lundi 8 novembre 2021

HYMNE À MA MÉMOIRE

 

 

 Si je venais à mourir prématurément, on chantera cette prose à ma mémoire.

 

 

Si je venais à mourir prématurément, ce ne serait ni par la maladie, ni par le suicide.

 

Si je venais à mourir prématurément, ce serait par l'assassinat, au sens propre comme au sens figuré.

 

Si je venais à mourir prématurément, ce serait un forfait commis pour s’approprier les fruits de mon esprit et la sueur de ma cervelle.

 

Ce serait par ceux qui cherchent sans cesse à faire main basse sur les larmes de ma plume qui pleure la tragédie de ma vie de prédestiné ou de réincarné.

 

Ce serait par la volonté des bourreaux de faire taire cette mémoire ancestrale, qui dort en moi

– ces souvenirs et réminiscences avec lesquels je suis revenu d’Outre-monde Dounya-ni-kiama-tié –, le monde intermédiaire entre la vie et la mort.

 

Si je venais à mourir prématurément, ce serait par convoitise de mes chants intérieurs qui s’extériorisent par des écrits qui suscitent envie et félonies chez les larbins de la francophonie et leurs maîtres tapis dans le confort des sectes prédatrices.

 

Ce serait par l’ardeur que certains s’emploient à vouloir accaparer mes productions intellectuelles.

 

Ce serait par l’action de la section francophone de ce qui s’apparenterait à la Yiddish connection de la littérature.

 

Si je venais à mourir prématurément, ce serait imputable au stress post-traumatique produit par les contrefaçons à outrance de mes parturitions archangéliques.

 

Ce serait par l’épuisement causé par l’insomnie chronique et l’acharnement sournois auquel je suis livré de tous bords que je ne cesse de repousser.

 

Ce serait certainement par écœurement…

 

Si je venais à mourir prématurément, mon index resterait pointé sur les bourreaux…

 

Les responsables de ma mort prématurée – dont les noms sont connus – ne dormiront plus jamais

Ni ici-bas

Ni dans l’au-delà.

 

Si je venais à mourir prématurément, les coupables de ma mort devront en répondre devant le tribunal des héritiers de ma mémoire.

 

Ces forbans  devront s’attendre à être frappés par le courroux des mains invisibles d’une fraternité qui ne relève pas de ce monde.

Car nul homme, si puissant soit-il, si protégé soit-il, ne saurait être à l'abri de la sentence des forces protectrices des hommes dont le destin est d'accomplir une mission.

 

Si je venais à mourir prématurément, on chantera cette prose poétique lors de mes funérailles.

 

Et cet hymne à ma mémoire sera à jamais gravé dans la mémoire des hommes.

Ceci est peut-être un poème prémonitoire.

 

MF Kantéka

© Copyright 2021, Mountaga Fané Kantéka