mercredi 8 décembre 2021

MALI : LE PROCUREUR DE DEUX POIDS, DEUX MESURES

 


Pendant que le monde entier assiste avec horreur au bain de sang de civils maliens par des terroristes, un jeune procureur du pays trouve le moyen de toujours défrayer la chronique par ses arrestations à tous vents.

Il semble être devenu le Lucky Luke des mises en cause, dès qu’une louche s’entrechoque avec une calebasse (ni flen ni galama tchira nyongon na, comme on le dit en bamanakan).

Ce jeune procureur se nomme Idrissa Hamidou Touré, et l’on dit qu’il se veut l’émule de son homologue français Éric de Montgolfier et Le devoir de déplaire. On dit aussi qu’il affirme avoir en horreur autant l’abus de pouvoir que l’impunité et le désordre. Si seulement c’était vrai! Hélas, non! Le jeune Touré fait surtout une sorte de justice distributive à la tête du client et au goût du pouvoir en place.

 

OÙ ÉTAIT TOURÉ AU TEMPS D’IBK?

 

Qu’il me suffise d’abord de dire que ce jeune procureur était en place quand IBK était au pouvoir avec son fils Karim et tous les abus qu’on a pu constater pendant ce règne houleux et honteux. Et pourtant, l’émule d’Éric de Montgolfier se faisait tout petit et tout discret. Il a suffi que le pouvoir change de main et que les militaires fassent irruption sur la scène pour que le jeune procureur Idrissa Hamidou Touré sorte de sa discrétion et s’affuble de waragolo (peau de fauve) et s’autoproclame grand faiseur d’ordre. Très souvent, il n’attend même pas qu’on le saisisse d’une plainte. C’est lui-même qui s’autosaisit. Avec zèle et calcul politique.

Ce qui m’a choqué d’abord chez ce magistrat, si prompt avec la gâchette judiciaire, c’est quand il a troqué sa robe de procureur contre celle d’arbitre quand il s’est agi de poursuivre des membres d’une association musulmane contre ceux d’une autre allégeance. Le zélé magistrat a mis de l’eau dans son vin et sur le feu, en réussissant à réconcilier les deux camps, oubliant son rôle de procureur. À l’occasion, on a appris, de sa propre bouche, que lui-même est sunnite, comme si l’on avait besoin de savoir cela.

 

POURQUOI MARIKO ET PAS MANGARA?

 

Plus récemment, c’est la mise en cause et l’emprisonnement de l’homme politique et activiste Oumar Mariko, pour avoir traité l’actuel premier ministre Choguel Maïga de « menteur», qui m’a fait sortir de mes gongs. D’autant plus que peu de temps avant, j’avais été très choqué par les propos injurieux d’un jeune chroniqueur, du nom de Mangara, qui avait traité sur internet (Ouverture Média) ce même Choguel Maïga de « menteur» à propos d’une enquête sur lui, relativement à une affaire de corruption. Et ce jeune Mangara, qui pourrait être un fils de celui qu’il insultait ainsi, a pour informateurs des magistrats ou des hommes exerçant dans le domaine. Je n’ai pas entendu qu’il a été inquiété par le super procureur Touré qui aime bien d’ailleurs les apparitions dans le genre de média dont le jeune Mangara est le propriétaire.

 

Alors, je m’adresse au jeune procureur : de quoi est-il question au juste? Et que vient faire BOUBA FANÉ là-dedans, au point qu’on moleste sa mère, en procédant à son arrestation? J’attends des réponses…

 

 

MF Kantéka