samedi 6 février 2021

Montréal: Affaire Mamadi Fara Camara et la responsabilité des journalistes dans la propagation de la haine raciale



J'aurais aimé ne plus avoir à écrire ce genre d'article. Mais, nécessité oblige! Les enjeux sont trop importants. Le jeudi 28 janvier dernier, en écoutant le bulletin de nouvelles de 18h dirigé par Patrice Roy sur Radio-Canada, j'ai appris l'incident impliquant le Guinéen Mamadi Fara Camara, accusé d'avoir désarmé et tiré sur un policier. Après, j'apprenais dans la bouche d'un journaliste radiocanadien — PASCAL ROBIDAS —, lui-même issu d'une minorité visible (type asiatique), que l'accusé africain (noir) aurait lui-même appelé le 911 pour signaler l'incident et que finalement la police, venue sur place, a découvert son « arnaque». C'est le mot que le journaliste d'origine asiatique a employé contre l'Africain. Et ça m'a fortement choqué. Pourquoi?


Étant moi-même journaliste de formation et de métier, ayant enseigné le journalisme, je sais que le b. a. -ba de ce métier est d'employer le conditionnel quand on n'a pas la preuve d'un fait. Et ce journaliste d'une grande chaîne de télé, de surcroit publique, se donnait la liberté de jeter aux gémonies un individu accusé de faits gravissimes, sans même avoir entrepris une once d'enquête sur le sujet. J'ai vu dans sa démarche du RACISME. Il faut appeler le chat par son nom. Et à travers le sourire du chef d'antenne PATRICE ROY, j'ai compris qu'on venait de trouver dans la personne de Mamadi Fara Camara le bouc émissaire tout désigné pour casser du sucre sur le dos des Noirs et peut-être dans l'espoir de freiner la grogne de cette communauté contre le profilage racial et le racisme systémique qui fait rage au Québec depuis belle lurette et sur lesquels j'ai écrit d'assez longs articles depuis 2008.

Pour ajouter à mon trouble, j'apprenais une autre version selon laquelle ce serait avec une barre de fer qu'on aurait battu le policier. Fidèle à ma méthode de communication, je pris le téléphone pour appeler un compatriote pour en discuter avec lui, sachant bien que mon téléphone est sur écoute et qu'on prend très au sérieux ce que je dis. Je commençai d'abord par lui dire: « Ils sont allés tomber sur un jeune Guinéen. Tantôt, on nous dit qu'il a tiré sur un policier, tantôt on nous dit qu'il l'a frappé avec une barre de fer. Qu'ils se mettent d'abord d'accord sur la version à fournir. » Ensuite, j'en vins aux faits: « Qu'ils m'écoutent bien, hein! S'ils ne connaissent pas l'histoire de l'Afrique, qu'ils fassent attention, hein! Il y a des gens sur qui on ne tombe pas impunément, hein! On ne tombe pas comme ça sur un Kamara, hein!» Puis, je lui brossai un résumé de l'histoire de cet illustre patronyme. Et ça tombait bien, puisque j'avais repris l'écriture de mon enquête historique sur le sujet, parce que des Kamara figurent parmi les « rois-sorciers » qui ont porté les titres de Soumahoro, Fakoli et de Son-Djata. Et certains d'entre eux figurent parmi ceux qui ont colonisé des Blancs, en l'occurrence l'Espagne qui était la puissance européenne de l'époque. Je lui parlai aussi des conquistadors noirs. Pour finir, je lui dis: « Mais, je ne m'inquiète même pas pour Mamadi, car je sais que la vérité va éclater au grand jour. Et ça ne prendra même pas de temps.»
Trois ou quatre jours après cet échange, en me connectant sur le net, je vis que la cause était entendue. On venait de disculper le jeune Kamara, descendant des « rois-sorciers» et colonisateurs des Blancs. Je pris le téléphone pour rappeler mon compatriote. Il me dit qu'il pensait justement à moi, car il venait d'apprendre lui aussi la nouvelle.

Bref, tout ceci pour dire aux journalistes des médias traditionnels de faire profil bas et de revoir leur arrogance à la baisse. Au lieu de jouer aux décrypteurs de nouvelles, comme le font un certain ALEXIS DE LANCER et d'autres, s'autorisant même à faire irruption sur ma page Facebook, pour me provoquer, qu'ils apprennent d'abord à devenir de bons journalistes et à faire correctement leur métier. Ce n'est pas en travaillant dans de « grands» organes de presse qui fait de nous de grands journalistes. J'avertis aussi FÉLIX SÉGUIN et SOPHIE THIBAULT de TVA. Faites attention! ARRÊTEZ DE VÉHICULER DE FAUSSES INFORMATIONS…

MF Kantéka