samedi 4 décembre 2021

ILS NE SAVENT PAS

 

 

Ils ne savent pas la chance qu’ils ont.

Ils ne savent pas la chance qu’ils ont de m’avoir parmi eux.

Ils ne savent pas la chance qu’ils ont de m’avoir sur leur terre.

 

Ils ne savent pas l’héritage que je laisserai derrière moi.

Ils ne savent pas l’héritage de savoirs et de plaisirs que je laisserai derrière moi.

Ils ne savent pas la lumière que je suis venu leur apporter dans leur caverne de préjugés, piégés par leur obsession pour les autodafés.

 

Alors que j’étais jouvenceau, un oracle maçon de notre maison en chantier, du nom de Bagayoko, avait tracé dans la poussière et m’avait prédit un destin d’érudit et de professeur.

L’oracle Bagayoko avait aussi prédit que des pays se disputeront pour moi, pour revendiquer la paternité de ma personne.

 

Je n’avais pas encore quatorze ans à l’époque. Et je n’avais pas encore commencé à écrire et à composer de la musique. Et je ne savais pas encore que je portais en moi les réminiscences de tout un monde englouti sous le sable de l’oubli.

 

Aujourd’hui, j’ai beaucoup écrit et beaucoup composé, et suis prêt à offrir au monde des mots et des sons propres à émerveiller les esprits et à redonner l’espoir.

Cependant, les bergers des sectes obscures, peureux pour un rien, lancent leurs moutons et leurs mouches à mes trousses, à défaut de m’avoir dans leurs rangs pour continuer à asservir, à abrutir et à assombrir l’humanité, à des fins dérisoires.

 

Mais, ces bergers, ces moutons et ces mouches devraient prendre garde à ne pas passer outre l’avertissement que je leur ai servi dans l’hymne à ma mémoire.

 

Ceci aussi est une composition qui vient s’ajouter aux chants dédiés à ma mémoire de combattant pour l’amour, la justice et la paix.

Ainsi soit-il ! Hallelujah !

© Mountaga Fané Kantéka, 2021.