vendredi 2 août 2013

Les enseignements du 1er tour de l'élection présidentielle au Mali


Il est plus qu'opportun d'attirer l'attention du monde entier sur les enseignements à tirer du 1er tour de l'élection présidentielle au Mali dont on a obtenu les résultats ce vendredi 2 août! Ces résultats interpellent à plus d'un titre:

1- Comment comprendre que le candidat du plus grand parti du pays (ADEMA) n'obtient même pas 10% des voix?

2- Comment comprendre que Modibo Sidibé, le plus constant dans les Gouvernements successifs de la IIIe République, depuis 20 ans, est presqu'à égalité avec le tout jeune candidat Alhousseini Guindo avec à peine plus de 4%?

3- Ayant même occupé le poste de Premier ministre pendant plusieurs années, le milliardaire Modibo Sidibé est au coude à coude avec le jeunot Alhousseini Guindo qui a dû peiner financièrement pour pouvoir s'inscrire comme candidat!

4- Et dire que s'il n'y avait pas eu le putsch du 22 mars 2012, le Président sortant ATT, à défaut de briguer un 3e mandat, prévoyait d'installer Modibo Sidibé au pouvoir!

5- Voyez-vous donc comment le coup d’État a finalement sauvé le Mali de l'intronisation d'un candidat fortement illégitime?

6- Quant à Soumaila Cissé, avec les milliards qu'il a dépensés et son passage au Gouvernement et à l'UEMOA, il n'a pu atteindre 20 %. Malgré des achats de vote!

7- Les vieux routiers Choguel Kokala Maiga, Mountaga Tall, Mamadou Sangaré dit Blaise, Soumana Sacko et Tiéblé Dramé n'ont engrangé que  0,19% à 2,29%, par ordre décroissant!

8- IBK lui-même, pour obtenir 39% , a dû coaliser avec 40 partis politiques, ainsi que des sympathisants, membres de Mouvements et d'associations...

9- Tout ceci pour dire finalement qu'il y a un sérieux problème avec l'ancrage de la démocratie au Mali et que jusque-là, ce pays est gouverné par des gens illégitimes, imposés au peuple par des mécanismes qui sont sujets à caution!

10- La bonne nouvelle est que la révolution est déjà en marche au Mali, avec le camouflet subi par les caciques et/ou milliardaires. Notamment la gifle infligée par le jeune et modeste Alhousseini Guindo à son richissime oncle Modibo Sidibé.

Nous invitons donc les donneurs de leçons à méditer sur ces 10 leçons, avant de se lancer dans des débats stériles sur la démocratie en Afrique! Ce ne sont pas avec des mots et des machinations qu'on implante la démocratie!

Mountaga Fané Kantéka