danger de mort de disserter là-dessus au Québec, quand on est immigrant, je m'y étais étalé à coeur joie. J'y avais consacré un article à deux volets. Voilà comment j'avais introduit le sujet:

« Dans son essai sur ’’LE RACISME’’, après avoir précisé que le concept de « race » est un terme d’élevage qui ne fut appliqué à l’homme qu’à partir du XVIIe siècle, ALBERT MEMMI, célèbre pour son ’’ Portrait du colonisé’’, n’a pas manqué d’ajouter :
« D’abord, la quasi-totalité des groupes humains actuels sont le produit de métissages, de sorte qu’il est pratiquement impossible de caractériser des « races pures ». Il est déjà très difficile de classer les groupes humains selon des critères biologiques toujours imprécis. Enfin, la constante évolution de l’espèce humaine et le caractère toujours provisoire des groupes humains rendent illusoire toute définition de la race fondée sur des données ethniques stables. »

Après de telles révélations, on pourrait croire qu’aucun homme avisé ne se hasarderait plus à prendre la tête de ses semblables avec de délétères questions de « race ». Ce serait se méprendre sur l’espèce humaine — bien en deçà de l’animal quant aux questions essentielles — et sa congénitale tendance à la mystification, parce que depuis que le monde est monde, les sociétés humaines se sont organisées autour de mensonges, érigés en vérités dogmatiques, servant tantôt de mode de fonctionnement de la société en question, tantôt de réflexes d’autodéfense face à des dangers souvent réels, mais la plupart du temps imaginaires et relevant de l’univers nébuleux et insaisissable des phobies. Et cela fut toujours un malheur pour le téméraire prompt à éventer ces mystifications. Phénomène universel et intemporel, le racisme fait partie de ces mensonges collectifs dont la dénonciation ne se fait pas toujours dans l’impunité…
C’est une musique macabre qui revient et reviendra toujours. Toujours et toujours. Sans cesse. Sans aucune possibilité d’y échapper. On y est mêlé d’une manière ou d’une autre. Que ce soit par vocation ou par … réaction. À moins de s’exiler sur une autre planète… Revêtant des formes différentes selon le contexte socio-écomico-politique du lieu qui l’a engendrée, la névrose raciste est aussi permanente que taboue. Et c’est souvent dans les sociétés où ce fléau est le plus vivace que tout un système de dénégation est mis en place pour étouffer les tentatives de dénonciation émanant des victimes. Un SYSTÈME DE DÉNÉGATION, accompagné de son lot de mesures d’intimidation et de répression, qui n’est pas sans rappeler le « SYSTEME CLOS » communiste évoqué dans la dernière enquête à propos de la névrose maçonnique. Autant le mot « complot » est tabou pour les maçons, autant le mot « racisme » l’est pour les racistes…

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Si tout le monde est plus ou moins sujet à de sporadiques dérives racistes, personne ne veut être taxé de raciste. Pas même les racistes invétérés. C’est pourquoi dans des sociétés foncièrement racistes, on érige tout un marché de dupes où des voix médiatiques, plus ou moins autorisées, s’élèvent pour nier l’indéniable, n’étant pas elles-mêmes victimes des comportements incriminés — parce que faisant partie des groupes en position de force d’où émanent justement les actes racistes dirigés contre des groupes plus fragiles et moins organisés… »

Vous pouvez accéder au reste de cet article sur ce même blog, en cherchant dans les articles publiés en mars 2009.

MF Kantéka