vendredi 24 juillet 2020

MALI: POURQUOI MAINTENIR IBK ALORS QU'IL EST DANS L'INCAPACITÉ MANIFESTE D'EXERCER LE POUVOIR?



Ce n'est qu'un secret de polichinelle, le président malien IBK (Ibrahim Boubacar Keita) est malade. Depuis belle lurette! Ses absences répétées pour soins médicaux en France ont alimenté plusieurs fois la chronique. Et la maladie dont il souffre est en soi une cause de vacance du pouvoir. En effet, une source bien informée nous dit qu'IBK souffre de maladie d'Alzheimer. Si bien qu'il ne se souvient pas toujours des événements de la veille. On nous rapporte qu'il lui arrive de discuter avec quelqu'un au téléphone et ne plus s'en rappeler, au point de lui dire le lendemain: « Ça fait longtemps qu'on n'a pas parlé.» On nous rapporte aussi qu'il a pratiquement perdu l'usage de la main droite, au point que certains décrets de nomination (qui relèvent de son attribution) ont été signés par son fils Karim Keita.

En vérité, ces faits sont connus de beaucoup de monde, y compris les parrains français qui se décarcassent pour le maintenir au pouvoir, comme le rapporte un article de "Monde Afrique" selon lequel les: « partenaires occidentaux ne manquent pas une occasion de dénoncer le caractère velléitaire du président Ibrahim Boubacar Keïta, qui « change d’avis plusieurs fois par jour », selon un officiel français.» (https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/21/au-mali-l-avenir-incertain-du-president-ibrahim-boubacar-keita_6046830_3212.html?fbclid=IwAR3auEwFqjEDNh_McYladhsRARCtHkytirkilRNHePtkVUSBV9GzIyR36EI). C'est une façon à peine voilée de parler de l'absence de lucidité ou la sénilité qui prive le président malien de la faculté de gouverner.

En d'autres termes, l'une des revendications du mouvement de contestation M5-RFP est mal formulée. Il ne s'agit pas en réalité de forcer IBK à démissionner. Il s'agit plutôt de constater la vacance du pouvoir et d'en tirer toutes les conséquences. D'autant plus que la plupart des institutions du pays sont paralysées en ce moment, comme le déclarait l'ancien  Premier ministre Moussa Mara sur sa page Facebook:

« Présidence de la République contestée;
Gouvernement inexistant;
Assemblée Nationale inopérante;
Haute cour de justice non fonctionnelle;
Conseil économique et social sans mandat;
Cour constitutionnelle inexistante;
Haut conseil des collectivités sans mandat;
Cour suprême ébranlée;
Aucune des huit Institutions Constitutionnelles n’est intacte au Mali.
Et nous continuons à parler comme si tout est normal ?» 

Et moi, je vous demande: faut-il aller jusqu'à exiger du médecin traitant du président IBK de communiquer son dossier médical pour qu'il se décide à présenter sa démission?

MF Kantéka